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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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sa sœur, Majesté.
    — J’ai entendu des rumeurs intéressantes, mon père. Eudoxie née dans la pourpre a, paraît-il, donné naissance à une fille, quelque part dans un couvent. On suppose que l’enfant est morte. Mais si cette enfant avait été adoptée et vivait quelque part, dans l’ignorance de sa noble lignée macédonienne ? Elle serait maintenant en âge de porter des enfants.
    — J’ai entendu ces rumeurs moi aussi, répondit Alexios, le cœur battant. Je pense qu’elles contiennent une part de vérité, en tout cas en ce qui concerne la naissance. Mais rien ne permet de supposer que cet enfant est né vivant, ni qu’il est encore en vie. Et à supposer même que ce descendant impérial fût en vie, comment être certain qu’il est du sexe féminin ?
    — Mais si l’enfant d’Eudoxie pouvait être trouvé, et s’il s’agissait d’une femme en bonne santé, feriez-vous objection à ce mariage, mon père ?
    Alexios força son bras à ne pas trembler.
    — L’ascendance de l’enfant serait suspecte, Majesté. Elle ne serait pas née dans la chambre de porphyre du Palais impérial, ce ne serait donc pas vraiment une femme née dans la pourpre. Et bien entendu elle serait née en dehors du sacrement du mariage.
    — Mais si le patriarche de l’Unique Vraie Foi, reconnaissant la légitimité du sang macédonien dans ses veines en dépit des circonstances de sa naissance, assurait à son peuple que les conditions nécessaires au statut de née dans la pourpre sont réunies, l’ascendance de l’enfant se trouverait au-dessus de tout soupçon.
    — Je ne pourrais pas donner à mon peuple ces assurances de mon propre vouloir. Pour une affaire aussi grave, il faudrait attendre que je reçoive les instructions du Pantocrator. Bien entendu il ne s’agit que de spéculations, et cela restera très probablement des spéculations.
    Michel parut écouter quelqu’un d’autre pendant un instant.
    — Oui. Tout à fait… Mon père, puis-je vous demander de spéculer sur un autre sujet. Supposons qu’au moment où le Christ vivait sur terre en tant qu’homme…
    — Vous voulez dire quand le Saint-Esprit a pris la forme du Christ. Prenez garde de ne pas tomber dans l’erreur latine en refusant la procession du Saint-Esprit du père par le fils. En parlant ainsi, vous niez la divinité du Christ Pantocrator. Et vous savez quel fléau cette hérésie est devenue.
    Michel hocha la tête, impatient.
    — Quand le Saint-Esprit a occupé le corps du Christ, il a eu un père terrestre : Joseph. Ce Joseph était un homme vertueux. Mais supposons, dans le cadre de notre spéculation, que Joseph était en fait un homme mauvais. Supposons qu’il se soit moqué du Christ comme Caïphe, et qu’il l’ait fouetté comme les soldats de Pilate. Supposons qu’il ait traîné la Sainte Famille dans la honte. Supposons qu’il ait souillé la mère de Dieu de ses concupiscences et corrompu sa vertu.
    Alexios haussa soudain les sourcils.
    — Que la spéculation ne vous induise pas au blasphème, Majesté. N’oubliez pas que l’ange déchu peut souvent nous parler sous les traits du Pantocrator, et convaincre l’imprudent que les séductions de Satan sont les paroles du Christ.
    Le corps de Michel se raidit et pendant un instant ses yeux lancèrent des flammes. Puis il se détendit avec un frisson convulsif, dont Alexios prit conscience.
    — Mais supposons cependant que ces horreurs aient eu lieu. Qui serait l’agent du châtiment dans ce cas ? Le Saint-Esprit sous la forme du père ou sous la forme du fils ?
    — Le Christ Pantocrator offrirait à ce Joseph corrompu l’occasion de se repentir et de mériter le pardon. Ensuite, ce Joseph corrompu serait jugé au Tribunal céleste avec toutes les âmes, et tenu responsable de tout péché dont il n’aurait pas été purifié. Et ce Tribunal sera présidé par le père, le fils et le Saint-Esprit en même temps.
    Michel réfléchit à ces paroles pendant un instant.
    — Mon père, il faut que je retourne aux devoirs dont le Christ Pantocrator m’a chargé. Mais j’éprouve une remarquable plénitude spirituelle après vos sages et dévoués conseils. Pour tout dire, au moment même où vous parliez, j’ai eu l’impression que le Christ chuchotait à mon oreille.
    * *
*
    Le patriarche Alexios salua l’augusta Théodora en traçant le signe de croix sur son front. On l’avait tirée du lit et elle portait une robe pourpre toute simple ;

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