Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
est resté douze ans chez les Français. A Fagen, les types du commando T. Moi aussi j’ai été en taule (Il se mit à compter sur ses doigts en regardant le plafond pour mieux réfléchir.) Sans compter les maisons de correction, j’ai été à Fuhlbutten et à Fagen. (Il se mit à rire.) Des satans, à Fagen, rien que des satans du commando T. Ils m’ont tabassé et presque coupé en deux, et m’ont enlevé un orteil avec une pince. C’est un U-Schar du commando T qui l’a fait, mais celui-là je le retrouverai un jour, quand on aura fini la guerre à Adolf. Et puis il y a eu Moabitt. Des braves types, pas de SS, rien que des Schupos. Voyons un peu, après ça il y a eu Sorgen. Camp disciplinaire de Sorgen. Jésus ! Une vraie maison missionnaire, la seule chose qui manquait c’était lia prière du soir. (Il rit aux éclats en pensant à Sorgen.) Mais après, Lunebourg. Huit mois j’y ai sué ! Les fesses brûlaient sans discontinuer. Ils jouaient à hop-là-hop avec nous toute la journée, ces vieux types de la S. A. Epouvantable ! Puis il y a eu le Standortarrest Paderborn. Là, y avait un Oberfeldwebel de cavalerie complètement chauve qui ressemblait à ces demi-humains, comment diable qu’on les appelle ? Tu sais, lieutenant, ceux qui rendent les routes dangereuses aux pays chauds ? (Il pianotait en réfléchissant sur le genou du lieutenant. Son visage rude et brutal s’éclaira.) Saint Pierre ! J’y suis ! Des oranges… des orangetans, qu’on les appelle ces types.
    – Vous voulez dire des orangs-outangs, murmura le lieutenant qui ne pouvait s’empêcher d’écouter.
    Sans s’apercevoir de la correction, Petit-Frère continuait :
    – On l’appelait le moine chauve, et vois-tu, ce damné nous arrivait dessus comme une grenade qui vous descend le long de la colonne et explose au trou du cul. Saint Moïse, quelle terreur ! Après Paderborn, j’ai été à la prison du régiment. Là, je lavais par terre toute la journée. Bon Dieu ce que je lavais ! Je lavais si bien que les murs aussi étaient lavés. Quand ils en ont eu marre de tout mon lavage, ils m’ont foutu dehors. Ah ! et puis j’ai oublié Grafenhaus, et Brauenburg, et Loke, près de Bielefeldt. Et aussi le camp de Heide-blume. Là, le bonjour c’était un coup sur le crâne. Enfin, j’ai été à Sonnenheim (maison du soleil). Ha ouiche ! Tu peux croire qu’on voyait le soleil dans cette (boîte ! Des coups que je te dis, et quels coups ! Pendant quatorze jours mon cul a été poli sur le cheval de bois. (La voix de Petit-Frère tomba jusqu’à n’être plus qu’un chuchotement.) Mais moi je reviendrai à Sonnenheim avec une étoile sur la casquette et un M. P. sous le bras, et tu peux croire que je rayonnerai !
    Crois bien que je la connais la promenade et que je sais sur le bout du doigt ce que tu ressens. Mais il ne faut surtout pas montrer à ces fumiers que tu as peur. « La Cigogne » vient souvent et regarde par le mouchard de la porte. Méfie-toi de « La Cigogne », c’est un démon. Torgau est devenu dix fois pire le jour où il est devenu commandant. Si tu veux quelque chose, dis-le-moi, mais pas un mot que je te l’ai donné si « La Cigogne » le trouve. Ça n’en sera que pire pour toi si moi je suis dans la merde.
    Au même instant, le lieutenant arracha le revolver et bondit vers la porte.
    – Haut les mains !
    Petit-Frère se leva lentement de son banc, et regarda, les yeux ronds, le poing du lieutenant. Comme en rêve, il tâta l’étui vide. Il ne comprenait pas encore très bien que c’était son propre revolver que braquait sur lui le prisonnier.
    – Ça alors ! gronda-t-il.
    – Les clefs en vitesse ! commanda le lieutenant en tendant la main.
    Les yeux de Petit-Frère devinrent deux vrilles minuscules et il eut un sourire de biais en tendant la main avec let clefs. A la même seconde, il frappa. Il ne frappa qu’une seule fois.
    Le jeune lieutenant inexpérimenté tomba lourdement. Le revolver cliqueta sur le sol et disparut dans la poche de Petit-Frère qui écarta du pied le corps inanimé de l’officier.
    – Pauvre puceau ! murmura-t-il. Tu croyais vraiment pouvoir faire une niche à Petit-Frère ? Jésus Marie ! Si ça ne tenait qu’à moi tu mettrais les voiles sur l’heure avec tous les autres candidats au poteau, mais je n’en ai pas envie pour moi, du poteau ! Le blédard le dit bien, avant tout pas se faire pincer. Alors si tu décanilles, ça

Weitere Kostenlose Bücher