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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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mais ses yeux brillèrent de sentiments contradictoires – plaisir, crainte, désir amer, chaleur charnelle. Le ferait-elle ? Zoé prit le menton de Maria dans sa main.
    — Je sais à quoi tu penses, petite fille. Mais tu dois faire très attention. Si tu rencontres ton Tauro-Scythe, tu seras peut-être forcée de décider si ce que tu ressens pour lui est de l’amour ou seulement du désir.
    Maria se détourna vivement. Aucune réponse possible à ce dilemme ne pourrait la faire souffrir.
    * *
*
    — Mon oncle…
    Michel Kalaphatès se tourna vers son oncle Constantin et haussa les épaules d’un air suggestif. Constantin se tourna vers son neveu, exaspéré, puis fouilla dans sa cape et prit une demi-douzaine de nomismata d’argent dans sa bourse. Michel accepta la donation d’une main fébrile et se pencha de nouveau sur l’immense table de jeu en ivoire.
    — Je vais en gagner le double, mon oncle, dit-il d’une voix contractée.
    « En tout cas il a besoin de moi, ne serait-ce que pour remplir perpétuellement sa bourse épuisée », songea amèrement Constantin. Il parcourut des yeux la foule bruyante qui se pressait dans le nouvel établissement de Nicéphore Argyros ; un magister en robe de soie venait de bousculer un marchand vénitien qui portait toute une cargaison d’or autour du cou ; le questeur débile était quelque part par là-bas, à lancer des paris sur un concours de pentathlon ; et l’arrogant patricien proconsulaire Diogénès Ducas, dont la voix faisait si souvent trembler le Sénat, chuchotait à l’oreille d’une élégante prostituée au bras d’un jeune topotérétès des Excubitores impériaux. Un patricien au nez aquilin – comment s’appelait-il ? Evagrios ? – à la barbe grise impeccablement taillée salua Constantin d’un signe de tête à peine perceptible puis se détourna. Constantin s’imagina en train de secouer les plumes de ce gandin arrogant en criant : « Je suis Constantin devant qui tu t’es virtuellement prosterné dans les couloirs du Sénat le mois dernier ! Constantin, l’ancien stratège d’Antioche, le vainqueur des Seldjouks et le sauveur de notre Mère, célébré par la foule à l’Hippodrome – et par-dessus tout, le frère de l’empereur Michel et de l’orphanotrophe Joannès en présence de qui tremblent même les magisters couverts de soie et de parfum comme toi ! » Ah, mais bien entendu, c’était justement cela l’épine qui empêchait Constantin de cueillir la rose de l’adoration de Rome. Frère de Joannès ! Un mois plus tôt, tous ces gens-là étaient prêts à se jeter face contre terre devant lui. Mais un mois plus tôt, toute la cour ne savait pas encore que Joannès considérait son frère Constantin comme la dernière roue du carrosse de son propre pouvoir. Joannès ne l’avait pas convoqué une seule fois depuis la cérémonie de l’Hippodrome et la réception au Sénat, n’avait même pas demandé de ses nouvelles ou de celles de son neveu. Cette attitude n’était pas passée inaperçue à la cour impériale. Si Joannès n’avait aucun égard pour son frère Constantin, pourquoi ces dignitaires arrivistes en auraient-ils ?
    Sur un coup de dés heureux, Michel Kalaphatès poussa un cri de joie.
    — Sainte Trinité ! s’écria-t-il en bondissant de la table pour embrasser son oncle en lui montrant l’argent. Cinq fois la mise, y compris ce que j’avais perdu !
    Il se mit à danser autour de son oncle et son bonnet de soie à la mode glissa vers son oreille droite.
    — Laissez-moi garder l’argent, mon oncle. Je viens d’apprendre qu’un équipage vainqueur de quatre chevaux a été mis en vente pour une bouchée de pain ! Nous paierons un entraîneur et un conducteur de char, et nous serons les maîtres de l’Hippodrome !
    — Garde-le, bien sûr, répondit Constantin en souriant. Tu es ma seule famille, tu le sais.
    Le jeune homme était aussi impétueux qu’un éclair d’orage, mais la moitié de ses entreprises semblaient réussir. Les autres… ma foi, il valait mieux les oublier.
    — Mon oncle, notre ami le manglavite vient d’arriver. Avec l’hétaïrarque.
    Constantin se rembrunit. Il fallait que le jeune homme choisisse ses amis avec plus de soin. Des bandits comme ceux-là ne lui vaudraient que des ennuis, même dans le meilleur des cas.
    — Oui, répondit-il d’une voix acerbe, l’hétaïrarque et le manglavite doivent manquer d’occupations ces

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