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Borgia

Titel: Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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trouver, lui dire que nous sommes ici, que nous mourons d’inquiétude…
    Spadacape se mit aussitôt en campagne. On a vu quel avait été le résultat de ses recherches. Il faisait nuit noire quand Spadacape réapparut.
    – Le chevalier ? interrogea fiévreusement Machiavel.
    – Il vous attend sur la place de l’Église… Vite, messieurs, aidez-moi !…
    Spadacape s’était précipité vers la voiture et commença à en garnir les roues avec du foin. Sanzio et Machiavel comprirent… Ils se mirent à la besogne avec une hâte fébrile.
    – Ragastens a besoin de la voiture, murmura Machiavel. C’est que tout est prêt…
    Un indicible espoir leur était revenu… En quelques minutes, les roues de la voiture, les sabots des chevaux se trouvèrent enveloppés… On fit monter la Maga dans la voiture.
    – En route ! commanda Raphaël.
    La voiture sortit de l’auberge, conduite en main par Spadacape. Machiavel et Sanzio s’étaient précipités en avant. Ils atteignirent la petite place de l’Église.
    – Personne ! fit Machiavel.
    – Entrons ! répondit Sanzio.
    Ils dégainèrent, et ce fut le poignard à la main qu’ils poussèrent la porte de l’église où ils entrèrent de front. L’église paraissait déserte…
    En quelques pas, ils gagnèrent la nef qu’éclairaient les cierges. Machiavel saisit la main de Sanzio et lui montra, dans le cercle de la lumière jaunâtre des cierges, le groupe fantastique, la vision de ce rêve que formait Ragastens se colletant avec le cercueil… Raphaël bondit en avant et, au moment où Ragastens, sa terrible besogne achevée, se penchait pour saisir Rosita, lui mit la main sur l’épaule…
    Ragastens releva la tête avec un rugissement de lion à qui on veut arracher sa proie et, laissant tomber la jeune fille, saisit son poignard… Mais il reconnut Raphaël et un sourire d’orgueil et de joie illumina sa mâle figure.
    – Pardieu, cher ami ! fit-il, vous arrivez à temps !… Prenez-la !… Au fait, c’est vous qui êtes l’époux !…
    Raphaël avait eu d’abord un regard d’extase pour Rosita. Aux derniers mots de Ragastens, il se recula d’un pas et se découvrit, puis, trop ému pour pouvoir parler, il lui désigna la jeune fille.
    Ragastens comprit la pensée généreuse de l’artiste. Sanzio lui laissait l’honneur d’emporter sa femme et d’achever ce qu’il avait commencé seul !…
    Alors, Ragastens se baissa, saisit la jeune fille, la souleva dans ses deux bras et l’emporta jusqu’à la voiture où il la déposa sur les genoux de la Maga…
    Raphaël voulait parler, dire sa joie, sa reconnaissance… Il y eut entre les deux hommes une de ces étreintes qui cimentent à jamais les fortes amitiés. Puis, Ragastens donna ses ordres :
    – Spadacape, mon cheval et le tien !
    Spadacape s’élança.
    – Machiavel, sur le siège, continua le chevalier. Vous savez conduire, je suppose ?
    – Oui, général ! fit Machiavel en souriant.
    Quant à Raphaël, il était déjà dans la voiture, penché sur le visage de Rosita, attendant l’effet de la potion que la Maga venait de faire absorber à la jeune fille…
    Spadacape reparut, Ragastens se mit légèrement en selle. La voiture s’ébranla, traversa Tivoli au pas, puis se lança au galop.
    Il y eut une heure de course folle dans la nuit, en pleine montagne. On évita de rejoindre directement la route de Florence. Ragastens et Spadacape galopaient aux deux côtés de la voiture.
    Au bout d’une heure, Raphaël cria d’arrêter. Machiavel obéit et sauta à bas de son siège. Alors, Sanzio descendit de la voiture. Ragastens mit pied à terre.
    Raphaël tendit ses deux bras vers la voiture… Rosita apparut, toute blanche encore, adorable de son effarement et de sa grâce, les yeux troublés comme si elle eût encore douté si ce qu’elle voyait était un songe…
    – Rosita, lui dit Raphaël avec une intense émotion, voici M. le chevalier de Ragastens et voici Machiavel, ces deux chers amis dont je te parlais tout à l’heure… dont je t’ai dit le dévouement…
    – Soyez bénis, vous qui me rendez à mon Raphaël, dit-elle avec un sourire d’une infinie douceur, en tendant ses deux mains. Par vous, je suis heureuse… jamais je n’oublierai mes deux frères…
    – En ce cas, dit Ragastens gravement, je demande l’accolade à laquelle ce titre précieux me donne droit !…
    Rosita tendit ses joues. Le chevalier l’embrassa, faisant de vains

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