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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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faisaient contre les battants du
portail une poussée à rompre les serrures et les verrous dans leurs
gâches et à ébranler jusqu'aux solives du plafond.
    La galerie des étrangers, placée immédiatement
au-dessus de la porte de la chambre, avait été fermée par ordre à
la première nouvelle des troubles, et par conséquent elle était
vide. Seulement lord Georges allait s'y asseoir de temps en temps
pour être plus à portée d'aller au haut de l'escalier qui y
aboutissait, pour répéter au peuple ce qui se faisait à
l'intérieur. C'est sur cet escalier qu'étaient postés Barnabé, Hugh
et Dennis. Il y avait deux montées de marches, courtes, hautes,
étroites, parallèles l'une à l'autre, et conduisant aux deux
petites portes communiquant avec un passage bas qui ouvrait sur la
galerie. Entre elles deux était une espèce de puits ou de jour sans
vitres pour faire circuler l'air et la lumière dans le couloir, qui
pouvait bien avoir de dix-huit à vingt pieds de profondeur.
    Sur un de ces petits escaliers, non pas celui
où se montrait en haut, de temps en temps, lord Georges, mais
l'autre, se tenait Gashford, le coude appuyé sur la rampe, la tête
posée sur sa main, avec l'expression d'astuce qui lui était
familière. Chaque fois qu'il changeait le moins du monde cette
attitude, ne fût-ce que pour remuer doucement le bras, vous étiez
sûr d'entendre un redoublement de cris furieux, non seulement là,
mais dans le couloir au-dessous, où il faut croire qu'il y avait un
homme en vedette à examiner constamment ses moindres
mouvements.
    « À l'ordre ! cria Hugh d'une voix
de stentor qui domina l'émeute et le tumulte, en voyant apparaître
lord Georges sur l'escalier. Des nouvelles ! milord apporte
des nouvelles ! »
    Le bruit n'en continua pas moins, malgré cela,
jusqu'à ce que Gashford se fût retourné. Aussitôt le plus profond
silence régna, même parmi le peuple qui encombrait les passages au
dehors ou les autres escaliers, et qui n'avait pu rien entendre,
mais qui n'en reçut pas moins le signal de se taire avec une
merveilleuse rapidité.
    « Messieurs, dit lord Georges très pâle
et très agité, soyons fermes ! On parle ici d'ajourner, mais
il ne nous faut pas d'ajournement. On parle de prendre notre
pétition en considération pour mardi prochain, mais il faut qu'on
la mette en délibération tout de suite. On montre des dispositions
peu favorables au succès de notre cause, mais il faut
réussir ; nous le voulons !
    – Il faut réussir ; nous le
voulons ! » répéta la foule en écho.
    Alors, au milieu de leurs cris et de leurs
applaudissements, il les salua, se retira, et, presque tout de
suite, revint sur ses pas. Sur un second geste de Gashford, le plus
profond silence se rétablit à l'instant.
    « J'ai bien peur, dit-il, que, pour cette
fois-ci, nous n'ayons pas lieu, messieurs, d'espérer justice du
parlement. Mais il nous la faut, nous nous retrouverons ; nous
devons placer notre confiance dans la Providence, et elle bénira
nos efforts. »
    Comme ce discours était un peu plus modéré que
l'autre, il ne fut pas reçu avec la même faveur. Le bruit et
l'exaspération étaient à leur comble, lorsqu'il revint encore leur
dire qu'on venait de donner l'alarme à plusieurs milles à la
ronde ; qu'aussitôt que le roi allait apprendre la force de
leur rassemblement, il était hors de doute que Sa Majesté enverrait
des ordres particuliers pour les satisfaire ; enfin, il
continuait cette harangue anodine, irrésolue et languissante,
lorsqu'on vit tout à coup apparaître deux gentlemen à la porte, où
il se terrait ; ils passèrent devant lui et, descendant une ou
deux marches, regardèrent le peuple avec assurance.
    La hardiesse de cette démarche les prit au
dépourvu. Mais ils furent bien plus déconcertés encore lorsque l'un
de ces gentlemen, se tournant vers lord Georges, lui dit d'une voix
calme et recueillie, mais assez haut pour que tout le monde pût
bien l'entendre :
    « Voulez-vous me faire le plaisir de dire
à ces gens-là, milord, que c'est moi qui suis le général Conway,
dont ils ont entendu parler ; que je suis opposé à leur
pétition et à toute leur conduite dans cette affaire, ainsi qu'à la
vôtre ? Veuillez bien leur dire aussi que je suis militaire,
et que je saurai protéger la liberté de la chambre le sabre en
main. Vous savez, milord, que nous sommes tous armés ici
aujourd'hui ; vous savez que le passage pour aborder

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