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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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cas de besoin, des barricades improvisées, que
les émeutiers étaient venus en nombre, non seulement cette nuit-là,
mais depuis déjà deux ou trois nuits. Il faisait alors grand
jour ; mais, comme la matinée était fraîche, il y avait un
groupe de ces vagabonds autour de l'âtre du cabaret, buvant des
grogs bouillants d'absinthe, fumant leur pipe et concertant de
nouvelles expéditions pour le lendemain. Comme Hugh et ses deux
amis étaient bien connus de la plupart de ces buveurs, ils furent
reçus avec des marques d'approbation distinguées, et on leur laissa
la place d'honneur pour s'asseoir. La chambre fut fermée et
barricadée pour éloigner les fâcheux, et on commença à sa
communiquer les nouvelles qu'on pouvait avoir.
    « Il parait, dit Hugh, que les soldats
ont pris possession de
la Botte
. Y a-t-il quelqu'un ici
qui puisse nous dire ce qui en est ?
    – Certainement, » s'écrièrent
ensemble plusieurs voix. Mais, comme la plupart de ceux qui étaient
là avaient pris part à l'assaut de la Garenne, et que le reste
avait fait partie de quelque autre expédition nocturne, il se
trouva que personne n'en savait là-dessus plus que Hugh lui-même.
ils avaient tous été avertis l'un par l'autre, ou par l'ami caché
sur la route, mais ils ne savaient rien personnellement.
    « C'est que, dit Hugh, nous avons laissé
là hier en faction un homme qui n'y est plus. Vous savez bien qui
je veux dire… Barnabé, celui qui a renversé le cavalier à
Westminster. Y a-t-il quelqu'un qui l'ait revu ou qui ait entendu
parler de lui ? »
    Ils secouaient la tête et murmuraient tous que
non, en se regardant à la ronde pour se questionner les uns les
autres, quand on entendit du bruit à la porte : c'était un
homme qui demandait à parler à Hugh… il fallait absolument qu'il
vit Hugh.
    « Ce n'est qu'un homme seul ? cria
Hugh à ceux qui gardaient la porte ; laissez-le entrer.
    – Oui, oui, répétèrent les autres ;
qu'il entre, qu'il entre. » En conséquence on débarre la
porte ; elle s'ouvre, et l'on voit paraître un manchot, la
tête et la figure enveloppées d'un linge sanglant, comme un homme
qui a reçu de sérieuses blessures. Ses habits étaient déchirés, et
sa main unique pressait un bon gourdin. Il se précipite au milieu
d'eux tout haletant, demandant après Hugh.
    « Présent ! lui répondit celui à qui
il s'était adressé ; c’est moi qui suis Hugh. Qu'est-ce que
vous me voulez ?
    – J'ai une commission pour vous, dit
l'homme. Vous connaissez un certain Barnabé ?
    – Qu'est-ce qu'il est devenu ?
Est-ce de sa part que vous venez ?
    – Oui, il est arrêté. Il est dans un des
plus forts cachots de Newgate. Il s'est défendu de son mieux, mais
il a été accablé par le nombre. Voilà ma commission faite.
    – Quand donc l'avez-vous vu ?
demanda Hugh avec empressement.
    – Pendant qu'on l'emmenait en prison sous
escorte nombreuse, ils ont pris une rue détournée où nous avions
cru qu'ils ne passeraient pas. J'étais un de ceux qui ont essayé de
le délivrer. Il m'a chargé de vous dire où il était. Nous n'avons
pas réussi ; mais c'est égal, l'affaire a été chaude :
regardez plutôt. »
    Il montrait du doigt ses habits et le bandeau
sanglant qui ceignait sa tête : il paraissait encore tout
essoufflé de sa course, en regardant la compagnie à la ronde.
Enfin, se retournant de nouveau vers Hugh :
    « Je vous connaissais bien de vue,
dit-il, car j'étais des vôtres vendredi, samedi et hier, mais je ne
savais pas votre nom. Je vous reconnais maintenant. Vous êtes un
fameux gaillard, et lui aussi. Il s'est battu le soir comme un
lion, quoique ça ne lui ait pas servi à grand'chose. Moi aussi,
j'ai fait de mon mieux, surtout pour un manchot, »
    Il jeta de nouveau un regard curieux autour de
la chambre : du moins il en eut l'air, car il était difficile
de distinguer ses traits sous le bandeau qui lui couvrait le
visage ; puis, regardant encore fixement du côté de Hugh, il
empoigna son bâton, comme s'il s'attendait à une attaque et qu'il
se mît sur la défensive.
    Au reste, s'il en eut un moment la peur, elle
ne dura pas longtemps, en présence de la tranquillité de tous les
assistants. Personne ne songea plus à s'occuper du porteur de
nouvelles ; tous s'occupèrent des nouvelles elles-mêmes. On
n'entendait de tous côtés que des jurons, des menaces, des
malédictions. Les uns criaient que, si on souffrait ça, ce serait
bientôt leur

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