Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
Vom Netzwerk:
certain que l’homme robuste qu’il avait rencontré était capable de surmonter n’importe quelle maladie, à moins que ce ne fût un de ces fléaux subits – et dans ce cas il aurait été emporté depuis longtemps. Mar était du même avis que Haraldr sur la santé de l’empereur, mais il désirait confronter l’empereur seulement quand le complot contre Joannès serait virtuellement mené à bien. Bien entendu, ils n’avaient aucun plan pour ce complot et, jusqu’ici, leurs complices se limitaient à une poignée de dignitaires mineurs mécontents. S’attaquer à Joannès maintenant impliquait qu’un millier de Varègues devraient entrer en guerre avec pour ainsi dire l’Empire romain tout entier. Haraldr regarda autour de lui et baissa la voix.
    — Je ne crois pas qu’il soit sage de discuter de nos désaccords avec les dynatoï et leurs complices sur une place publique. Pourquoi attirer l’attention ?
    Mar posa l’index sur la poitrine de Haraldr.
    — Je n’ai nullement l’intention de vous menacer, lança-t-il, mais vous êtes Haraldr Sigurdarson, héritier légitime de Norvège. Vous devriez être assis sur un trône au lieu d’astiquer le trône de quelqu’un d’autre. Or vous ne semblez que trop heureux d’être le valet de Joannès. Vous ne parlez que de précautions : « Voyons d’abord si l’empereur se rétablit » et maintenant, c’est : « Voyons d’abord si ce césar se révélera aussi souple que Joannès l’espère. » Vous trouvez toujours une bonne raison de temporiser.
    — Quels alliés avons-nous ? Vous dites vous-même que ce césar vous intéresse.
    — C’était avant que Joannès ne l’achète avec une couronne. Mais je travaille à forger la plus importante alliance qui soit possible. Et quand j’aurai engagé dans mon camp cet allié, il vous faudra montrer que l’acier du pays des Huns se cache derrière vos belles paroles.
    — Très bien. Attendons de voir cet allié miraculeux. J’espère qu’il est plus important que votre secrétaire de la Magnara, à peine capable de nous dire l’heure à laquelle Joannès arrive le matin. Mais de toute manière ce n’est pas l’endroit d’en discuter.
    — Mais quand en discuterons-nous, puisque vous êtes toujours occupé à grimper votre femme ? Votre valeur comme allié est virtuellement réduite à néant depuis que vous avez renoué avec Maria.
    C’est un autre thème que Mar abordait souvent. Était-il jaloux ?
    — Maria m’a encouragé à m’engager dans… notre cause. Si vous vous en souvenez bien, ce fut jadis l’origine d’un malentendu capital entre nous.
    — Soit, elle a changé de cap. Il y a un mois vous vous montriez prudent. Depuis que vous couchez avec elle, vous êtes soumis. Quand elle changera encore d’avis, vous précipiterez-vous à la Magnara pour essayer d’assassiner Joannès et nous faire tous tuer ? Cette femme est dangereuse pour vous et pour moi. Vous avez tenu tête à Joannès au sujet de Maria, ajouta Mar en baissant la voix, et il vous a envoyé au Stoudion. Vous avez de la chance qu’il vous ait permis de quitter la tour du Néorion. À présent, avec la Moyenne Hétaïrie entièrement bloquée au Stoudion, nous n’avons aucune chance d’organiser une défense commune si Joannès ordonne à la Taghmata impériale de nous attaquer. Et vous allez perdre des hommes en essayant d’imposer un semblant d’ordre dans cette misérable porcherie. Beaucoup plus d’hommes que vous ne pensez. Le Stoudion va vous avaler. Et Joannès le sait.
    — Je crois que je peux faire avancer notre cause au Stoudion.
    C’était un autre point sur lequel ils n'étaient pas d’accord. Haraldr était convaincu que le peuple miséreux de la ville pouvait constituer un allié précieux, et Mar ne voulait pas en entendre parler. Il leva les yeux au ciel.
    — Oui, l’alliance du peuple ! C’est devenu votre folie. Ceci et Maria. Parce que vous êtes vraiment fou de cette femme. Et vous ne faites que commencer à danser la gigue. Elle vous brisera. Croyez-vous que vous serez le premier ?
    Haraldr lui lança un regard noir, mais sans s’inscrire en faux. Il avait entendu les nombreuses histoires qui couraient sur le compte de la jeune femme, et elle n’avait jamais démenti leur authenticité ni ne s’était excusée.
    — Je sais qui elle est. Pourquoi mettre cela sur le tapis ?
    — Parce que la crotte de corbeau dont elle éclabousse votre tête va

Weitere Kostenlose Bücher