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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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mais le port de sa tête, ses narines contractées, la manière dont elle serrait ses lèvres, exprimaient quelque chose ressemblant à de la répulsion. Elle parla la première.
    – Tu arrives au bon moment, fils de Hur, lui dit-elle d’une voix singulièrement claire et distincte, je désirais te remercier de ton hospitalité, demain je n’en aurais peut-être pas eu l’occasion.
    Ben-Hur s’inclina légèrement, sans la perdre des yeux un instant.
    – On m’a raconté, reprit-elle, que les joueurs de dés ont coutume, quand la partie est finie, de prendre leurs tablettes et de faire leurs comptes, après quoi ils offrent une libation aux dieux et couronnent le vainqueur. Nous avons joué une partie, – elle a duré longtemps. Maintenant qu’elle est terminée, ne déciderons-nous pas à qui la couronne appartient   ?
    Bien qu’il fût sur ses gardes, Ben-Hur répondit en affectant un ton de plaisanterie   :
    – Il ne servirait de rien à un homme de s’opposer aux volontés d’une femme.
    – Dis-moi, poursuivit-elle en penchant sa tête de côté avec un sourire ironique, dis-moi, prince de Jérusalem, où est maintenant ce fils du charpentier de Nazareth, qui doit être en même temps fils de Dieu et dont tu attendais de si grandes choses   ?
    Il fit un geste d’impatience, et répliqua   :
    – Je ne suis pas son gardien.
    La belle tête s’inclina encore davantage.
    – A-t-il réduit Rome en pièces   ?
    Ben-Hur étendit la main comme pour l’arrêter, mais elle continua, sans se laisser émouvoir   :
    – Où donc a-t-il établi sa capitale   ? Ne pourrais-je voir son trône posé sur des lions de bronze   ? Et son palais – il a fait sortir des morts du tombeau – que serait-ce donc pour lui de faire surgir de terre un palais d’or   ? Il n’aurait qu’à frapper le sol du pied et à dire un mot et sa maison serait prête devant lui, ornée de colonnes pareilles à celles de Karnak.
    Il n’y avait guère moyen de croire à une plaisanterie de sa part, cependant Ben-Hur essaya encore de lui répondre d’un ton de bonne humeur   :
    – Attendons encore un jour, encore une semaine, et peut-être verrons-nous les lions et le palais.
    Elle reprit sans relever son interruption   :
    – Comment se fait-il que je te revoie dans cette robe   ? Ce n’est pas là le costume des gouverneurs de l’Inde ou des satrapes de la Perse. J’ai vu celui de Téhéran, il portait un turban de soie et un vêtement tissé d’or   ; la garde de son épée resplendissait d’un éclat de pierreries qui m’éblouit tellement, que je pensai qu’Osiris avait emprunté la gloire du soleil pour la lui donner. Je crains que tu ne sois pas encore entré en possession de ton royaume, de ce royaume sur lequel je devais régner avec toi   !
    – La fille de mon sage ami m’apprend qu’Isis peut déposer un baiser sur un cœur, sans qu’il en devienne meilleur pour cela   ! dit froidement Ben-Hur.
    Elle jouait avec son collier de pièces d’or et s’écria   :
    – Je l’ai vu entrer à Jérusalem, ton César. Tu nous avais dit qu’il se proclamerait roi des Juifs sur les marches du Temple. J’ai vu la procession qui descendait la montagne en agitant des palmes. C’était un beau spectacle, mais je cherchais en vain, au milieu de cette foule une figure qui eût un aspect royal, un cavalier vêtu de pourpre, un conducteur de chariot portant une cuirasse d’airain, un guerrier altier, tenant à la main un bouclier rivalisant de grandeur avec sa lance. Je cherchais son escorte. J’aurais aimé à le voir suivi par un prince de Jérusalem et une cohorte de ses légions de Galiléens.
    Elle lui jeta un regard de dédain, puis elle éclata de rire, comme si le souvenir qui se présentait à elle était trop ridicule pour provoquer son mépris.
    – Au lieu d’un Sésostris triomphant, ou d’un César ceint du casque et de l’épée, qu’ai-je vu   ? Un homme ayant un visage et des cheveux de femme, assis sur le poulain d’une ânesse et pleurant   ! Ah   ! c’était là le roi   ! le fils de Dieu   ! le rédempteur du monde   !
    Ben-Hur, malgré lui, tressaillit sous le coup de ce sarcasme, mais elle ne lui laissa pas le temps de se reprendre.
    – Je n’ai pas quitté ma place, prince de Jérusalem. Je ne riais pas, alors, je me disais   : « Attends encore, c’est dans le temple qu’il se glorifiera lui-même, ainsi qu’il convient à un héros qui s’apprête

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