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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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l’empereur, Malluch, mais par la mémoire bénie de notre père Abraham, je n’ai jamais vu les pareils de ces quatre chevaux.
    Leur allure se précipitait, il était aisé de comprendre que leur conducteur n’en était plus maître.
    Un cri perçant retentit sur l’estrade. Ben-Hur tourna la tête et vit un vieillard, debout sur un banc, les mains levées, les yeux dilatés, sa longue barbe échevelée. Quelques-uns de ses voisins se mirent à rire.
    – Ils devraient respecter au moins ses cheveux blancs   ! dit Ben-Hur, le connais-tu   ?
    – C’est un puissant personnage, qui vient du désert, d’au-delà de Moab. Il possède des troupeaux de chameaux et des chevaux qui descendent, dit-on, de ceux des premiers Pharaons. On l’appelle le cheik Ilderim.
    Pendant ce temps, le conducteur des quatre chevaux essayait en vain de les calmer. Chacun de ses efforts manqués excitait davantage le cheik.
    – Qu’Abbadon l’emporte   ! hurlait le patriarche. Courez, volez, m’entendez-vous, mes enfants   ? – ceci s’adressait à quelques personnes de sa suite, – ils sont nés au désert comme vous, arrêtez-les vite.
    – Maudit Romain   ! continuait le vieillard en menaçant du poing le conducteur. Ne m’a-t-il pas juré qu’il saurait les conduire, juré par toute la lignée de ses dieux bâtards   ? Rends-leur la main, rends-leur la main, te dis-je   ! Ne m’a-t-il pas juré que sous ses soins ils seraient doux comme des agneaux et rapides comme des colombes   ? Qu’il soit maudit et que maudite soit la mère des menteurs, qui le nomme son fils. Les voyez-vous, mes coursiers sans prix   ? Qu’il les touche du bout de son fouet et alors… le reste de sa phrase se perdit dans un grincement de dents. Jetez-vous à leur tête, dites-leur un mot dans la langue que l’on parle sous les tentes. Fou   ! fou que j’ai été de les confier à un Romain   !
    Ben-Hur sympathisait avec le cheik, car il comprenait que sa fureur ne provenait pas tant de son orgueil de propriétaire, ou de son anxiété au sujet de l’issue de la course, que de son affection pour ses chevaux, et il se disait qu’ils méritaient d’être aimés ainsi, avec une tendresse touchant à la passion.
    Ils étaient tous de la même nuance, bai clair, parfaitement assortis et si bien proportionnés, qu’ils paraissaient être moins grands qu’ils ne l’étaient en réalité. Leurs petites têtes, larges entre les deux yeux, étaient terminées par de fins naseaux, dont l’intérieur était d’un rouge vif, comme la flamme. Sur leurs encolures gracieusement arquées, retombaient des crinières, si épaisses et si longues, qu’elles recouvraient leurs épaules et leur poitrail. Leurs sabots ressemblaient à des coupes d’agate et tout en ruant, ils battaient l’air de leurs longues queues flottantes, d’un noir brillant. Le cheik parlait d’eux comme d’animaux sans prix et certes, en cela, il n’exagérait point.
    Ben-Hur ne se trompait pas en supposant qu’ils avaient grandi sous les yeux de leur maître, qu’ils avaient été l’objet de ses soins, durant le jour et de ses rêves pendant la nuit, qu’ils avaient fait partie de sa famille, sous les tentes noires, au fond du désert sans ombre et qu’il les aimait comme ses enfants. Le vieillard les avait amenés à la ville, afin de triompher, par leur moyen, de ces Romains hautains et détestés, sans douter un instant du succès. Il savait que personne ne pouvait leur disputer le prix de la course, s’ils étaient conduits par un entraîneur habile et intelligent, et maintenant qu’il constatait l’incapacité de l’homme auquel il les avait confiés, il sentait le besoin, avec toute l’ardeur de son tempérament d’Arabe, d’exprimer hautement son indignation et de remplir l’air de ses clameurs. Avant même que le patriarche eût fini d’invectiver son cocher, une douzaine de mains s’étaient emparées des chevaux et avaient réussi à les calmer.
    Mais un nouveau char venait de faire son apparition sur la piste. Contrairement aux premiers venus, conducteur, chevaux et chariot étaient en tenue d’apparat   ; on se fût cru, à les voir, au cirque et au jour où devait avoir lieu la course proprement dite. Les autres concurrents avaient été reçus sans aucune démonstration, mais les applaudissements éclatèrent sur son passage et l’attention générale se concentra sur lui. Les chevaux attelés au brancard étaient d’un noir de

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