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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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sécurité immédiate. Au Néorion, il regretterait de ne pas avoir subi une mort rapide ici même. Le droungarios, suivi par ses aides de camp, descendit sur le pont pour éviter d’avoir à traiter avec un officier insubordonné en présence de l’orphanotrophe Joannès triomphant. Il ne voulait pas qu’un tel homme risque d’être témoin d’une faiblesse dans le commandement.
    — Komès Moschos, cria le droungarios, le visage blême. Montez à bord expliquer votre trahison !
    Moschos grimpa rapidement l’échelle de corde et enjamba le bastingage rouge et or du pont principal de la trirème impériale. Il s’avança tout droit vers le droungarios et, en un mouvement rapide comme l’éclair, passa derrière lui. Un bras puissant bloqua le cou du vieil homme et l’autre appuya un couteau contre son nez.
    — Un seul geste et cette lame entrera dans son cerveau, cria Moschos aux quatre aides de camp stupéfaits. Ordonnez à vos matelots de rester à leur place !
    Au même instant, deux douzaines de matelots en armure jaillirent des écoutilles de la khélandia ; plusieurs d’entre eux brandissaient des grenades de feu liquide.
    — Que vous a-t-il offert ? demanda le droungarios, les yeux fous.
    — Je serai droungarios de la Marine impériale, répondit Moschos.
    — Je vous donnerai tous mes domaines près d’Ancyre.
    Cinquante villages, lança le droungarios d’une voix rauque.
    — Je suis un marin, rugit Moschos, soudain pris de rage. Ne l’oubliez pas. J’ai sauvé votre Marine et votre titre à Tarente. Vous m’avez donné cinq pièces d’or. J’attends encore le commandement des dromons que vous m’aviez promis ce jour-là. La négociation est terminée. Mes hommes mettront le feu à ce bateau si vous ne me livrez pas l’orphanotrophe, lança-t-il en soulevant le vieil homme du sol.
    La voix de Joannès retentit du haut du château de poupe :
    — Droungarios, ordonnez à vos hommes de le tuer !
    La gorge du droungarios gargouilla, mais il décida très vite que l’orphanotrophe n’était pas un homme pour lequel il était prêt à mourir. Il s’était associé à cette cause pour agrandir ses propriétés terriennes, non pour se sacrifier à un quelconque tyran éphémère.
    — Est-ce que le nobilissime m’accordera le pardon ? demanda-t-il d’une voix râpeuse en fixant Moschos de ses yeux de vieillard.
    — Nobilissime, cria Moschos, pardonnerez-vous au droungarios s’il vous livre son passager ?
    — Oui ! cria Constantin du pont de la khélandia, où les matelots de Moschos l’entouraient.
    — Ordonnez à vos hommes de le tuer ! hurla Joannès, le visage assombri par la colère.
    Il descendit l’échelle de poupe avec les bras en croix, pareil à un immense vautour fondant sur le sol.
    — Je vous ordonne de le tuer, cria-t-il aux marins en armure en agitant ses ailes noires.
    — C’est le droungarios de la Marine impériale qui commande ces hommes, pas l’orphanotrophe ! cria Moschos.
    Les marins ne bougèrent pas.
    — Je détruirai chaque homme sur ce pont.
    La voix de Joannès balaya le pont comme un souffle d’air fétide. Le pouvoir mystérieux du moine noir qui semait la frayeur parmi les hommes fit tomber un silence absolu comme une nuit soudaine. Les coques des bateaux se heurtèrent deux fois. Constantin, la poitrine en feu, sentit sa gorge se nouer.
    — Tuez-le, ou vous finirez tous au Néorion.
    Les pavillons multicolores claquèrent dans la brise légère, et les rangs des marins parurent onduler tandis que leurs armures vibraient sous la lumière comme un mirage. Au-dessus de leurs têtes, les mouettes tournoyaient en poussant leurs cris ironiques.
    — Au Néorion, répéta Constantin d’une voix ferme et calme. L’orphanotrophe vous tuera tous au Néorion.
    Avec une agilité remarquable pour un homme de sa corpulence, Constantin grimpa l’échelle de corde et sauta sur le pont de la trirème impériale. Sa voix résonna jusqu’en haut des mâts.
    — L’orphanotrophe prétend qu’il a le pouvoir de nous tuer tous ! lança-t-il en se dirigeant vers Joannès, puis en se campant à deux pas de son frère.
    Ils étaient le même homme, vus dans un étrange miroir déformant ; l’eunuque en robe noire, le visage sculpté par un démon en une forme grotesque aux membres immenses et aux articulations énormes et anguleuses évoquant les pattes d’un insecte monstrueux ; l’autre en robe de pourpre, ses traits imberbes

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