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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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des autres, par la simple raison que l’âme, d’après Platon, répugne à l’idée du suicide, mais c’est là tout. Si ce bateau appartient à l’ennemi je quitterai ce monde, j’y suis décidé, car je suis Romain. Le succès et l’honneur sont les seules choses pour lesquelles il vaille la peine de vivre. Malgré tout cela, j’aurais aimé à t’être utile. Ma bague était la seule preuve à ton égard dont je pusse disposer. Je mourrai, regrettant la victoire et la gloire, qui me sont enlevées   ; toi tu vivras pour regretter que ta folie t’ait empêché d’accomplir un pieux devoir. J’ai pitié de toi, vraiment.
    Ben-Hur comprenait mieux qu’il ne l’avait compris au premier moment les conséquences de sa conduite, mais il ne broncha pas.
    – Dans le cours de mes trois années de servitude, tu es le seul être humain, ô tribun, qui m’ait regardé avec bonté. Non, je me trompe, il y en a eu un autre   ! – La voix lui manqua, ses yeux se remplirent de larmes, et il revit devant lui le visage du jeune homme qui lui avait donné à boire, auprès du puits de Nazareth. – Mais, du moins, reprit-il, tu es le seul qui se soit enquis de moi, aussi, bien que j’aie pensé, en essayant de te sauver, à tout ce que tu pourrais faire pour m’arracher à mon sort malheureux, je n’ai pas agi dans un but purement égoïste. Cependant Dieu m’a fait comprendre que je dois tenter d’atteindre la liberté par des moyens dont je n’aie pas à rougir, et ma conscience me dit que, plutôt que de devenir ton meurtrier, je devrais mourir avec toi. Aussi ma volonté est-elle arrêtée, ô tribun   ; quand bien même tu m’offrirais toutes les richesses de Rome, je ne consentirais point à t’ôter la vie. Ton Platon et ton Brutus n’étaient que de petits enfants auprès de l’Hébreu qui nous a donné la loi à laquelle nous devons tous obéir.
    – Mais c’est une requête que je t’adresse.
    – Un ordre de ta part serait pour moi d’un plus grand poids, et pourtant il ne parviendrait pas à m’ébranler. Tu insisterais en vain auprès de moi.
    Ils n’ajoutèrent rien ni l’un ni l’autre. Ben-Hur regardait la galère, qui cinglait dans leur direction. Arrius restait immobile, les yeux fermés.
    – Es-tu certain que ce soit là une galère ennemie   ! demanda tout à coup Ben-Hur.
    – À peu près.
    – Elle s’arrête et met un canot à la mer. Le pavillon est-il le seul signe auquel on pourrait reconnaître une galère romaine   ?
    – Si c’en est une, elle doit avoir un bouclier.
    Cependant Arrius n’était pas encore rassuré.
    – Les hommes qui occupent le canot recueillent les naufragés. Les pirates ne seraient pas si humains.
    – Ils ont peut-être besoin de rameurs, répliqua le tribun, qui se souvenait probablement de s’en être procuré de cette façon.
    Ben-Hur épiait les moindres mouvements de ces inconnus.
    – La galère s’éloigne   ! s’écria-t-il tout à coup.
    – Où va-t-elle   ?
    – Elle se dirige vers le navire abandonné, qui se trouve à notre droite. Elle va l’atteindre, elle l’accoste, le commandant envoie des hommes à bord.
    Arrius ouvrit les yeux et sortit de son apathie.
    – Remercie ton Dieu, dit-il, après avoir considéré attentivement les deux galères, comme je rends grâce à tous les miens. Les pirates couleraient ce bâtiment abandonné, au lieu de le remorquer. Cet acte, mieux encore que le bouclier, me fait reconnaître les Romains. La victoire est à moi, la fortune ne m’a pas abandonné et nous sommes sauvés. Appelle, fais des signes, afin qu’on arrive promptement à notre secours. Je vais devenir duumvir et je t’emmènerai avec moi. Ton père était un vrai prince, il m’a appris qu’un Juif n’est point un barbare et je ferai de toi mon fils. Rends grâce à Dieu et crie plus fort. Hâte-toi, car il faut que nous poursuivions ces brigands. Malheur à eux   ! Aucun d’eux ne nous échappera   !
    Juda se tenait debout sur son radeau   ; il agitait ses bras et criait de toutes ses forces. Enfin, les matelots qui montaient le canot l’aperçurent. Un instant plus tard, son maître et lui étaient sauvés.
    On reçut le tribun sur la galère, comme un héros manifestement favorisé par la fortune. Couché sur son lit, sur le pont, il apprit de quelle façon le combat s’était terminé. Lorsque tous les survivants du naufrage eurent été recueillis, Arrius fit arborer le pavillon et donna

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