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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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sont mortes ou vivantes, car je te sais trop aimable pour ne pas pardonner cette indiscrétion à un ami, qui te le cède à peine en fait d’amabilité.
    » Mais je reviens à un sujet qui me concerne plus particulièrement, et je prends la liberté de te rappeler que tu envoyas le criminel principal aux galères. Or, à en juger d’après la limite de vie qu’atteignent les rameurs, nous serions en droit d’admettre qu’il est mort, ou, pour mieux dire, qu’une des dix mille Océanides l’a pris pour son époux, depuis au moins cinq ans.
    » Si tu veux me passer un moment de faiblesse, toi le plus vertueux et le plus tendre des hommes, je te dirai que par égard pour l’affection que je lui portais autrefois, j’espérais qu’il était tombé dans les bras de la plus tendre d’entre elles. Quoi qu’il en soit, sa mort me paraissait si certaine que j’ai joui pendant cinq ans, avec une parfaite tranquillité, de la fortune que je lui dois en partie, – ceci dit sans vouloir diminuer la reconnaissance qui te revient.
    » J’arrive à la partie intéressante de ma lettre. La nuit dernière, tandis que je présidais une fête, organisée par quelques jeunes gens nouvellement arrivés de Rome, j’appris une étrange histoire. Maxence, tu le sais, arrive aujourd’hui pour prendre le commandement d’une expédition contre les Parthes. Au nombre des ambitieux qui doivent l’accompagner se trouve un fils du défunt duumvir, Quintus Arrius. Je me suis informé de lui, et j’ai appris que lorsque Arrius partit pour aller combattre les pirates, il n’avait pas de famille, et qu’au retour de sa campagne, il ramenait avec lui un fils, son héritier. Maintenant, prépare-toi à m’entendre avec le calme qui convient au propriétaire d’une fortune comme la tienne   ! Ce fils dont je parle n’est autre que celui que tu envoyas aux galères, ce Ben-Hur qui devrait, en bonne justice, être mort depuis cinq ans et qui, au lieu de cela, nous revient avec de l’argent, des honneurs et, très probablement, la qualité de citoyen romain. Tu es assez haut placé pour ne point t’alarmer de cette nouvelle, mais moi, ô mon bienfaiteur, je n’en saurais dire autant, et je me sens fort en danger, point n’est besoin que je t’explique pourquoi, – qui le comprendrait mieux que toi   ?
    » Que dis-tu de cela, ô mon Gratien   ?
    » Tandis qu’Arrius, le père adoptif de ce revenant, livrait bataille aux pirates, son bateau coula, et seuls de tout l’équipage, ce jeune homme et lui échappèrent à la mort. Les officiers qui les recueillirent, accrochés à une planche, racontent que le compagnon du tribun portait le costume d’un condamné aux galères.
    » Ceci me paraît une preuve suffisante   ; de peur que tu te moques de mes craintes, je te dirai encore que hier, par une chance dont je rends grâce à la fortune, je rencontrai ce mystérieux fils d’Arrius face à face   ; je ne le reconnus pas au premier abord, mais je ne t’en déclare pas moins qu’il est ce Ben-Hur qui fut, pendant bien des années, mon compagnon de jeu. Or, ce Ben-Hur, s’il est un homme, doit, au moment où je t’écris, songer aux moyens de se venger de moi – j’en suis certain, car, à sa place, j’en ferais autant – de se venger, dis-je, de moi, qui lui ai enlevé sa patrie, sa mère, sa sœur, sa position et sa fortune, que je nomme en dernier lieu, bien que ce soit à tes yeux la chose principale parmi toutes celles que nous lui avons fait perdre.
    » J’ai tout lieu de croire, ô mon bienfaiteur, qu’en considération de tes sesterces en péril, tu ne songes plus à te moquer de moi et que tu seras prêt à te demander quel parti il serait bon de prendre en cette occurrence. Je me représente que je te vois recevoir cette lettre et la lire. Je vois ton visage devenir grave, puis tu souris   ; l’instant d’après, sans hésiter, tu t’écries   : il faut agir comme ceci, ou comme cela. Je te connais, tu es habile comme Mercure et prompt comme César.
    » Le soleil vient de se lever   ; dans une heure, deux courriers partiront d’ici, portant chacun une copie de cette lettre   ; l’un ira par mer, l’autre par terre, tant j’attache d’importance à ce que tu sois promptement et sûrement averti de la présence de notre ennemi. J’attendrai ta réponse ici. La durée du séjour de Ben-Hur dépendra naturellement du consul, qui ne pourra guère repartir avant un mois.
    » J’ai vu le

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