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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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tard ? marmotta Sim en passant dans
l'atelier et mettant sa lampe sur la forge. Voilà déjà la moitié de
la nuit d'écoulée ! Chien de métier, de rouille et de
ferraille ! je n'y ai jamais gagné, sur mon âme, que cette
pièce de clincaillerie. »
    En parlant ainsi, il tira du côté droit ou
plutôt du gousset de la jambe droite de sa culotte, une grande clef
grossièrement fabriquée ; il l'introduisit avec précaution
dans la serrure fermée par son maître, et il ouvrit la porte
doucement. Cela fait, il remit dans sa poche son chef-d'œuvre
clandestin ; puis laissant la lampe allumée, et fermant la
porte avec soin et sans bruit, il se glissa dans la rue, aussi peu
soupçonné du serrurier dormant d'un profond sommeil, que de Barnabé
lui-même en proie aux fantômes de ses rêves.

Chapitre 8
     
    Lorsqu'il fut hors de la maison du serrurier,
Sim Tappertit mit de côté ses manières circonspectes, et, prenant
en leur place des airs de tapageur, de fanfaron, de batteur
d'estrade, qui n'hésiterait pas à tuer un homme et à le manger tout
cru au besoin, il chemina de son mieux le long des rues
obscures.
    Faisant de temps à autre une demi-pause pour
taper sur sa poche, afin de s'assurer qu'il avait bien son
passe-partout, il marcha en toute hâte vers Barbican [10] , et, tournant dans l'une des plus
étroites des étroites rues qui divergeaient de ce point central, il
ralentit son pas et il essuya son front en sueur, comme s'il était
près d'atteindre le terme de sa course.
    Le lieu n'était pas d'un très bon choix pour
une promenade nocturne, car il jouissait véritablement d'une
renommée plus qu'équivoque et n'avait pas une apparence des plus
engageantes. De la rue principale, ou plutôt de la ruelle où il
était entré, une allée basse conduisait dans une cour borgne,
profondément noire, non pavée, et exhalant des odeurs stagnantes.
Ce fut sur ce terrain de mauvaise mine que l'apprenti fugitif du
serrurier chercha sa route à tâtons, et que, s'arrêtant devant une
maison dont la façade, sale et pourrie, portait le grossier
simulacre d'une bouteille suspendue pour enseigne comme quelque
malfaiteur à la potence, il frappa trois fois de son pied une
grille en fer. Après avoir attendu en vain quelque réponse à son
signal, M. Tappertit s'impatienta, et frappa la grille trois
fois encore ; puis un nouveau délai, mais cette fois il ne fut
pas de longue durée : le sol parut s'ouvrir à ses pieds, et
une tête raboteuse apparut.
    « Est-ce le capitaine ? dit une voix
aussi raboteuse que la tête.
    – Oui, répondit M. Tappertit avec
hauteur, en même temps qu'il descendait. Qui donc pourrait-ce
être ?
    – Il est si tard que nous ne comptions
plus sur vous, répliqua la voix, pendant que l'orateur s'arrêtait
pour fermer la grille et l'attacher. Vous venez tard, monsieur.
    – Marchez, dit M. Tappertit avec une
sombre majesté, et pas d'observations avant que je vous y autorise.
En avant, marche ! »
    Ce dernier mot de commandement était peut-être
quelque peu théâtral et superflu, d'autant plus qu'on descendait
par un escalier très étroit, roide et glissant, et que la moindre
précipitation, le moindre écart de la trace battue, devait aboutir
à un tonneau d'eau tout béant. Mais M. Tappertit, qui, à
l'exemple d'autres grands commandants, aimait les grands effets et
le déploiement de la dignité personnelle, cria derechef :
« En avant, marche ! » de la voix la plus rauque
qu'il put trouver dans ses poumons ; puis il descendit le
premier, les bras croisés et les sourcils froncés, jusqu'au bas des
degrés de la cave, où il y avait une petite chaudière en cuivre
fixée dans un coin, une chaise ou deux, un banc et une table, un
feu qui ne brillait pas beaucoup, et un lit à roulettes, couvert
d'une espèce de bure rapiécée et déguenillée.
    « Salut, noble capitaine ! »
cria un maigre personnage en se levant, comme s'il se
réveillait.
    Le capitaine fit un signe de tête ; puis,
ôtant son pardessus, il se tint debout, en composant son attitude,
et, dans tout l'éclat de sa dignité, il lança son œillade à son
acolyte.
    « Quelles nouvelles ce soir ?
demanda-t-il en le regardant jusqu'au fin fond de l'âme.
    – Rien de particulier, répondit l'autre
en s'étendant (et il était si long déjà, que c'était chose tout à
fait alarmante que de le voir s'étendre ainsi). Pourquoi donc
venez-vous si tard ?
    – Peu vous importe, fut la seule

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