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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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aux rives du fleuve. De la mer à la ville, elles étaient plantées de vergers, où mûrissaient tous les fruits de la Syrie, de vignes et de bosquets, du milieu desquels s’élevaient des villas, belles comme celles de Naples. Il ne remarquait pas davantage les vaisseaux qui défilaient devant lui, il n’entendait pas le chant des matelots. Autour de lui tout resplendissait de lumière, mais son cœur était lourd, et de grandes ombres pesaient sur lui. Lorsque la ville fut en vue, tous les passagers montèrent sur le pont, afin de ne rien perdre du spectacle splendide qui se déroulait devant leurs yeux. Le Juif vénérable leur en faisait les honneurs.
    – Ici, disait-il, la rivière tourne à l’ouest. Je me souviens du temps où elle baignait nos murailles, mais depuis que nous sommes sujets romains, nous avons toujours eu la paix, le commerce a tout envahi et maintenant le bord de la rivière est occupé par des entrepôts. Là-bas, – il étendit la main vers le sud, – voilà le Mont Cassien, ou, comme on aime à l’appeler, la Montagne de l’Oronte qui regarde son frère, l’Amnus. Entre les deux s’étend la plaine d’Antioche. Plus loin vous voyez les Montagnes Noires, d’où les aqueducs des rois nous amènent l’eau pure et où se trouvent d’épaisses forêts, pleines d’oiseaux et de bêtes sauvages.
    – Où est situé le lac   ? demanda quelqu’un.
    – Là-bas, au nord de la ville, on peut s’y rendre à cheval, ou mieux encore en bateau, car un bras du fleuve y conduit. – Tu me demandes de te parler des bocages de Daphné, continua-t-il, en se tournant vers un autre passager. Personne ne saurait les décrire. Un proverbe dit   : « Mieux vaudrait être un ver et se nourrir des mûriers de Daphné, que de s’asseoir à la table d’un roi. » On s’y rend avec l’intention d’y jeter un coup d’œil, un seul, et l’on n’en revient jamais.
    – Alors tu me conseilles de m’abstenir d’y aller   ?
    – Non, ce serait peine perdue. Chacun y va, les philosophes cyniques, les jeunes gens, les femmes, les prêtres. Je suis si certain que vous vous y rendrez, que je vous conseille de ne pas perdre vos quartiers dans la ville, mais de vous établir plutôt dans le village qui est séparé des bocages par un jardin qu’arrosent des fontaines jaillissantes. Mais voici les murailles de la ville, un chef-d’œuvre d’architecture   !
    Tous les yeux suivaient la direction de sa main.
    – Cette partie-ci a été élevée sur l’ordre du premier des Séleucides, il y a trois cents ans, et le mur semble être devenu partie intégrante du rocher sur lequel il repose.
    Les remparts justifiaient l’admiration du Juif par leur hauteur imposante et la hardiesse de leurs angles.
    – Quatre cents tours surmontent ces murailles, continua l’Hébreu, et chacune d’elles est un réservoir. Voyez-vous maintenant ces deux collines dont le sommet dépasse les remparts   ? Sur l’une est construite la citadelle, sur l’autre le temple de Jupiter, – droit au-dessous se trouve le palais du gouverneur, qui est en même temps une forteresse, absolument imprenable.
    Les matelots commençaient à carguer les voiles.
    – Nous voici arrivés au terme de notre voyage, s’écria l’Hébreu. Ce pont, sur lequel passe la route qui mène à Séleucis, marque l’endroit où la rivière n’est plus navigable, – à partir de là, les marchandises doivent être transportées à dos de chameau. Au delà du pont commence l’île sur laquelle Calénius a bâti la ville neuve, qu’il a reliée à l’ancienne par cinq grands viaducs, si solides que ni le temps, ni les inondations, ni les tremblements de terre n’ont réussi à les ébranler. Tout ce que je puis vous dire encore d’Antioche, mes amis, c’est que l’avoir vue, constituera pour votre vie entière un bonheur et un enrichissement.
    Il se tut, le bateau venait d’atteindre son lieu de débarquement. Ben-Hur s’approcha de l’Hébreu.
    – Permets, lui dit-il, qu’avant de te dire adieu, je te demande un renseignement. Ce que tu nous as raconté de ce marchand m’a inspiré le désir de le connaître. Tu l’appelais Simonide, je crois.
    – Oui. Il est juif, bien qu’il porte un nom grec.
    – Où pourrais-je le trouver   ?
    L’étranger lui jeta un regard scrutateur et lui dit   :
    – Peut-être t’épargnerai-je un moment de mortification en t’avertissant d’avance qu’il n’est pas homme à

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