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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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les verser dans son verre. Leur hôte était-il enfin rassasié ? Le Seldjouk acquiesça, les yeux brillants, certain qu’Allah avait ensorcelé ses ennemis.
    Haraldr fit signe au Seldjouk de se débarrasser de son gobelet vide. Il donna la coupe au muletier puis se retourna brusquement, prit le front du Seldjouk dans sa main comme dans un étau, et lui trancha son oreille droite.
    Le Seldjouk se raidit sous le choc, du sang coula le long de son cou et goutta sur son épaule. Haraldr saisit la joue du Seldjouk, l’ouvrit d’un coup de poignard et enfonça l’oreille dans la fente.
    — Dis-lui de manger son oreille !
    Le Seldjouk tomba à genoux en toussant et en vomissant. Haraldr s’agenouilla avec lui, les mains sur la bouche du Seldjouk et son nez.
    — Mange !
    Les yeux du Seldjouk parurent avaler l’air qu’on refusait à ses poumons. Haraldr brandit de nouveau son couteau vers le visage désespéré.
    — Dis-lui de manger son oreille, sinon je lui ferai manger l’autre, et ensuite son nez.
    Haraldr attendit la fin de la traduction puis posa la lame sur le bout du nez.
    — Et ensuite, dit-il, je lui ferai manger le nez qu’il a entre les jambes.
    Il plaça le couteau à la hauteur du ventre de l’homme, déchira la robe de toile, et fit une estafilade en travers de l’abdomen.
    — Et s’il refuse de manger, je trouverai un autre moyen de lui remplir le ventre.
    Haraldr plaça alors la pointe sanglante du poignard contre la paupière droite du Seldjouk.
    — Quand il aura vu tout ceci, nous lui offrirons un dessert. Il n’aura aucun mal à avaler ses yeux.
    Haraldr repoussa le visage du Seldjouk, et le fit basculer en arrière.
    — Ensuite, nos médecins veilleront à ce qu’il continue de vivre. La première question lui sauvera les yeux.
    Au bout de quelques minutes d’interrogatoire, le Seldjouk avait sauvé tout sauf son oreille droite déjà tranchée. C’était un récit effrayant. Les Seldjouks s’étaient mis à la solde de l’émir d’Alep, mais maintenant ils comptaient garder l’impératrice pour eux-mêmes. Ils espéraient faire leur jonction avec une force seldjouke beaucoup plus importante qui arrivait de l’est, puis battre en retraite avec leur butin vers une série de redoutes de montagnes dans le nord de la Perse, au-delà de l’atteinte de toute puissance, même des Romains. La rançon qu’ils extorqueraient financerait leurs ambitions de conquête de l’Ouest. Pour cette raison, ils n’avaient aucune raison de livrer l’impératrice, même si l’on satisfaisait à leurs exigences ; car si leurs exigences étaient satisfaites, ils pourraient se lancer aussitôt à l’attaque de l’Empire romain.
    Blymmédès demanda à Haraldr et à Grégori de l’accompagner. Ils montèrent le long d’un sentier rocheux qui serpentait vers le sommet d’un épaulement. Le kastron, à quatre ou cinq portées de flèche, semblait sinistre sous la lune, un fortin plutôt qu’une ville. Les murs sombres devaient avoir vingt-cinq coudées de haut et se dressaient au-dessus d’un rocher abrupt par lequel de rares arbustes avaient du mal à pousser. Sur le haut des murailles, le chemin de ronde était protégé par des créneaux pointus comme des dents. Dans la lumière pâle, on apercevait les robes des sentinelles seldjoukes.
    — Je n’aime pas les sièges, dit Blymmédès. C’est du travail d’ingénieur, non de soldat. Des tours, des tortues, des siphons, des mangonneaux. Bien entendu, il faudra des semaines pour amener le matériel ici, creuser les tunnels et les tranchées, monter les machines. Et il y a trop de Seldjouks pour une place forte aussi petite ; ils massacreront donc en premier les habitants pour économiser les vivres. Une sale affaire. Et bien entendu, c’est encore le problème le plus simple. Mes akritès ont déjà rencontré des éléments de reconnaissance de la force seldjouke de renfort, et ils ont interrogé, quoique avec moins d’éloquence que vous, komès Haraldr, un de leurs éclaireurs. Il s’agit d’un contingent assez important, à une journée seulement d’ici. Même si mon infanterie arrive demain soir pour nous aider à commencer le siège, nous ne serons pas capables de résister aux forces conjuguées de l’intérieur des murs et des renforts extérieurs. Et naturellement, nous ignorons quand Constantin reviendra avec son armée thématique, bien qu’avec le concours qu’il nous offrira, peut-être vaut-il mieux

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