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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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car
M. Reuben Haredale gisait là, et, près du caveau où ses
cendres reposaient, elle pouvait voir une pierre élevée à la
mémoire de son propre époux, avec une courte inscription
mentionnant quand et comment il avait perdu la vie. Elle s'assit
là, pensive et à l'écart, jusqu'à ce que leur temps se fût écoulé,
et que le son lointain du cor annonçât que la diligence
arrivait.
    Barnabé, qui dormait sur le gazon, bondit à ce
bruit, et Grip, qui parut l'entendre aussi bien que lui, entra tout
droit dans son panier, suppliant la société en général (comme s'il
voulait faire une espèce de satire contre ceux qui avaient des
rapports avec les cimetières) de ne jamais « avoir peur »
dans aucun cas. Ils furent bientôt tous trois perchés sur la
diligence et roulèrent sur la route.
    On passa devant le Maypole et on s'arrêta à la
porte. Joe était absent, Hugh vint, avec sa nonchalance accoutumée,
tendre le paquet demandé. Il n'y avait pas à craindre que le vieux
John sortît. Ils purent, du faîte de la diligence, le voir
profondément endormi dans son confortable comptoir. C’était là une
particularité du caractère de John. Il se faisait un point
d’honneur d’aller dormir à l'heure de la diligence, il dédaignait
de flâner par là ; il regardait les diligences comme des
choses qui auraient dû être poursuivies en justice, parce qu'elles
troublaient le repos de l’humanité, comme des inventions d’une
activité continuelle, sans cesse en mouvement, toujours affairées,
ne servant qu'à souffler dans un cor, tout à fait au-dessous de la
dignité d'hommes et convenant seulement à de folles jeunes filles
qui ne savaient que babiller et courir les boutiques. « Nous
ne nous occupons pas ici des diligences, monsieur, avait coutume de
répondre John, si quelque étranger mal chanceux prenait auprès de
lui quelque information sur ces odieux véhicules, nous
n'enregistrons pas pour les diligences, elles donnent plus
d'embarras qu’elles ne valent, avec leur bruit et leur tintamarre.
Si vous voulez les attendre, vous le pouvez, mais nous ne nous
occupons pas d’elles, il est possible qu'elles s'arrêtent, il est
possible qu'elles ne s'arrêtent pas, il y a un messager, on le
trouvait fort suffisant pour nous quand j'étais petit
garçon. »
    Elle baissa son voile lorsque Hugh grimpa et
tandis qu'il causa avec Barnabé en chuchotant, mais ni lui ni
aucune autre personne ne lui parla, ni ne fit attention à elle, ni
ne montra la moindre curiosité à son sujet, et ce fut ainsi que,
comme une étrangère, elle visita et quitta le village où elle était
née, où elle avait vécu joyeuse enfant, gracieuse jeune fille,
heureuse épouse, où elle avait connu toutes les jouissances de la
vie, et où elle avait commencé la carrière de ses chagrins les plus
cruels.

Chapitre 26
     
    « Et vous entendez ceci sans surprise,
Varden ? dit M. Haredale. Fort bien ! Vous et elle
avez toujours été les meilleurs amis, et, s'il est quelqu'un qui
puisse la comprendre, ce doit être vous.
    – Je vous demande pardon, monsieur,
répondit le serrurier ; je ne vous ai pas dit que je la
comprisse. Je n'aurais pas la présomption de dire cela d'aucune
femme. Ce n'est déjà pas si facile. Mais je ne suis pas aussi
surpris, monsieur, que vous vous y attendiez, certainement.
    – Puis-je vous demander pourquoi vous ne
l'êtes pas, mon bon ami ?
    – J'ai vu, monsieur, répliqua le
serrurier en se faisant évidemment violence, j'ai vu chez elle
quelque chose qui m'a rempli de défiance et d'inquiétude. Elle a
contracté de mauvaises liaisons ; quand ou comment, je
l'ignore ; mais que sa maison soit le refuge d'un voleur et
d'un coupe-jarret, au moins, je n'en suis que trop sûr. Voilà,
monsieur. Maintenant, le mot est lâché.
    – Varden !
    – J'en appelle, monsieur, au témoignage
de mes propres yeux ; je voudrais, pour l'amour d'elle, être à
demi aveugle et avoir le bonheur de douter de mes yeux. J'ai gardé
le secret jusqu'à ce moment, et il restera entre vous et moi, je le
sais ; mais je vous déclare que de mes propres yeux, et bien
éveillé, j'ai vu, dans le corridor de sa maison, un soir, après la
brune, le voleur de grand chemin qui a volé et blessé
M. Édouard Chester, et qui, cette nuit-là même, m'avait
menacé.
    – Et vous n'avez pas fait d'effort pour
l'arrêter ? dit vivement M. Haredale.
    – Monsieur, répliqua le serrurier,
elle-même m'en empêcha, me

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