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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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seuil se tenait un vieux
gentleman de bonne mine, rouge ou plutôt pourpre de figure, dont la
physionomie animée montrait qu'il faisait des représentations à
quelque autre personne placée en haut de l'escalier, pendant que le
portier essayait, petit à petit, de se débarrasser de lui et de lui
fermer la porte sur le nez. Avec l'impatience et l'excitation
naturelles à son caractère et à sa position, M. Haredale
s'avança de son côté pour prendre la parole, quand le gros monsieur
lui dit :
    « Mon bon monsieur, laissez-moi, je vous
prie, obtenir d'abord une réponse. Voici la sixième fois que je
viens ici. Hier seulement, je suis venu cinq fois. On menace de
détruire ma maison. Ils doivent venir la brûler ce soir. C'était
déjà leur projet hier ; mais ils ont eu de l'occupation
ailleurs. Laissez-moi, je vous prie, obtenir une réponse.
    – Mon bon monsieur, répondit
M. Haredale en secouant la tête, ma maison a été brûlée de
fond en comble. Mais, à Dieu ne plaise que la vôtre soit incendiée
de même ! Obtenez votre réponse ; seulement, de grâce,
tâchez que ce ne soit pas long.
    – Eh bien ! milord, vous
entendez ? dit le vieux gentleman à quelqu'un qui se trouvait
en haut de l'escalier, où l'on voyait voltiger sur le palier le pan
d'une robe de magistrat. Voici un gentleman dont la maison a été
effectivement réduite en cendres cette nuit.
    – Mon Dieu ! mon Dieu !
répliqua une voix bourrue. J'en suis bien fâché, mais qu'est-ce que
vous voulez que j'y fasse ? Je ne peux pas la rebâtir, si elle
est démolie. Le chef de la justice de la Cité ne peut pas être
occupé à rebâtir les maisons qu'on démolit, mon bon monsieur ;
vous sentez que c'est ridicule.
    – Mais il me semble que le chef de la
magistrature de la Cité pourrait empêcher les gens d'avoir besoin
qu'on rebâtisse leurs maisons, si le chef de la magistrature est un
homme et non pas une momie… qu'en dites-vous, milord ? cria le
vieux gentleman en colère.
    – Vous devriez être plus respectable,
monsieur, dit le lord-maire, du moins plus respectueux, voulais-je
dire.
    – Plus respectueux, milord !
répondit le vieux gentleman. J'ai été cinq fois assez respectueux
comme cela hier. Le respect est une bonne chose, mais il ne faut
pas en abuser. On ne peut pas toujours être à faire du respect,
quand on sait qu'on va avoir sa maison brûlée sur sa tête, avec
tout ce qu'il y a dedans. Dites-moi ce qu'il faut que je fasse,
milord. Voulez-vous, oui ou non, me donner protection ?
    – Je vous ai déjà dit hier, monsieur, dit
le lord-maire, qu’on pourra vous donner un alderman chez vous, si
vous en voulez un.
    – Et que diable voulez-vous que je fasse
d'un alderman ? répliqua le vieux gentleman toujours
courroucé.
    – Pour intimider la foule, monsieur, dit
le lord-maire.
    – Est-il Dieu possible ! repartit
d'un ton désolé le vieux gentleman, en essuyant son front, dans un
état d'impatience risible ; songer à m'envoyer un alderman
pour intimider la foule ! Mais, milord, quand tous ces gens-là
seraient des poupons à la mamelle, quelle peur voulez-vous qu'ils
aient d'un alderman ? Viendrez-vous vous-même ?
    – Moi ? dit le lord-maire avec
énergie ; certainement non.
    – Eh bien ! alors, qu'est-ce qu'il
faut que je fasse ? Ne suis-je pas citoyen anglais ? Ne
dois-je pas jouir du bénéfice des lois de mon pays ? Ne me
doit-on pas protection pour la taxe que je paye au roi ?
    – Ma foi ! je ne sais pas. Quel
dommage que vous soyez catholique ! Pourquoi n'êtes-vous pas
protestant ? Vous ne seriez pas compromis dans tout ce gâchis…
Il y a de grands personnages au fond de tous ces troubles… Mon
Dieu ! mon Dieu ! quel ennui que d'être un homme
public ! Repassez dans la journée. Voulez-vous que je vous
donne un porte-javeline [5]  ? Ou
bien, tenez, je peux disposer du constable Philips… celui-là est
libre aujourd'hui. Il n'est pas encore trop vieux pour son
âge ; il n'y a que les jambes qui ne sont pas solides ;
mais, en le mettant à une fenêtre, le soir, à la chandelle, il
aurait encore l'air assez jeune, et il leur ferait une peur du
diable… Mon Dieu ! mon Dieu ! eh bien, nous verrons
ça.
    – Arrêtez ! cria M. Haredale en
poussant la porte que le concierge voulait fermer violemment, et en
parlant d'un ton animé ; milord maire, ne vous en allez pas,
s'il vous plaît. J'ai là un homme qui a commis un assassinat, il y
a vingt-huit

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