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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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désespéré.
    Quand la crise fut arrivée à son paroxysme,
Mlle Miggs, affectant d'être épuisée par la terreur et de se
cramponner à l'allège de la fenêtre pour se soutenir, fit voir au
dehors son bonnet de nuit, et demanda d'une voix faible qui était
là.
    M. Tappertit cria :
« Chut ! » et, reculant de quelques pas dans la rue,
l'exhorta, dans une pantomime frénétique, au secret et au
silence.
    « Un mot, un seul, dit Miggs. Y a-t-il
des voleurs ?
    – Non, non, non ! cria
M. Tappertit.
    – Alors, dit Miggs d'une voix plus faible
qu'avant, est-ce le feu ? où est-il, monsieur ? Près de
cette chambre, je le parie. Je n'ai rien sur la conscience,
monsieur, et j'aime mieux mourir que de descendre par une échelle.
Tout ce que je désire, vu l'amour que je porte à ma sœur, qui est
mariée, cour du Lion d'or, n° 27, deuxième cordon de sonnette, sur
le montant, à droite…
    – Miggs ! cria M. Tappertit, ne
me reconnaissez-vous pas ? Sim, vous savez, Sim.
    – Oh ! qu'est-ce qu'il a ? cria
Miggs en serrant ses mains ; court-il quelque danger ?
est-il au milieu des flammes ardentes ? Ah ciel ! ah
ciel !
    – Eh ! mais, je suis ici, répliqua
M. Tappertit en se frappant la poitrine. Ne me voyez-vous
pas ? Êtes-vous folle, Miggs ?
    – Quoi ! c'est vous ! cria
Miggs, sans faire attention à ce compliment. Eh ! mais oui,
c'est lui-même. Bonté divine ! qu'est-ce que cela signifie,
s'il vous plaît ? Mame, c'est…
    – Non, non ! cria M. Tappertit,
qui se tenait sur la pointe des pieds, comme s'il espérait, par ce
moyen, pouvoir se rapprocher assez pour fermer de là la bouche à
Miggs dans son galetas. Ne dites rien. Je suis sorti sans
permission, et il y a je ne sais quoi à la serrure. Descendez,
venez ouvrir la fenêtre de la boutique, afin que je puisse entrer
par là.
    – Je n'ose pas, Simmun, cria Miggs, car
c'était ainsi qu'elle prononçait son nom de baptême. Je n'ose pas,
en vérité. Vous savez aussi bien que n'importe qui combien je suis
scrupuleuse. Et descendre en pleine nuit, lorsque la maison est
plongée dans le sommeil et voilée de ténèbres ! »
    Ici elle s'arrêta et frissonna, car sa pudeur
en attrapait un rhume rien que d'y penser.
    « Mais, Miggs, cria M. Tappertit en
allant sous le réverbère pour qu'elle pût voir ses yeux. Ma Miggs
chérie… »
    Miggs jeta un petit cri perçant.
    « Que j'aime tant, et à laquelle je ne
peux m'empêcher de penser toujours ; » et il est
impossible de décrire l'usage qu'il fit de ses yeux en disant ceci.
« Descendez ; pour l'amour de moi, descendez.
    – Oh ! Simmun, cria Miggs, c'est
pire que tout le reste. Je sais que, si je descends, vous irez plus
loin, et…
    – Et quoi, précieuse amie ? dit
M. Tappertit.
    – Et vous essayerez, dit Miggs d'un air
agacé, de m'embrasser, ou quelque autre horreur ; vous
l'essayerez, je le sais.
    – Je vous jure que non, dit Tappertit
avec une remarquable vivacité. Sur mon âme, je n'en ferai rien. Il
s'en va grand jour, et le watchman est en train de se réveiller.
Angélique Miggs ! si vous voulez bien descendre et
m'introduire, je vous promets sincèrement et loyalement que je
serai bien sage. »
    Mlle Miggs, dont le bon petit cœur fut
touché, n'attendit point le serment, (sachant combien la tentation
était forte, et craignant que ce ne fût pour lui l'occasion d'un
parjure), mais elle sauta en bas de l'escalier lestement, et, de
ses belles mains, elle rabattit la rude fermeture de la fenêtre de
l'atelier. Après avoir aidé l'apprenti à entrer, elle articula
d'une voix faible les mots : « Simmun est
sauvé ! » et, cédant à sa nature féminine, elle perdit
immédiatement connaissance.
    « Je savais que je la fascinerais, dit
Sim, un peu embarrassé par cet incident. J'étais sûr,
naturellement, que ça finirait comme ça ; mais il n'y avait
pas d'autre parti à prendre. Si je ne lui eusse pas lancé mon
œillade, elle ne serait pas descendue. Voyons, soutenez-vous une
minute, Miggs. Quelle glissante personne que cette fille ! il
n'y a pas moyen de la tenir commodément. Soutenez-vous une minute,
Miggs, soutenez-vous donc. »
    Miggs restant néanmoins sourde à toutes les
supplications, M. Tappertit l'appuya contre la muraille, comme
on ferait d'une canne ou d'un parapluie, jusqu'à ce qu'il eût bien
barricadé la fenêtre. Alors, il la prit de nouveau dans ses
bras ; puis, par de petites étapes et avec une

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