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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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petit ruisseau murmurant sous la ramée. Un pinson, dont le nid frêle se balançait à une branche inclinée au-dessus de l’eau, fixait sur lui, sans témoigner de frayeur, ses yeux noirs et brillants. Vraiment, se dit-il, il semble que cet oiseau me parle. Il me dit   : Je n’ai pas peur de toi, car ici l’amour règne en maître.
    Il comprenait, tout à coup, ce qui faisait le charme de Daphné. Pourquoi s’y soustrairait-il   ? Pourquoi ne jouirait-il pas des délices que ce séjour enchanteur lui promettait et n’essaierait-il pas d’y trouver l’oubli du passé et de ses soucis, l’oubli de lui-même   ?
    Mais bientôt la voix de sa conscience juive se fit entendre. L’amour, était-ce donc tout, dans la vie   ? Tout   ? Ceux qui pouvaient s’y livrer complètement et ensevelir leur existence dans un endroit comme celui-là n’avaient, sûrement, rien qui les retînt ailleurs, pas de devoirs, tandis que lui…
    Il se leva brusquement, le visage en feu. Dieu d’Israël   ! mère   ! Tirzah   ! s’écria-t-il, maudit soit le jour, maudit soit l’endroit où j’ai pu songer à être heureux sans vous   !
    Il se précipita en avant, cherchant une issue pour sortir du bosquet. Le sentier aboutissait à un pont jeté sur une rivière   ; il le traversa et se trouva dans une vallée verdoyante, où paissaient quelques brebis   ; la bergère l’appela, en lui faisant un signe de la main. Il continua son chemin sans lui répondre et ne tarda pas à arriver devant un autel formé d’un piédestal en granit et d’une console en marbre blanc, qui supportait un trépied de bronze dans lequel quelque chose brûlait. Une femme, tenant à la main une branche de saule, était debout devant l’autel. Quand elle l’aperçut, elle lui cria   :
    – Reste ici, près de moi.
    Mais il s’arracha à la séduction de son sourire, et reprit sa course dans la direction d’une forêt de cyprès qu’il apercevait à l’horizon.
     
    Tout à coup, Ben-Hur entendit retentir le son éclatant d’une trompette   ; au même instant il reconnaissait, étendu dans l’herbe, le Judéen qu’il avait rencontré près du temple. Cet homme se leva aussitôt et vint à sa rencontre, en le saluant amicalement.
    – Te diriges-tu du même côté que moi   ? lui demanda Ben-Hur.
    – Je me rends au champ de course.
    – Au champ de course   ?
    – Oui, la trompette que tu viens d’entendre sonne l’appel des concurrents.
    – Mon ami, dit Ben-Hur, je te confesse mon ignorance de ces lieux, et si tu veux me permettre de te suivre, je t’en serai reconnaissant.
    – J’en serai enchanté. Écoute   ! J’entends le bruit des chariots qui se rendent sur la piste.
    Ben-Hur écouta un instant, puis il posa la main sur le bras de son compagnon, en disant   :
    – Je suis le fils d’Arrius, le duumvir.
    – Je suis Malluch, un marchand d’Antioche.
    – Eh bien   ! bon Malluch, le son de cette trompette m’enivre, car j’ai l’habitude de ce genre d’exercice et ne suis point un inconnu dans les hippodromes de Rome. Hâtons-nous de nous rendre à celui-ci.
    – Le duumvir était Romain, dit Malluch en ralentissant un peu le pas, cependant son fils porte les vêtements d’un Juif.
    – Le noble Arrius était mon père adoptif, répondit Ben-Hur.
    – Ah   ! je comprends, je te demande pardon de ma curiosité.
    Au sortir de la forêt, ils débouchèrent sur un vaste terrain plat, tout autour duquel courait une piste soigneusement arrosée. Des cordes, soutenues par des javelots plantés en terre, marquaient ses contours. Ombragées par des tentes, de grandes estrades, garnies de bancs, étaient réservées aux spectateurs. Les deux nouveaux venus s’installèrent dans l’une d’elles. Ben-Hur comptait les chariots à mesure qu’il les voyait s’avancer vers la piste   ; ils étaient au nombre de neuf.
    – Je croyais qu’en Orient on se contentait de faire courir deux chevaux, dit-il d’un ton de bonne humeur, mais je vois qu’ici les amateurs sont ambitieux et qu’ils en attellent quatre de front, comme les rois. Je suis curieux de voir comment ils se tireront d’affaire.
    Huit des quadriges atteignirent sans encombre le poteau, d’où s’effectuait le départ   ; les uns arrivaient au pas, au trot, tous étaient exceptionnellement bien conduits. Le dernier arrivait au galop   ; en l’apercevant, Ben-Hur poussa un cri d’admiration.
    – J’ai vu les écuries de

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