Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
Vom Netzwerk:
voix qui tremblait.
    Le silence qui suivit satisfit Joannès : manifestement, ce rustre n’avait ni l’esprit ni l’initiative pour répondre autrement que par monosyllabes.
    — Cardeur de laine, dit Joannès d’un ton admiratif comme s’il décrivait une importante fonction de l’État au lieu du simple travail qui consiste à peigner la laine brute avant de la filer. C’est une profession honnête et une activité avantageuse qui offre pendant toute une vie des gains réguliers. À moins bien entendu que le cardeur ne se mette à dos son préfet local.
    Les yeux du jeune homme s’ouvrirent tout grands comme ceux d’un mouton dans le hangar de tonte. Joannès pianota sur la table pendant un moment.
    — J’aimerais vous libérer de toute inquiétude à cet égard, dit-il enfin. C’est la raison pour laquelle je vous ai demandé d’entreprendre pour moi ce long voyage. J’aimerais que vous soyez mon invité ici, dans la Ville impériale. Cela vous fera oublier les soucis de votre profession pendant quelque temps. Je vais réfléchir un peu à la situation et j’arriverai bien à trouver un emploi qui conviendra mieux à un jeune homme de vos capacités.
    Le jeune homme regarda Joannès comme si un archange venait de descendre sous ses yeux pour lui apporter un message du Pantocrator lui-même.
    — Oui, messire.
    * *
*
    — Grégori ! lança Haraldr en faisant signe au petit eunuque de se joindre à lui et à Maria à la table.
    — Je ne peux pas rester, hétaïrarque, maîtresse des robes. Les devoirs du grand interprète des Varègues sont multiples. Je viens vous voir en ma capacité de chef secrétaire des bureaux de renseignements de l’hétaïrarque, expliqua Grégori en souriant, puis il ajouta, soudain grave : C’est suffisamment important pour que j’interrompe votre dîner.
    — Asseyez-vous en tout cas le temps que vous resterez avec nous.
    Grégori laissa le serviteur eunuque lui présenter le siège à la droite de Haraldr.
    — Je ne voudrais pas troubler la maîtresse des robes avec cette affaire, dit-il en regardant Maria assise en face de lui.
    — Ne vous en faites pas, mon ami, lui répondit Haraldr. Il faudrait de toute manière que je le lui répète. J’en sais deux fois moins qu’elle sur ce qui se passe dans ce Palais plein de curieuses machinations. S’agit-il d’une intrigue sortant de l’ordinaire ?
    — Ce n’est peut-être rien, hétaïrarque. Mais comme nous l’a montré l’histoire récente, si l’on n’y prête garde même la semence la plus insignifiante peut se développer et finir par attaquer les grandes racines d’un empire entier.
    Du plat de la main, Grégori lissa la nappe devant lui comme s’il désirait écrire ces renseignements sur la toile brodée.
    — J’ai fait la connaissance d’un secrétikoi du bureau du sacellaire, qui vient d’être nommé aux archives du sous-sol de la Magnara. Je n’ai pas besoin de vous dire à quel point ce lieu est important. Cet homme s’est lié d’amitié avec le secrétaire de l’orphanotrophe Joannès, et il est naturellement bien placé pour surveiller les allées et venues du bureau de l’orphanotrophe. Hier, il a vu un jeune homme – un jeune homme dont le seul caractère distinctif semblait être son extrême médiocrité – se rendre au bureau de l’orphanotrophe pour un entretien privé. Il a posé les questions au secrétaire et appris que cet homme était un jeune parent de Joannès venu de son village du thème de Paphlagonie. Mon ami a également appris que Joannès avait donné à ce jeune homme un logement confortable hors les murs de la ville. Ironie du sort, ce logement est le même que celui qu’occupait notre empereur du temps où il était simplement notre césar.
    Haraldr se tourna vers Maria, puis de nouveau vers Grégori.
    — Une affaire d’île, dit-il en langue du Nord.
    — Une affaire d’île ? demanda Maria dans la même langue, qu’elle parlait de mieux en mieux. Je ne connais pas ce kenning.
    — Un combat singulier, dit Haraldr en grec. On dirait que Joannès a obtenu le bouclier dont il a besoin, et d’après ce que j’ai vu, notre empereur est en train d’affûter l’épée dont il entend se servir. Je pense que, dans peu de temps, ils vont s’affronter.
    Grégori se leva et s’inclina.
    — C’est également mon avis, hétaïrarque. Je vais vous laisser le temps de digérer ce renseignement et retourner à mes devoirs. J’espère

Weitere Kostenlose Bücher