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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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rigolard.
    – Quelle trouille, hein, merdeux ! dit-il en éclatant de rire. (Il se laissa tomber sur un seau.) Vous êtes tellement réglementaires qu’on a envie de dégueuler !
    On entendit un bruit sourd dans le seau.
    – Salaud ! s’écria Porta.
    – On est aux chiottes ou non ?
    Il était visible que Heide cherchait une mauvaise querelle.
    – Qu’est-ce que ta gueule fait chez nous ? On ne t’a pas sonné !
    – Donne-moi des cartes. Je joue un manteau de cuir SS contre votre cochonnerie.
    – Un vrai manteau SS ? demanda Petit-Frère étonné.
    – Oui, abruti, un vrai manteau noir avec doublure de mouton et épaulettes. Le genre qu’on salue quand on le voit accroché dans l’entrée.
    – D’où tu l’as chapardé ?
    – J’ai des relations.
    – La seule relation que tu as eue avec les SS c’est quand ils t’ont raboté au R. S. H. A. Raconte comment tu as eu cette capote,
    – Qu’est-ce que ça peut vous foutre ? L’important c’est que je l’aie.
    Porta se pencha et saisit Heide à la gorge.
    – Julius, (mangeur de Juifs, d’où tu as ce manteau SS ? Tu l’as volé, hein ?
    – Quelle importance ?
    – Aucune. Il s’agit seulement de savoir à qui et comment.
    – Idiot ! gronda Heide.
    Le poing de Porta se resserra sur la gorge de Heide.
    – Julius, mangeur de Juifs, d’où tu as ce manteau ?
    Heide gémit et devint violet. Il cherchait désespérément à respirer. Ses yeux s’exorbitèrent. Porta relâcha sa prise. Heide avait été bien près de la mort.
    – Qu’est-ce que ça vous fait, pouilleux ? Je l’ai reçu de la vieille sorcière qui a été voir le SS Oberjunker, celui qui est parti samedi pour l’autre monde.
    – Reçu ? Elle est bien bonne ! rigola Porta. Pense donc, Petit-Frère, il a « reçu » de la mère un manteau en cuir tout neuf, et fourré ! Pas besoin de rougir comme ça, mon garçon, dis plutôt la vérité. Pourquoi la mère du SS t’a-t-elle donné ce manteau ? Y a quelque chose de moisi là-dessous, assassin du dimanche !
    Il essaya d’empoigner Heide qui, cette fois, était sur ses gardes. Une lutte silencieuse commença où l’on n’entendait que des coups de poings durs comme l’acier, et un gémissement étouffé lorsqu’ils allaient au but.
    Mais il y eut des pas dans le couloir. Instantanément, le combat cessa, les uniformes furent rectifiés avec des coups d’œil meurtriers. Petit-Frère fut le premier à se présenter dans le corridor, et se trouva nez à nez avec l’ange de la mort, l’aumônier von Gerdesheim.
    – La paix soit avec vous, dit celui-ci en passant.
    Petit-Frère courba la tête pieusement et dit dans un murmure :
    – Et avec vous, mon frère.
    L’aumônier s’arrêta brusquement devant ce salut inhabituel. Il eut un regard désorienté vers le géant qui baissait les yeux sur ses mains jointes.
    – Tu crois en Dieu, mon fils ? demanda le prêtre soldat.
    C’était un grand type maigre et roux, ancien pasteur d’un pays de mission où on le considérait comme le substitut de Dieu sur la terre, et où il avait somme toute bien rempli son rôle.
    – Tu crois en Dieu, soldat ? reprit-il en regardant Petit-Frère avec onction. C’est pour moi une grande joie de trouver des gens comme toi dans un bataillon disciplinaire, mais je ne me souviens pas de t’avoir vu à l’office, mon fils.
    Petit-Frère fixait le vasistas au haut du mur, comme s’il s’attendait que la Sainte-Trinité y fasse son apparition.
    – Je ne t’ai pas non plus aperçu à la communion, continua le prêtre en se rapprochant de Petit-Frère, les mains prêtes à bénir.
    Petit-Frère sourit et pencha sa tête de côté.
    – Monsieur l’aumônier, Obergefreiter Creutzfeld fait son rapport et signale qu’il va toujours à l’église le 15 août.
    L’aumônier sembla déconcerté, mais se reprit et demanda pourquoi le soldat allait à l’église le 15 août.
    – En l’honneur de la Sainte Vierge, la bonne Mère de Dieu, répondit le géant, les yeux au ciel.
    Le pasteur semblait de plus en plus surpris. Baissant la voix, il demanda encore quel rapport il pouvait avoir entre le 15 août et l’honneur de la Mère de Dieu. Petit-Frère évoquait un soldat romain sur le point de jeter quelques chrétiens aux lions affamés.
    – Monsieur l’aumônier, Obergefreiter Creutzfeld demande l’autorisation de demander à Monsieur l’aumônier si Monsieur l’aumônier ne croit pas à

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