Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
Vom Netzwerk:
prophétesse, suis-moi par l’imagination et vois passer les élus d’Israël. Voici d’abord les patriarches, puis les pères des tribus. Il me semble ouïr les cloches de leurs chameaux et le bêlement de leurs troupeaux. Qui est celui qui marche là, seul   ? Un vieillard, mais ses yeux ne sont point obscurcis, sa force n’est pas abattue. Il a vu le Seigneur, face à face. Guerrier, poète, orateur, législateur, prophète, son nom est comme le soleil à son lever, sa splendeur fait pâlir toutes les autres gloires, même celle des plus grands d’entre les Césars. Après lui viennent les juges, puis les rois, le fils d’Isaïe, un héros et un poète, dont les chants seront éternels comme celui de la mer, et son fils qui a dépassé tous les autres rois de la terre en richesse et en sagesse et n’a pas oublié d’embellir Jérusalem, que le Seigneur avait choisie pour y établir sa demeure ici-bas. Et la grande armée des prophètes, mon fils   ! Des rois ont pâli à leur approche, et des nations ont tremblé au son de leur voix. Les éléments leur obéissaient, ils portaient dans leurs mains les bénédictions et les châtiments. Vois le Tisbite et son serviteur Élisée, vois le triste fils d’Hilkija et celui auquel il fut donné d’avoir des visions sur les rives du Chebar. Et là-bas, – baise la poussière de ses pieds, mon fils, – aperçois-tu le doux fils d’Amos, celui duquel le monde tient la promesse d’un Messie à venir   ?
    Elle s’arrêta tout à coup, et sa voix devint tendre comme une caresse.
    – Tu es fatigué, Juda   ?
    – Non, répondit-il, je t’entendais chanter un cantique divin.
    – J’ai fait passer devant tes yeux nos grands hommes. Et maintenant compare-les avec les meilleurs d’entre les Romains. En face de Moïse mettons César, et Tarquin en regard de David. Entre eux, comme entre Scylla et les Macchabées, entre les consuls et les juges, entre Auguste et Salomon, vois si l’on peut hésiter. Tu me demandais ce que tu pourrais être, mon enfant. Sers l’Éternel, le Dieu d’Israël, et non pas Rome. Pour un fils d’Abraham, il n’y a de joie que sur les chemins qui mènent à Dieu, mais là il y en a une plénitude.
    – Alors je pourrais être soldat   ?
    – Pourquoi pas   ? Moïse n’appelle-t-il pas l’Éternel le Dieu des batailles   ?
    Il se fit un long silence   ; enfin elle lui dit   :
    – Tu as ma permission, pourvu que tu serves Dieu et non pas César.
    Il n’en demandait pas davantage et un moment plus tard il dormait. Elle se leva, glissa un coussin sous sa tête et jeta un châle sur lui, puis après l’avoir tendrement embrassé, elle s’en alla.

CHAPITRE IX
    Lorsque Juda s’éveilla, le soleil s’élevait déjà au-dessus des montagnes. Un vol de pigeons blancs s’abattait autour de la tourelle avec de grands bruissements d’ailes, et de sa place il voyait le temple semblable à une tache d’or sur le bleu profond du ciel. Mais à peine jeta-t-il un coup d’œil sur ce spectacle   ; ses yeux se posaient avec satisfaction sur une jeune fille assise près de lui, qui chantait d’une voix douce en s’accompagnant d’un luth. C’était sa sœur unique, Tirzah, âgée de quinze ans.
    Leur père était mort en mer, quelque dix ans auparavant, encore à la fleur de l’âge, et tout Israël l’avait pleuré.
    Durant le règne d’Hérode, certains privilégiés, comblés de ses faveurs, avaient pu acquérir de grands biens   ; en outre, le roi avait conféré à ceux d’entre eux qui descendaient de quelque personnage fameux dans les annales d’Israël, le titre de prince de Jérusalem. Au nombre de ces derniers se trouvait Ithamar, de la maison d’Hur, et nul ne fut plus estimé que lui, par les Gentils tout autant que par les Juifs. Bien qu’il n’oubliât jamais sa nationalité, il avait fidèlement servi le roi qui, plus d’une fois l’envoya à Rome, chargé de négociations difficiles dont il s’acquitta de façon à gagner l’amitié de l’empereur. On conservait dans sa maison des toges de pourpre, des sièges d’ivoire, des patères d’or et d’autres objets, dont la principale valeur était d’avoir été offerts au prince Hur par son impérial ami. Ses richesses ne provenaient point toutes des faveurs de ses protecteurs. Pour obéir à la loi, qui lui ordonnait d’avoir une vocation, il s’était fait marchand et son commerce s’étendait sur terre et sur mer. Ses troupeaux

Weitere Kostenlose Bücher