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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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grises. Vingt-cinq de ses hommes étaient déjà sur le rocher, cela suffisait. Le reste pourrait les rejoindre rapidement. Flanqué par Halldor et Ulfr, Haraldr saisit sa hache d’une main, releva son bouclier, et plaça le Romain et son siphon presque contre son dos.
    Les cris des premiers Seldjouks qui remarquèrent les Varègues se perdirent dans les clameurs de la muraille de l’ouest. Haraldr vit plusieurs hommes qui essayaient d’attirer l’attention de leurs voisins. D’autres Seldjouks commencèrent à se retourner, mais la plupart restaient captivés par Grettir et ses pantomimes. Quand la phalange varègue atteignit l’angle sud-ouest du kastron, elle fonça sur les spectateurs seldjouks surpris, et le carnage fut affolant. Les cimeterres dégainés à la hâte ne retardèrent nullement l’avancée des Varègues. Quand les premiers Seldjouks tombèrent, les professions de foi à Allah qu’ils hurlèrent et leurs ululements de détresse furent étouffés par les rires de leurs compagnons. Mais bientôt, le changement de ton commença à se répandre vers le centre du mur. En fait, l’entassement des hommes rendait toute défense organisée impossible. Seule la masse des corps arrêta la poussée des Varègues. Haraldr cria au fantassin romain de lancer le feu grégois.
    Le long tube de bronze avec une mèche enflammée fixée à son extrémité passa devant le bouclier de Haraldr, puis la chaleur intense du feu jaillit. Le jet parut percer un trou dans le premier Seldjouk, puis explosa. Haraldr tapa du pied pour secouer les gouttelettes brûlantes qui l’éclaboussaient. La flamme traça un arc sur toute la largeur du chemin de ronde et des Seldjouks en flammes commencèrent à plonger du mur. Quelques secondes plus tard, les Seldjouks sautaient pour fuir la langue de feu. Quand le liquide fut épuisé, Haraldr n’eut en face de lui qu’une garde armée qui entourait la silhouette vêtue de soie blanche de Kilij. Avec Ulfr et Halldor à ses côtés, et maintenant presque cent Varègues sur les murailles derrière lui, Haraldr s’avança sur les briques noircies par le feu liquide. Les Seldjouks de l’escorte moururent vite, leurs cimeterres élégants et leurs serments à Allah ne pouvaient rivaliser avec l’acier du pays des Huns et avec la fureur d’Odin.
    — Kilij ! lança Haraldr.
    Il tendit son bouclier à Ulfr et saisit sa hache à deux mains. L’arc qu’allait tracer sa hache serait peut-être plus important que le coup qui avait tué Hakon, mais il n’eut pas besoin d’Odin pour renforcer son bras, seulement pour apaiser ses craintes. Avant de monter sur ces murs, il était certain que, lorsque la tête de Kilij roulerait dans les rues, ses hommes abandonneraient sur-le-champ leur cause et leurs captives. Cela lui paraissait maintenant beaucoup moins sûr.
    Le chef seldjouk ne manquait pas de beauté. Sa barbe drue et son casque d’argent finement ciselé rehaussaient ses traits fins et sa peau basanée. Il fixa des yeux la lame de Haraldr, puis s’agenouilla lentement, ôta son casque et se mit à psalmodier dans sa langue avec de nombreux « Allah ». Haraldr ignora les suppliques et s’avança, sachant bien que s’il avait fait une erreur de jugement, jamais il ne ressortirait vivant de ces murailles. Il croisa le regard du Seldjouk et, de la voix ancienne d’Odin, récita la phrase que le mandator lui avait apprise, les mots qui signifiaient : « Je suis l’ange de la vengeance. »
    Kilij baissa le front vers les briques tachées par le sang de ses gardes. Sur le chemin de ronde, le silence était complet. De la ville au-dessous montaient les plaintes des hommes brûlés. Haraldr dit à Halldor de relever la tête de Kilij. Halldor tira sur les cheveux noirs brillants et les pupilles de Kilij semblèrent des insectes cherchant à s’échapper d’une tête condamnée. Haraldr souleva sa hache très haut, son propre destin aussi menacé que celui de sa victime.
    Sur la gauche, dans la ville au-dessous d’eux, les regards désespérés de Kilij trouvèrent leur sanctuaire. Il leva la tête d’un air de défi et son bras gauche jaillit. Dans la rue, juste devant la porte, un autre Seldjouk ululait comme un possédé. À genoux à ses pieds se trouvait une femme en robe de soie blanche, les cheveux noirs défaits. Le Seldjouk qui avait crié tira sur les tresses pour forcer le visage à se relever. La hache de Haraldr se figea. Maria.
    Un deuxième Seldjouk

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