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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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entendu, de l'éloquence sur le
plancher !… vous savez bien le plancher dont je veux vous
parler !… C'est moi qui en ai entendu de fameux tours de
gueule en manière de speechs, qui étaient aussi clairs qu'une
cloche, et aussi réjouissants qu'une vraie comédie ! À la
bonne heure ! parlez-moi de ça. Quand la chose est de nature à
vous amener à l'endroit où est marquée ma place, voilà ce que
j'appelle une disposition d'esprit décente. Prenons donc, s'il vous
plaît, une disposition d’esprit décente, je puis même dire
honorable, agréable, sociable. Quoi que vous fassiez (et c'est à
vous en particulier que je m'adresse, dites donc là-bas, numéro
quatre), ne pleurnichez jamais. J'aimerais cent fois mieux, quoique
je ne parle pas là dans mon intérêt, voir un homme déchirer exprès
ses habits devant moi pour me gâter mes profits, que de le voir
pleurnicher. C'est toujours, au bout du compte, une disposition
d'esprit bien plus décente. »
    Pendant que le bourreau leur tenait ce langage
du ton paterne d'un pasteur en conversation familière avec son
troupeau, le bruit s'était un peu apaisé, parce que les émeutiers
étaient occupés à transporter les prisonniers à Sessions-House,
située en dehors des murs d'enceinte de la prison, quoiqu'elle en
fût une dépendance, et à les faire passer de là dans la rue. Mais
au moment où il en était là de ses admonitions bénévoles, le bruit
des voix dans la cour prouva clairement que la populace était
revenue de ce côté sur ses pas, et aussitôt après une violente
secousse à la grille d'en bas annonça qu'ils voulaient finir par
une attaque contre les Cellules : c'était le nom qu'on donnait
à cette partie de la prison.
    C'est en vain que le bourreau courait de porte
en porte, couvrant les guichets l'un après l'autre avec son
chapeau, et se consumant en efforts inutiles pour étouffer les cris
des quatre prisonniers. C'est en vain qu'il repoussait leurs mains
étendues, les frappait de sa canne ou les menaçait d'ajouter par
surcroît pour les punir quelque douleur de plus à leur exécution,
quand il en serait chargé, et de les faire languir pour la peine,
cela ne les empêchait pas de faire retentir la maison de leurs
cris. Au contraire, stimulés par l'assurance où ils étaient qu'il
n'y avait plus qu'eux maintenant sous les verrous, ils pressaient
les assiégeants avec tant d'insistance que ceux-ci, avec une
célérité incroyable, forcèrent la forte grille d'en bas, formée de
barreaux en fer de deux pouces carrés, renversèrent les deux autres
portes, comme si c'eussent été des cloisons de bois blanc, et
apparurent au bout de la galerie, séparés seulement des Cellules
par un ou deux barreaux.
    « Holà ! cria Hugh, qui fut le
premier à plonger les yeux dans le corridor sombre. C'est Dennis
que je vois là ! C'est bien fait, mon vieux. Dépêche-toi de
nous ouvrir ; sans quoi nous allons être suffoqués par la
fumée en nous en allant.
    – Vous n'avez qu'à vous en aller tout de
suite, dit Dennis Qu'est-ce que vous venez chercher ici ?
    – Chercher ! répéta Hugh. Eh
bien ! et les quatre hommes ?
    – Dis donc les quatre diables ! cria
le bourreau. Est-ce que vous ne savez pas bien qu'ils restent là
pour être pendus mardi ? Est-ce que vous n'avez plus aucun
respect pour la loi et la constitution… rien du tout ? Laissez
ces quatre hommes tranquilles.
    – Allons ! nous n'avons pas le temps
de rire, cria Hugh. Ne les entendez-vous pas ? Retirez ces
barres qui sont là fixées entre la porte et le plancher, et
laissez-nous entrer.
    – Camarade, dit le bourreau à voix basse,
en se baissant pour n'être pas entendu des autres, sous prétexte de
faire ce que Hugh désirait, mais ne le quittant pas des yeux ;
ne peux-tu pas bien me laisser ces quatre hommes à ma discrétion,
si c'est mon caprice comme ça ? Tu fais bien ce que tu veux,
toi ; tu te fais en toute chose la part que tu veux… eh
bien ! moi, voilà ma part que je te demande. Je te le répète,
laisse-moi ces quatre hommes-là tranquilles, je n'en veux pas
davantage.
    – Voyons, à bas les barreaux, ou
laisse-nous passer, fut la réponse de Hugh.
    – Tu sais bien, reprit doucement le
bourreau, que tu peux remmener ce monde-là, si ça te convient.
Comment ! tu veux décidément entrer ?
    – Oui.
    – Tu ne laisseras pas ces quatre
hommes-là tranquilles, à ma discrétion ? Tu n'as donc de
respect pour rien… hein ?

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