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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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fait à dessein, Tirzah   ; c’est un accident, dit-il d’une voix plus calme.
    – Que va-t-il nous arriver   ? murmura-t-elle.
    Il jeta un regard sur la scène tumultueuse qui se déroulait dans la rue et sur les toits et se rappela l’expression menaçante de Gratien. S’il n’était pas mort, où s’arrêterait sa vengeance   ? Et s’il ne devait pas se relever, à quel paroxysme de fureur les violences du peuple ne pousseraient-elles pas les légionnaires   ? Il se répétait ces questions sans leur trouver de réponse, quand il vit tout à coup que les gardes aidaient le Romain à remonter à cheval.
    – Il vit   ! il vit   ! Tirzah   ? Béni soit l’Éternel, le Dieu de nos pères, s’écria-t-il en se rejetant en arrière. N’aie pas peur, petite sœur, j’expliquerai ce qui s’est passé, on se souviendra certainement des services rendus par notre père et il ne nous arrivera aucun mal.
    Il la conduisait vers la tourelle, quand le toit sembla soudain vaciller sous leurs pas   ; en même temps on entendait des craquements de poutres et des cris de surprise et d’angoisse qui montaient de la première cour jusqu’à eux. Juda s’arrêta pour mieux écouter. La rumeur allait croissant. Des voix pleines de rage, des voix suppliantes, des voix stridentes de femmes affolées se mêlaient au bruit des pas d’une foule nombreuse. Les soldats avaient enfoncé la porte du nord et ils envahissaient la maison. Il se sentit pris de terreur comme un animal pourchassé. Sa première impression fut de fuir, mais où et comment   ? Des ailes seules auraient pu l’y aider   ; Tirzah, hors d’elle de peur, saisit son bras.
    – Oh   ! Juda, que veut dire tout ce bruit   ?
    On massacrait leurs serviteurs et sa mère   ? N’était-ce pas sa voix qu’il entendait   ? Il rassembla tout ce qui lui restait de sang-froid   :
    – Reste ici, Tirzah, je vais aller voir ce qui se passe en bas et je reviendrai près de toi.
    Sa voix était moins ferme qu’il ne l’aurait voulu   ; Tirzah se cramponnait éperdument à lui. Un nouveau cri s’éleva, plus clair, plus perçant   ; cette fois, il ne pouvait plus douter, c’était bien sa mère qui appelait ainsi   ; il n’hésita plus et, entraînant sa sœur avec lui, il se précipita vers l’escalier.
    La terrasse sur laquelle il déboucha était pleine de soldats   : d’autres, l’épée à la main, saccageaient les appartements. Dans un coin, quelques femmes à genoux priaient et se lamentaient   ; non loin d’elles, la mère de Juda, les vêtements déchirés, les cheveux épars, luttait désespérément avec un soldat romain qui la tenait dans ses bras   ; ses cris dominaient l’effroyable vacarme. Juda s’élança vers elle en répétant   : « Mère   ! mère   ! » Mais au moment où il allait la toucher, quelqu’un le repoussa vivement en arrière, tandis qu’une voix dure disait   : « C’est lui   ! »
    Il leva les yeux et reconnut Messala.
    – Quoi   ? dit un homme portant l’armure des légionnaires, ce serait là l’assassin   ? Mais il est à peine sorti de l’enfance   !
    – Est-il donc nécessaire, selon toi, qu’un homme soit vieux pour être capable de haïr et de tuer   ? C’est lui et, là-bas, voilà sa mère et sa sœur, toute sa famille.
    Pour l’amour d’elles, Juda oublia ses rancunes.
    – Viens-leur en aide, Messala   ! Rappelle-toi notre enfance et secours-les, je t’en supplie.
    Messala n’eut pas l’air de l’avoir entendu.
    – Je ne puis plus t’être utile, dit-il en se tournant vers l’officier. L’aspect de la rue doit être plus intéressant que celui-ci. À bas l’amour, vive la guerre   !
    Il disparut en prononçant ces dernières paroles. Juda les avait comprises et dans l’amertume de son âme, il s’écria tout bas   :
    – À l’heure de ta vengeance, ô Seigneur, sers-toi de moi pour l’accomplir.
    Il fit un effort pour s’approcher de l’officier   :
    – La femme que tu entends est ma mère, dit-il. Épargne-la, épargne ma sœur. Dieu est juste, il te rendra miséricorde pour miséricorde.
    Cet homme parut touché et cria d’une voix forte   :
    – Menez ces femmes à la forteresse et ne leur faites aucun mal, vous me répondez d’elles.
    Puis, se tournant vers ceux qui tenaient Juda, il ajouta   :
    – Prenez des cordes, liez-lui les mains et descendez avec lui à la rue, on décidera ensuite de son châtiment.
    Ils emportèrent la

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