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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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sont projetés sur la tourelle ; l’un a un bras arraché, et nos passagers s’en débarrassent à coups de pied.
    Le pont craque à faire peur lorsque nous fonçons par-dessus. Tirant furieusement, nous traversons un petit village ; douze roquettes tonnent sous un fleuve de feu ; les blessés accrochés à notre véhicule crient dé douleur ; plusieurs ont été terriblement brûlés par les roquettes, mais qu’y faire ?
    Un T 34 ! Juste devant nous… Il tire ! Sa grenade atteint le blindage avant mais, heureusement pour nous, c’est une grenade explosive qui ne peut den contre un Tigre. Malheureusement, nos passagers sont balayés comme fétus de paille… Fébrilement, je fais virer la tourelle, et voilà le Russe dans le périscope. Les chiffres dansent devant mes yeux… Mais avant même d’avoir tiré, Porta est entré pleins gaz dans le char ennemi ! Carambolage général les uns sur les autres. Je me fais une longue estafilade sur le front en tombant sur le tas de grenades.
    Le T 34 s’est retourné, Porta débraie, recule, remet en première et repart pleins gaz contre l’ennemi renversé. Deux hommes de l’équipage à moitié sortis de l’écoutille sont sciés en deux, lorsque notre 62 tonnes leur referme les portes sur les hanches.
    – Chauffard ! crie Petit-Frère en menaçant Porta du doigt. Tu ne sais pas encore qu’on ne doit dépasser qu’à gauche ?
    Nous rattrapons enfin nos grenadiers qui fuient en rangs clairsemés vers l’arrière, loin des positions allemandes balayées.
    – Où est Ivan ? crie un lieutenant d’infanterie.
    – On l’a au cul ! ricane Porta en saluant de son chapeau jaune.
    A la Patte-d’Oie, voilà d’autres unités de fantassins complètement perdues qui n’ont rien à faire avec notre corps d’armée. Tout le secteur doit être foutu en l’air. Ce sont des soldats morts de fatigue, gris et sales, avec des pansements ensanglantés ; sous les casques, les orbites creusent profondément les visages. Ils supplient :
    – Emmenez-nous !
    Mais nous faisons comme si nous n’entendions pas, et nous continuons impitoyables, sous leurs malédictions, en manquant souvent de les écraser.
    – Lâches ! Fumiers ! crie un capitaine d’artillerie qui sort son revolver et tire sur nous.
    Un Oberwachtmeister d’un régiment de lance-grenades se campe pour nous arrêter, au milieu du chemin, fusil mitrailleur au poing. Il est écrasé sans pitié. Derrière nous s’élève un hurlement de rage. Voilà enfin les équipages et le ravitaillement. Dans un bois, à quelques kilomètres au sud de Lichnovsjoj, la compagnie des Tigres se met à l’abri, et la nuit tomba comme un rideau protecteur. Les mécaniciens se mirent aussitôt au travail sur les chars endommagés et le nôtre reçut un moteur neuf et des plaques de blindage ; on changea une des chenilles, et puis, au bout de trois ou quatre heures, les mécaniciens s’évanouirent avec tout leur matériel.
    Barcelona Blom prit à son compte un Tigre qu’avaient abandonné des SS. Le canon avait reçu un coup ; on le scia et on en remonta un plus moderne à frein plat. Porta s’appliquait à peindre des cercles blancs autour de notre propre canon, chaque cercle représentant un char ennemi détruit.
    Il interpella Petit-Frère :
    – Y en a plus que tu n’as appris à compter, dit-il.
    – Plus de cinq ? demanda le géant qui mettait laborieusement un doigt sur chaque cercle pour le dénombrer. Au chiffre 27, son visage refléta la stupéfaction :
    – Vingt-sept chars ! Avec chacun un canon, et cinq suppôts de Staline ! Ça, c’est une note à payer.
    – La facture n’est pas pour toi, dit Alte en riant
    – Oh ! moi, je n’ai même pas une chemise. Même mon chandail troué est à Adolf.
    Le légionnaire sortit son harmonica, et une mélodie triste s’éleva que nous ne connaissions pas, puis il passa à la Marseillaise en battant à la mesure avec son pied. Ses yeux brillaient.
    – Assez de cet ignoble chant révolutionnaire ! cria quelqu’un dans le noir.
    Porta prit sa flûte et toute la forêt sembla se mettre à chanter. Le lieutenant Ohlsen vint vers nous et s’assit en distribuant des cigarettes.
    – Joue-nous quelque chose, dit-il.
    – Quoi ? demanda le légionnaire.
    – Une jolie chanson.
    –  Horst Wessel, proposa le « Professeur ».
    – On a dit une jolie chanson, cinglé ! gronda Porta qui faisait circuler un bidon de vodka. Buvez, et

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