Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
J’aimerais mieux me tenir loin de ce macchabée.
    Porta le prit paternellement par la main et essaya de lui prouver qu’il n’y avait pas le moindre danger. Le géant se leva enfin, et tourna la tête comme le fait un taureau qui ne sait s’il doit foncer ou lécher son adversaire.
    – Jésus Seigneur de Nazareth, tiens ta main au-dessus de ma tête. Je vais chez le Vieux et je lui raconte le cadavre. – Il leva son poing fermé et le secoua sous le nez de Porta. – Mais avec ça, c’est terminé pour moi. Plutôt bouffer de la merde que de me mêler de vos enterrements !
    Et ses lourds souliers cloutés tonnèrent dans l’escalier. Heide le regardait la bouche ouverte :
    – Ma parole, il y va !
    – Comme tu vois, rigola Porta.
    Une expression de soulagement infini passa sur le visage de Heide.
    – C’est tout de même un chic type malgré tout. Tu crois qu’il y aura du grabuge ?
    – Ça tu peux y compter.
    Petit-Frère avait disparu par l’étroite porte d’acier qui conduisait dans le couloir central à la cellule de garde du Vieux. Il réapparut peu après, suivi d’Alte et de Barcelona Blom. Alte se pencha avec précaution sur le corps tassé par terre.
    – Ça marque mal, dit-ii avec une moue. pensive. Voyons, comment va-t-on faire ? Lindenberg est dans sa cellule ? – Heide fit signe que oui. – Vous autres, continua le Vieux, vous n’avez rien vu, rien avamt que Lindenberg ne soit monté vous raconter le tauc. Ça peut avoir bonne figure, mais vis-à-vis de Dorn ce n’est pas absolu. Celui d’entre vous qui aurait dû être à son poste dans le couloir devrait avoir vu ce que faisait Lindenberg, et son rôle était d’empêcher le meurtre.
    – Alte regarda Petit-Frère qui mâchonnait un croûton.
    – Compte pas sur moi, gloussa le géant. J’ai mal au ventre. Eté aux chiottes vingt-six fois aujourd’hui. J’y étais justement quand le Gustav a clamecé.
    – As-tu été voir l’infirmier pour ça ?
    – Non, j’ai complètement oublié.
    – Dommage, soupira Alte. – H hocha la tête.
    – Ecoute maintenant, et n’oublie pas. Ce matin à huit heures, pendant la promenade, tu as été chez le Sanitäts Obergefreiter Holzermann. On t’a donné une tablette que tu as prise.
    La trogne de Petit-Frère s’éclaira :
    – Tout juste ! J’ai avalé toute la briquette cinq minutes après que le porteur des pots de chambre me l’a donnée.
    – Ils le croiront de toi. Quant à toi, Porta, tu étais dans la cellule de Lindenberg que tu fouillais pendant son absence. C’est pour ça que tu n*as rien entendu.
    – Et moi ? dit doucement Heide.
    – Tu visitais les cabinets, je l’avais commandé.
    – Hé ! Mais j’y étais en train de chier, protesta Petit-Frère.
    – Bien, dit le Vieux, alors Heide tu comptais les couverts. Grouille-toi pour une liste d’inventaire ; tu as dix minutes.
    – Je recopie la vieille et je jette deux cuillers pour qu’il y ait une différence, dit Heide en détalant.
    – Quant à Sven, il ne peut rien voir de la coupole de la mitrailleuse. Ça paraît bien combiné, assura Alte. Toi Petit-Frère, tu informes Lindenberg de la fouille de la cellule ; faites du désordre en masse.
    Le géant fila dans un bruit de tonnerre, et en un instant, lia cellule était sens dessus dessous, jusqu’au matelas qu’on déchira.
    Barcelona Blom partit au petit trot vers le bureau de Dorn. Porta saisit une burette à huile et une sacoche d’outils, et le suivit pour avoir l’œil sur les événements.
    Le Hauptfeldwebel Dorn, confortablement installé les pieds sur la table, fumait un des cigares du major Divalordy. Le cigare était pour lui un signe de supériorité sociale. Il soufflait des nuages de fumée et flairait le cigare comme les noceurs le faisaient dans les films, tout en feuilletant des photos pornographiques récemment reçues. Sa table de travail était comme d’habitude une montagne de désordre.
    On frappa à la porte. Dorn fit comme si de rien n’était. On voyait bien à la façon de frapper qu’il s’agissait d’un sous-ordre. On frappa derechef, mais Dorn ne criait jamais « Entrez ! ». L’intrus devait frapper les trois fois réglementaires avant d’être admis.
    Donc, après ses trois coups, Barcelona poussa la porte, claqua des talons avec bruit, salua comme l’aurait fait une recrue, et déballa son rapport. Au même instant, la porte retentit de nouveaux coups répétés, trois en

Weitere Kostenlose Bücher