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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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entrevoyait. Vers l’aube, un bruit à la fenêtre l’éveilla de nouveau. C’était trop insistant pour un oiseau. Il embrassa Maria sur l’épaule et se leva. Pendant un instant, le visage de l’autre côté de la vitre le déconcerta. Puis il reconnut dans la pénombre la mèche blanche dans les cheveux noirs : un « ami » du fils de l’Étoile bleue. De la main, il fit signe au petit bonhomme de se rendre à la grille, puis il jeta une cape de soie sur ses épaules.
    L’homme se faufila entre les lourdes portes de chêne en lançant des coups d’œil inquiets autour de lui comme s’il n’était jamais entré dans une maison de ce genre. Il portait un manteau noir à capuchon comme celui d’un moine.
    — Haraldr Nordbrikt, chuchota-t-il très vite, l’Étoile bleue se rend compte que vous avez sans doute des difficultés. Elle aimerait bien vous aider, mais elle a du mal à convaincre le peuple du Stoudion que Joannès est son ennemi. Presque personne n’est prêt à risquer la mort pour s’opposer à lui, mais elle vous offre toutes les ressources qu’elle pourra réunir. Elle dit qu’elle vous le doit.
    Le petit bonhomme hocha énergiquement la tête comme pour confirmer ce jugement. Haraldr avait déjà réfléchi au problème.
    — Même si tout le peuple de l’Étoile bleue se rassemblait derrière elle, il ne pourrait pas faire pencher la balance contre la Taghmata impériale. Mes Varègues ne sont pas assez nombreux. Je ne vois aucune raison d’envoyer des innocents au sacrifice pour une cause perdue ; le seul résultat serait de concentrer la rage de Joannès contre le Stoudion. Avec tant d’autres ennemis dans la ville, il peut juger prudent de poursuivre ses bonnes œuvres dans ce quartier.
    Mais dites à mon amie l’Étoile bleue que son offre vaut à mes yeux mille hommes ; et dites-lui aussi que si je me trouve bientôt aux pieds du Pantocrator, je dirai une prière pour elle chaque jour.
    Le messager acquiesça d’un air sombre et tendit à Haraldr ses deux mains. Haraldr saisit les avant-bras du petit homme et fut surpris de sentir beaucoup plus de sincérité et d’honnêteté dans l’adieu de ce petit voleur qu’il n’en avait éprouvé dans les salutations débordantes des hommes qui régnaient sur Rome.
    * *
*
    Cent matelots de combat de la Marine impériale se tenaient au garde-à-vous sur la jetée de pierre. En armures de pied en cap, cottes de mailles d’acier, casques et jambières ciselés, ils formaient comme une muraille d’argent sous le soleil du matin. Derrière eux, le château de la trirème impériale, décoré de rouge et de blanc, s’élevait au-dessus de l’énorme coque noire. Le droungarios de la flotte impériale, dans son armure de cérémonie en or, accompagné par quatre komès, attendait pour accueillir l’orphanotrophe. Joannès descendit l’escalier de marbre jusqu’à la jetée et son énorme forme noire semblait un aimant attirant les dignitaires en costumes rutilants qui suivaient à ses basques comme des gamins ensorcelés. Les officiers tombèrent à genoux et les matelots présentèrent leurs lances et l’acclamèrent.
    — Orphanotrophe ! Orphanotrophe ! Venez, champion du Christ ! Venez, seigneur victorieux de Rome !
    Les cris roulèrent à la surface du Bosphore comme une mise en garde à la ville qui attendait maintenant son conquérant. Les doigts déformés de Joannès relevèrent le droungarios prosterné à ses pieds.
    — Excellent, droungarios, gronda Joannès en parcourant des yeux les redoutables matelots. Êtes-vous sûr que la Taghmata impériale a compris mes instructions ?
    — Ses officiers attendent votre signal personnel, orphanotrophe.
    — Parfait. Embarquons-nous pour reprendre notre Ville à l’usurpateur et à ses complices barbares.
    * *
*
    Halldor s’avança ; sa byrnnie de mailles cliquetait à chaque pas.
    — Hétaïrarque, les barricades sont en place.
    De la lame d’acier polie de sa hache, il montra tour à tour les quatre entrées du Gynécée impérial ; les hautes portes de bronze visibles derrière les colonnes de marbre rouge foncé de Carie qui soutenaient le dôme principal du bâtiment étaient renforcées par deux lourds divans de cérémonie. Vingt Varègues massés près de chaque porte bavardaient tranquillement en ajustant leurs armures ou en vérifiant leurs armes. Les grincements de haches que l’on affûtait faisaient vibrer le vestibule. « Le chant des

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