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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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avec
impatience le retour de Barnabé.
    Mais Barnabé n'avait jamais été si long à
revenir. Le dîner de l'hôte fut servi, enlevé, son vin fut mis sur
la table, le feu ravitaillé, l'âtre proprement balayé ; le
jour baissa, la brune vint, il fit tout à coup noir, et Barnabé ne
parut pas. Cependant, quoique John Willet fût plein d'étonnement et
de méfiance, son hôte demeura assis dans sa bergère, une jambe sur
l'autre, sans plus de dérangement, selon toute apparence, en ses
pensées qu'en son costume ; le même monsieur tranquille, à son
aise, froid, n'ayant pas l'air de songer à autre chose qu'à son
cure-dent d'or.
    « Barnabé tarde bien, dit John, qui
hasarda cette observation en plaçant sur la table une paire de
chandeliers ternis, hauts de trois pieds, ou peu s'en faut, et en
mouchant les chandelles qui les allongeaient encore.
    – Il tarde un peu, répliqua l'hôte en
dégustant son vin. Il ne tardera guère davantage,
assurément. »
    John toussa, et en même temps il dégagea le
feu.
    « Comme vos routes n'ont pas une très
bonne réputation. si du moins j'en peux juger d'après l'accident de
mon fils, dit M. Chester, et comme je ne me soucie pas de
recevoir un coup sur la tête, ce qui non seulement déconcerte pour
l'instant, mais vous met en outre dans une position ridicule aux
yeux des gens qui surviennent et vous ramassent, je resterai ici ce
soir. Vous m'avez dit, il me semble, que vous aviez un lit de
réserve ?
    – Et un lit, monsieur, répliqua John, un
lit comme il y en a peu, même dans les maisons aristocratiques, un
lit qui ne bouge pas d'ici, monsieur. J'ai entendu dire que ce
lit-là avait près de deux cents ans. Votre noble fils, un beau
jeune homme, est la dernière personne, monsieur, qui ait couché
dedans il y a six mois.
    – Ma foi, vous êtes heureux dans vos
recommandations ! dit l'hôte en haussant les épaules et
roulant sa bergère plus près du feu. Veillez à ce que les draps
soient bien séchés monsieur Willet, et faites allumer en même temps
un feu vif dans la chambre. Cette maison est humide et
glaciale. »
    John releva encore les fagots, plus par
habitude que par présence d'esprit, ou pour donner satisfaction à
l'observation faite, et il était sur le point de se retirer quand
on entendit rebondir un pas sur l'escalier. Barnabé entra
haletant.
    « Il aura le pied à l'étrier dans une
heure d'ici, cria-t-il en s'approchant ; il a couru à cheval
toute la journée, il arrive chez lui à la minute ; mais il se
remettra en selle, dès qu'il aura mangé et bu, pour venir voir son
bien cher ami.
    – Est-ce là son message ? demanda
l'hôte en levant les yeux, mais sans le plus léger trouble, ou du
moins sans le plus léger signe de trouble.
    – Tout son message, sauf les derniers
mots, répliqua Barnabé, mais il en avait la pensée : j'ai vu
cela sur sa figure.
    – Voici pour votre peine, dit l'autre en
lui mettant de l'argent dans la main et le regardant
fixement ; voici pour votre peine, pénétrant Barnabé.
    – Pour Grip, et moi, et Hugh, à partager
entre nous, répliqua-t-il en serrant l'argent et en inclinant la
tête, tandis qu'il le comptait sur ses doigts. Grip un, moi deux,
Hugh trois ; le chien, la chèvre, les chats, bon ; nous
aurons bientôt dépensé ça, je vous en avertis. Arrêtez, regardez.
Vous autres hommes sensés, vous ne voyez rien ici,
maintenant ? »
    Il se pencha vivement, un genou sur l'autre,
et contempla d'un regard intense la fumée roulant vers le haut de
la cheminée en un nuage épais et noir. John Willet, qui paraissait
se considérer comme la personne à laquelle Barnabé avait fait
particulièrement et principalement allusion en parlant d'hommes
sensés, regarda du même côté que lui et avec une physionomie des
plus assurées.
    « Maintenant, dites-moi où ils vont quand
ils s'élancent aussi vite que ça, demanda Barnabé. Pourquoi se
serrent-ils de si près en se talonnant les uns les autres, et
pourquoi se dépêchent-ils toujours ainsi ? Vous me blâmez d'en
faire autant, mais je ne fais que prendre exemple sur ces êtres
actifs qui m'entourent. Là ! les voilà encore ! ils se
saisissent les uns les autres par leurs basques ; et, si vite
qu'ils aillent, il y en a d'autres qui les suivent et les
rattrapent ! La joyeuse danse que c'est là ! Je voudrais
que Grip et moi pussions nous trémousser de la sorte !
    – Qu'a-t-il donc dans cette corbeille qui
est sur son dos ?

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