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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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jours-ci. On a du mal à sortir le soir sans rencontrer l’un ou l’autre, et parfois les deux ensemble, bras dessus bras dessous comme Hérode et Pilate.
    — Ils ont toujours été très courtois avec nous.
    — Ils sont tellement… adroits. Quand une bête apprend trop facilement les tours de son maître, le maître ferait bien de se demander si la bête n’a pas l’intention de lui enseigner quelques tours à sa façon un jour ou l’autre.
    — Ma foi, comme nous ne sommes pas leurs maîtres, j’ai l’intention de les saluer. Manglavite ! lança Michel en levant le bras.
    Les deux hommes du Nord se frayèrent un chemin à travers la foule ; certains dignitaires les saluaient aimablement, mais d’autres se détournaient discrètement sur leur passage. Michel s’inclina et son oncle fit un vague signe de tête.
    — Je sais maintenant que nous avons choisi une bonne destination pour notre aventure de la soirée. Avez-vous l’intention de rester pour le théâtre ? demanda le jeune homme. Il paraît que ce nouveau drame est… comment dire ?… transparent.
    — C’est ce que j’ai appris, répondit Mar d’un ton aimable. Cherchez où nous serons avant de gagner vos places. Et si vos coupes se vident d’ici là, dites à votre serveur que le manglavite vous offre à boire. Il faut le soulager d’un peu de son or avant que ses coffres ne s’enfoncent dans la terre.
    Haraldr acquiesça d’un signe de tête. Il avait passé assez de temps à travailler avec Mar pour se sentir à l’aise avec lui, quoique encore sur ses gardes. La duplicité romaine de Mar invitait à des précautions, mais Haraldr avait trouvé son urbanité romaine sympathique, et même attachante. Il devait reconnaître qu’il aimait bien l’accompagner dans des endroits comme l’hostellerie d’Argyros. Les deux hommes du Nord s’inclinèrent et se perdirent dans la foule.
    — Que fait Nordbrikt avec tout son argent ? demanda Constantin après leur départ.
    — Les femmes, dit Michel. Il a pris une prostituée, une fille du pays des Alains comparable, dit-on, à la belle Hélène ; et il paraît que ses maîtresses comprennent plusieurs dames de la cour. Apparemment, ses relations avec la fille du grand domestique sont devenues intimes. Vous l’avez rencontrée. Il y a peut-être une union en perspective.
    — Je le croyais très épris de Maria, la compagne de l’impératrice. Ne parlait-on pas d’une liaison entre eux au cours de notre récent voyage ?
    — C’est terminé depuis longtemps. Et si cela reprenait, je peux vous assurer que jamais une liaison pareille ne déboucherait sur quelque chose de sérieux.
    Constantin ne put s’empêcher de rire.
    — Tu viens de gagner une bourse pleine de nomismata, et tu t’imagines à présent au courant de tous les secrets des appartements impériaux.
    Michel sourit et posa le bras sur l’épaule de son oncle.
    — J’ai certaines… relations, cher oncle.
    * *
*
    — Ils m’intéressent, dit Mar à Haraldr en langue du Nord tandis qu’ils s’éloignaient de Michel Kalaphatès et de Constantin.
    — Oui, Joannès ne les a pas comblés de faveurs, répondit Haraldr. Mais de là à penser qu’ils seraient enclins à conspirer contre lui…
    — Vous les avez vus à Antioche. Que pensez-vous de leurs compétences ?
    — L’oncle ne saurait même pas vider de la merde d’un pot de chambre. Quant à Michel Kalaphatès, je le crois beaucoup plus capable qu’il n’y paraît. Un peu porté à la flatterie, mais dans l’ensemble un jeune homme de mérite. Certainement brillant.
    — Peut-être assez brillant pour juger que son oncle ne récompense pas ses talents à la mesure de ses mérites.
    — C’est possible. Mais nous devrions y réfléchir avant de nous avancer, puis avancer avec de grandes précautions.
    Mar plissa les lèvres.
    — Je crains que nous n’ayons pas toujours le luxe de prendre des précautions. Joannès n’a rien fait contre nous depuis des semaines à présent. Vous savez que dans un camp le moment le plus calme est toujours la veille de l’attaque.
    — Hétaïrarque ! Manglavite ! Estimés dignitaires !
    Le visage basané de Nicéphore Argyros s’illuminait de son habituelle affection sincère, à laquelle se mêlait une ébriété modérée et une fatuité sans mesure. Il entraîna les deux hommes du Nord dans la salle à manger principale, palais miniature dont le plafond à caissons peint d’un bleu céleste

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