Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
Vom Netzwerk:
Haraldr regarda le vaisseau rapide foncer comme un épieu vers les quais du Bucoléon, juste au-dessous d’eux vers le sud. Puis il aperçut du coin de l’œil quelque chose qui détourna son attention. Un autre sillage troublait les reflets d’argent du Bosphore : un bateau venait de sortir du port de Contoscali, petite baie en forme de U proche du Bucoléon vers l’ouest.
    — Qu’est-ce que c’est ? demanda Ulfr.
    — Une khélandia de type pamphyloï . Appartenant à la flotte impériale, répondit Haraldr.
    Les pamphyloï étaient deux fois plus petits que les dromons mais aussi bien armés, plus rapides et plus maniables. L’unique rangée d’avirons battait un rythme rapide et le vaisseau étroit avançait très vite sur un cap qui lui permettrait d’intercepter la trirème impériale. Haraldr estima que les deux navires entreraient en contact juste au-delà de la jetée du Bucoléon.
    — Étrange rendez-vous pour un vaisseau d’escorte, répondit Ulfr, en montrant l’endroit où les deux trajets convergeraient.
    Haraldr secoua la tête. Il s’agissait manifestement de la tentative désespérée du nobilissime pour sauver sa peau.
    Michel tendit vers la khélandia un doigt mou, au bout d’un bras qui tremblait.
    — Mon oncle est dans ce bateau, n’est-ce pas ? dit-il d’une voix si basse que s’il y avait eu du vent, ses paroles se seraient perdues.
    * *
*
    — Faites-lui signe de regagner son ancrage ! cria le droungarios de la Marine impériale.
    Il se tenait à la proue de la trirème impériale, très haut au-dessus de l’eau, sur un château de proue de la taille d’une maison qui, avec ses décorations dorées, ressemblait à un petit palais. Le droungarios était un homme frêle, sans doute avait-il été dur et sec au temps de sa jeunesse mais il avait plus de soixante-dix ans ; il s’était voûté et ratatiné, son autorité résidait davantage dans sa grosse voix avinée et dans les insignes de son rang que dans sa présence physique. Dès qu’il eut prononcé son ordre, une série de pavillons monta le long de la vergue du mât central de la trirème.
    — Il ne répond pas ! cria un des komès peu après.
    L’orphanotrophe Joannès apparut aux côtés du droungarios et s’appuya au bastingage doré.
    — Laissez-le venir, dit-il tandis que son visage s’efforçait de sourire.
    Le droungarios, surpris, se tourna vers lui.
    — Vous voyez cet homme, lui dit Joannès en montrant une silhouette vêtue de pourpre à la proue de la khélandia, parvenue à moins de deux stades de distance. C’est la robe du nobilissime. Mon frère vient négocier les conditions de l’abdication de son neveu.
    Les bateaux ralentirent lorsqu’ils parvinrent à portée de voix, et le komès à la proue de la khélandia demanda l’autorisation d’aborder.
    — Embarquez les avirons de bâbord ! ordonna le droungarios.
    Les deux vaisseaux virèrent de bord et les équipages lancèrent des protections de cordes sur les flancs. La khélandia se glissa le long de la trirème et les matelots de pont assurèrent les amarres. Le droungarios baissa les yeux vers le komès commandant la khélandia ; c’était un homme de petite taille avec une poitrine si puissante que son pectoral d’argent ressemblait à une énorme bouilloire. Il avait une barbe noire courte, un visage hâlé et des yeux gris aussi durs que du silex.
    — Quel est le nom de cet homme ? chuchota le droungarios à son aide de camp.
    Le droungarios avait sous ses ordres plus de deux cents komès, chacun commandant de un à quatre bâtiments ; il se rappelait vaguement avoir accordé une récompense à cet homme pour le rôle qu’il avait joué dans une bataille au large de l’Italie.
    — C’est Moschos, droungarios. Jean Moschos. Le héros de Tarente.
    — Allez voir ce qu’il veut.
    Le droungarios secoua la tête. Héros de Tarente, vraiment !…
    Moschos se dirigea vers l’arrière de son vaisseau et cria au droungarios :
    — J’aimerais monter à bord, messire, et négocier la venue du nobilissime sur votre vaisseau. Je crois qu’il est dans l’intérêt de la Marine impériale…
    — Vous vous permettez de discuter de l’intérêt de la Marine impériale, komès ? cria le droungarios furieux.
    Ce soi-disant héros ne tarderait pas à tirer l’aviron dans une galère.
    — Laissons jouer cette comédie, contremanda Joannès.
    Cela l’amusait de songer que Constantin se souciait déjà de sa

Weitere Kostenlose Bücher