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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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commença Haraldr.
    — Allons donc, hétaïrarque ! Mes enfants m’adorent. Et je sens qu’aujourd’hui la fortune me sourit.
    « Peut-être », se dit Haraldr en écoutant les hommages du peuple. Il fit signe à Ulfr, et tous deux guidèrent l’empereur dans les escaliers et les corridors.
    Les coulisses au-dessous des tribunes étaient pleines d’acrobates, de jongleurs et de bouffons qui attendaient qu’on donne le signal des attractions. L’empereur s’arrêta pour passer la main dans la cage de deux ours dressés, sous les yeux stupéfaits des artistes et du personnel. Il imita le grognement des animaux, puis repartit d’un pas vif et prit des mains d’un jongleur ahuri ses boules de bois peintes de couleurs vives. Il sourit à une jeune acrobate en tunique courte et lui caressa le menton en passant.
    — Suivez-moi dehors, hétaïrarque.
    Les portes de bronze s’ouvrirent et l’empereur s’avança au milieu de la foule. Dès qu’ils le reconnurent, les hommes autour de lui se prosternèrent dans le sable. Michel s’avança parmi les corps prostrés, trouva un panier de fruits à moitié vide, et se mit à lancer des oranges et des citrons aux gens à mesure qu’ils se relevaient. Les cris d’enthousiasme furent scandés de plus belle : « Michel ! Michel ! » Une des portes des écuries s’ouvrit et Epaphroditis et son équipage bleu s’avancèrent au milieu de la foule, comme si la chose avait été prévue d’avance. Michel fit signe au conducteur et Epaphroditis s’avança près de lui. L’empereur ôta son pallium impérial couvert de pierreries et le tendit à Haraldr. Puis il fit passer son scaramangium par-dessus la tête : il portait sous sa robe la tunique et la jupe de cuir des conducteurs de chars. Il sauta à l’arrière du char d’Epaphroditis, prit les rênes, fit signe à Haraldr et à Ulfr de s’écarter et commença une lente procession autour de la piste. Il avait gardé le diadème impérial sur la tête. Les vivats qui le saluèrent furent plus retentissants qu’au moment où le khan bulgare avait baisé les bottes de cet autre Michel, déjà complètement oublié.
    — Est-il devenu fou ? demanda Ulfr en regardant Michel diriger l’équipage autour de la spina.
    Haraldr secoua la tête.
    — Jusqu’à cet instant il ne s’est pas montré fou du tout ! Mais les acclamations qu’il est en train d’entendre aujourd’hui risquent de lui faire perdre l’esprit.
    * *
*
    —  Qui est cet homme ?
    Joannès venait d’ouvrir la porte de l’antichambre de son bureau et montrait au fond du couloir un eunuque de belle carrure drapé dans une robe de secrétikos des bureaux du sacellaire.
    — Lébunès, répondit le secrétaire de Joannès, un eunuque lui aussi. Vous avez demandé sa nomination. Il examine les registres des taxes thématiques de l’empereur Léon.
    — J’aime bien savoir qui est ici, grommela Joannès. Pourquoi ne s’est-il pas présenté ?
    — Orphanotrophe, l’homme que vous avez fait quérir vous attend. L’homme d’Amastris.
    Au souvenir de ce rendez-vous, Joannès parut sursauter.
    — Oui. Oui.
    Il entra dans son bureau à grands pas et referma la porte derrière lui. Le jeune homme qui l’attendait avait à peine vingt ans. Une barbe fine et des cheveux noirs. À l’arrivée de Joannès, il se leva d’un bond. Il portait la robe de laine grossière des artisans de province. Quand Joannès s’avança et lui donna une claque sur l’épaule, ses yeux noirs innocents trahirent de l’effroi puis de la surprise. Il avait sur le front une curieuse bosse, presque comme si, à l’intérieur de son crâne, un poing fermé poussait vers l’extérieur.
    — Asseyez-vous, mon cousin, grommela Joannès en faisant effort d’amabilité.
    Il prit place sur sa chaise toute simple derrière son bureau et examina le jeune homme parfaitement banal comme s’il posait les yeux sur la réincarnation du Bulgaroctone.
    — Donc, vous êtes le petit-fils du frère de mon père, Nicétas. Je suis désolé de ne pas avoir fait plus tôt votre connaissance. Savez-vous que les soucis de notre empire m’ont empêché de me rendre à Amastris depuis votre naissance ? Dommage de perdre contact avec sa famille. Et vous êtes cardeur de laine à Amastris. Membre honorable, paraît-il, de votre corporation locale.
    Joannès s’arrêta pour offrir au jeune homme l’occasion de parler.
    — Oui, messire, répondit le jeune homme d’une

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