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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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sœur. Il contribuera à te rendre belle, quand même tu le serais sans lui.
    Satisfaite de cette permission, elle était occupée à suspendre de nouveau l’amulette à son oreille, quand Amrah parut, portant un vase plein d’eau et un essuie-mains. Comme Juda n’était pas Pharisien, ses ablutions furent de courte durée et Amrah repartit bientôt, laissant à Tirzah le soin d’arranger les cheveux de son frère. Quand elle avait disposé une de ses boucles d’une façon qui le satisfaisait, elle lui tendait le petit miroir de métal poli qu’elle portait à sa ceinture, afin qu’il pût juger de son habileté et voir comme elle s’entendait bien à le faire paraître à son avantage. Pendant ce temps, ils continuaient leur conversation.
    – Que diras-tu, Tirzah, quand tu sauras que je vais m’en aller   ?
    Dans sa surprise, elle laissa retomber ses mains.
    – Tu vas t’en aller   ? Quand   ? Et où   ? Et comment   ?
    Il se mit à rire en disant   :
    – Trois questions à la fois, Tirzah, c’est beaucoup.
    Mais il reprit bien vite son sérieux.
    – Tu sais que la loi veut que j’aie une occupation, d’ailleurs notre bon père m’a laissé un exemple à suivre, et toi-même tu me mépriserais si je consentais à dépenser dans l’oisiveté les fruits de son travail et de son industrie. Je vais m’en aller à Rome.
    – Oh   ! je veux aller avec toi   !
    – Il faut que tu restes avec notre mère, elle mourrait si nous la quittions tous les deux à la fois.
    Son visage joyeux s’assombrit tout à coup.
    – Ah   ! oui, tu as raison. Mais faut-il vraiment que tu t’en ailles   ? Tu peux apprendre ici tout ce qu’un marchand a besoin de savoir.
    – Je ne songe point à devenir marchand. La loi n’exige point que le fils ait la même vocation que son père.
    – Que voudrais-tu donc être   ?
    – Soldat.
    Des larmes montèrent aux yeux de Tirzah.
    – Tu te feras tuer.
    – Si c’est la volonté de Dieu, il en sera ainsi, mais Tirzah, on ne tue pas tous les soldats.
    Elle lui jeta les bras autour du cou, comme pour le retenir.
    – Nous sommes si heureux ensemble, frère, reste avec nous.
    – Nous ne saurions demeurer toujours ainsi. Toi-même, avant qu’il soit longtemps, tu t’en iras d’ici.
    – Jamais.
    Il sourit du sérieux de cette affirmation.
    – Un prince de Juda, ou quelqu’un d’une des autres tribus viendra bientôt réclamer ma Tirzah et l’emmènera pour être la lumière de sa maison, et alors qu’adviendra-t-il de moi   ?
    Elle ne lui répondit que par un sanglot.
    – La guerre est un métier comme un autre, reprit-il avec plus de calme. Pour l’apprendre convenablement, il faut se mettre à son école, et un camp romain en est une sans pareille.
    – Tu ne voudrais pas combattre pour Rome, s’écria-t-elle tout en larmes.
    – Ah   ! toi aussi tu la hais. Le monde entier en fait autant et c’est la raison qui me fait te répondre   : Oui, Tirzah, je combattrai pour elle, afin de mieux apprendre à me battre un jour contre elle.
    – Quand partiras-tu   ?
    On entendait le pas d’Amrah qui se rapprochait.
    – Chut   ! dit Juda, ne va pas lui laisser deviner mes projets.
    La fidèle esclave apportait leur déjeuner, qu’elle posa devant eux, tandis qu’elle-même restait debout, prête à les servir. Au moment où ils trempaient, en même temps, leurs doigts dans un bol plein d’eau, un bruit montant de la rue attira leur attention. Ils prêtèrent l’oreille et distinguèrent bientôt le son d’une musique martiale.
    – Ce sont des soldats qui viennent du prétoire, il faut que je les voie, s’écria le jeune homme, qui se leva et se précipita hors de la tonnelle.
    Un instant plus tard, debout à l’angle de la terrasse, qui dominait la rue, il se penchait par dessus le parapet de briques, et le spectacle qui s’offrait à sa vue était si absorbant qu’il ne s’apercevait même pas que Tirzah l’avait suivi et s’appuyait sur son bras.
    L’élévation de leur maison leur permettait de voir tous les toits du voisinage, et même ceux de la tour Antonia, l’énorme citadelle qui contenait la garnison et servait en outre de quartier général au gouverneur. Ces toits, ainsi que les ponts jetés ça et là au-dessus de la rue, large tout au plus de dix pieds, se couvraient d’hommes, de femmes, d’enfants attirés par le bruit éclatant des trompettes de cuivre et le son plus strident des fifres.
    Le cortège

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