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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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jais, les deux autres blancs comme neige. Leurs queues étaient coupées court, selon la coutume romaine, et leurs crinières tressées avec des rubans jaunes et rouges.
    Bientôt l’étranger se trouva en face des estrades et Ben-Hur, après avoir payé un juste tribut d’admiration à son attelage, ainsi qu’à son char, vraie merveille de légèreté et d’élégance, leva les yeux sur lui.
    Qui était-ce donc   ? Ben-Hur ne pouvait voir son visage, mais il y avait dans son maintien, dans ses manières, dans toute sa personne quelque chose de familier, qui lui rappelait une période déjà lointaine de sa vie.
    Les applaudissements de la foule et la splendeur de son attirail indiquaient clairement qu’il devait être quelque favori du gouverneur, ou quelque personnage fameux, ce que ne démentait point sa présence sur le champ de courses, car les rois eux-mêmes briguaient souvent l’honneur de gagner en personne la couronne de feuillage, prix de la victoire.
    Ben-Hur se leva et se fraya un passage. Enfin il voyait de face l’homme qui excitait sa curiosité. Il était beau de visage et de fière tournure. Vêtu d’une tunique écarlate, il tenait les rênes d’une main et un fouet de l’autre. Il recevait les ovations de la foule avec la froide indifférence d’une statue. Ben-Hur restait immobile et comme pétrifié   ; son instinct et sa mémoire l’avaient fidèlement servi   : c’était Messala.
    Ses chevaux de choix, son char magnifique, son attitude et surtout l’expression orgueilleuse et dure de son visage d’aigle, prouvaient qu’il n’avait pas changé, qu’il était toujours le Messala hautain et sûr de lui-même, l’ambitieux cynique, le persifleur dont Ben-Hur avait gardé le souvenir.

CHAPITRE XVIII
    Pendant que Ben-Hur descendait les marches de l’estrade, un Arabe vint se placer sur la dernière et cria à pleine voix   :
    – Écoutez, hommes de l’Orient et de l’Occident   ! Le bon cheik Ilderim vous salue   ! Il est venu tenter la fortune avec quatre chevaux, fils des coursiers favoris du roi Salomon, et il a besoin, pour les mener à la victoire, d’un homme puissant. Il promet d’enrichir, pour la vie, celui qui les conduira à sa pleine satisfaction. Répétez cette offre ici et là, dans le cirque, partout où s’assemblent les hommes forts. Ainsi a dit mon maître, le cheik Ilderim le Généreux.
    Cette proclamation produisit une grande sensation parmi les spectateurs massés sur l’estrade. On pouvait être certain qu’avant la nuit elle serait connue et discutée dans tous les cercles d’Antioche. Ben-Hur, depuis qu’il l’avait entendue, regardait le cheik d’un air hésitant. Malluch s’attendait à le voir accepter son offre, mais, au grand soulagement de l’honnête Israélite, il se tourna tout à coup vers lui en disant   :
    – Où irons-nous, maintenant, bon Malluch   ?
    – Si tu désires, répondit-il en riant, ressembler à tous ceux qui visitent Daphné pour la première fois, tu iras tout droit te faire dire la bonne aventure.
    – La bonne aventure, dis-tu   ? Bien que cette suggestion ait une saveur d’incrédulité, allons consulter la déesse.
    – Non, fils d’Arrius, les prêtres d’Apollon usent d’un artifice plus ingénieux. Au lieu de te faire entendre les paroles d’une Pythonisse ou d’une Sybille, ils te vendront une simple feuille de papyrus, à peine sèche, en te recommandant de la plonger dans l’eau d’une certaine fontaine   ; quand tu l’en retireras, tu y trouveras inscrits quelques vers qui te feront connaître l’avenir.
    – Il y a des gens qui n’ont que faire de se tourmenter au sujet de leur avenir, dit-il avec amertume. Comment appelles-tu cette fontaine   ?
    – La Castalia.
    – Oh   ! elle est réputée dans le monde entier   ! Allons-y donc.
    Malluch, qui observait son compagnon tout en marchant, s’aperçut vite que sa bonne humeur l’avait abandonné. Il ne prêtait aucune attention aux personnes qu’ils rencontraient et les merveilles près desquelles ils passaient ne lui arrachaient pas la moindre exclamation   ; il allait, droit devant lui, l’air sombre et préoccupé.
    La vue de Messala avait éveillé en lui un monde de souvenirs. Il lui semblait qu’il n’y avait qu’une heure qu’on l’avait arraché à sa mère, que les Romains avaient fait murer les portes de la maison de son père. Il se rappelait que dans cette lente agonie, qui avait été sa vie aux

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