Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
Vom Netzwerk:
journée à les passer en revue. De là il fit voile sur Naxos, la plus grande des Cyclades. Placée à mi-chemin entre les côtes de la Grèce et celles de l’Asie, cette île formait au milieu des flots comme un fort, d’où Arrius pourrait défier les pirates, soit qu’ils se trouvassent dans la mer Égée, soit qu’ils eussent passé déjà dans la Méditerranée.
    Tandis que la flotte se dirigeait, dans le plus bel ordre, vers les rivières rocheuses de l’île, elle rencontra une galère venant de Byzance, et dont le commandant put fournir à Quintus Arrius tous les renseignements dont il avait besoin.
    Les pirates, disait-il, étaient tous originaires du Pont-Euxin. Ils avaient appareillé dans le plus grand secret et chacun ignorait encore leur existence, que déjà ils apparaissaient dans le golfe de Thrace et anéantissaient la flotte qui y stationnait. De là jusqu’à l’Hellespont ils avaient fait main basse sur tout ce qui flottait à la surface des eaux. Leur escadre se composait de soixante galères, bien montées et bien armées   ; un Grec commandait l’expédition et d’autres Grecs, connaissant parfaitement toutes les mers de l’Orient, lui servaient de pilotes. Ils avaient tout pillé sur leur passage, aussi la panique causée par leur approche gagnait-elle les villes situées dans l’intérieur des terres. Ces villes fermaient leurs portes et plaçaient des gardes sur leurs remparts. Partout les affaires étaient suspendues.
    Où se trouvaient maintenant ces pirates   ? C’était là ce qu’il importait, avant tout, de savoir. Après avoir mis à sac la ville d’Héphestia, située dans l’île de Lemnos, ils s’étaient dirigés vers l’archipel Thessalique. Les dernières nouvelles disaient qu’ils devaient se trouver dans quelque golfe, entre Eubée et la Hellade.
    Telles furent les réponses que reçut Arrius. Alors les habitants de l’île, groupés au sommet des collines pour contempler le spectacle inusité que leur offraient ces cinquante galères, cinglant de concert vers la côte, virent tout à coup celle qui marchait la première changer de direction et tourner vers le nord, suivie aussitôt par tout le reste de la flotte. Ils avaient entendu parler des ravages exercés par les pirates sur les rives voisines, aussi suivaient-ils, avec un intérêt palpitant et des sentiments de reconnaissance, les voiles blanches qui s’en allaient disparaissant entre Rhodes et Syros   ; ils savaient que leur délivrance dépendait de ces vaisseaux fuyant à l’horizon. Rome ne laissait pas sans défense les peuples conquis par elle, en échange de leurs contributions elle assurait leur sécurité.
    Fort satisfait de tout ce qu’il venait d’apprendre, le tribun rendait grâce à la fortune qui, non seulement venait de le renseigner sur les mouvements des pirates, mais encore les avait attirés dans une impasse où leur destruction paraissait d’avance certaine, et il comprenait l’honneur qui rejaillirait sur son nom, s’il parvenait à capturer leur flotte et à l’anéantir d’un coup.
    Les hardis pillards du Pont-Euxin se trouvaient entre l’île d’Eubée et les côtes d’Asie, dans ce même canal qui avait autrefois offert un refuge aux vaisseaux du roi Xerxès, et les riches cités situées au bord des golfes voisins leur promettaient de splendides butins. Arrius, calculant qu’il devait les rencontrer à la hauteur des Thermopyles, résolut de les surprendre à la fois par le sud et par le nord, mais pour faire réussir ce plan il fallait ne pas perdre un instant et s’avancer vers l’île avec toute la vitesse possible.
    À la tombée de la nuit on distingua le mont Ocha, qui dessinait ses contours sur le ciel assombri, et le pilote signala l’approche de la côte eubéenne. Aussitôt l’ordre fut donné d’arrêter toutes les rames, puis Arrius partagea sa flotte en deux divisions de force égale. Lui-même prit le commandement de celle qui devait entrer directement dans le canal, tandis que l’autre ferait force de rames pour tourner l’île. À la vérité, aucune de ces deux divisions n’égalait la flotte des pirates, mais elles avaient pour elles la discipline, impossible à obtenir d’une horde de brigands. En outre, le tribun comptait que si une des divisions était battue, l’autre rencontrerait l’ennemi déjà affaibli par sa victoire et pourrait facilement en avoir raison.
    Pendant ce temps, Ben-Hur occupait sa placé accoutumée, et

Weitere Kostenlose Bücher