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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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et lança un étrange rire animal.
    — Il a essayé de me convaincre que vous me mentiez ! Il a essayé de me dire que vous étiez Satan ! Mais c’est lui, Satan. Ils veulent m’empêcher d’avoir ma nouvelle mère. Il va falloir tous les purifier.
    Michel sourit en écoutant les échos de la voix dans cette chambre de la mort. Quand il cessa de pouvoir les entendre, il frappa à la porte pour appeler les deux Petchenègues. Ils entrèrent. Michel leur fit un signe, ils prirent les instruments qu’il fallait sur la table, se dirigèrent vers la roue et arrachèrent la robe de Stéphane depuis l’ourlet jusqu’à la poitrine. Ses jambes nues étaient agitées de spasmes, son ventre mou complètement exposé.
    — Je vais voir Mère, dit Michel. Je vais lui dire que jamais plus vous ne la souillerez.
    L’empereur se retourna et quitta la salle d’interrogatoires avant que les eunuques petchenègues ne commencent l’incision autour du scrotum de son père.
    * *
*
    —  Keleusate.
    Haraldr se releva en face du trône placé sous la voûte d’or du Chrysotriklinos. Le grand eunuque lui fit signe qu’il pouvait s’avancer vers l’empereur et parler. Le nobilissime Constantin était assis, impassible, dans un fauteuil tout simple à la droite du dais. Assistaient également à l’entrevue les habituels secrétaires et interprètes en robe blanche, ainsi que les nouveaux astrologues de l’empereur.
    — Majesté.
    — Hétaïrarque.
    — Majesté, avant de présenter ma requête, puis-je faire observer que Rome connaît maintenant une stabilité et une unité dont je n’ai pas été témoin depuis mon arrivée ici ? Je peux dire sans recourir à la flatterie qu’aucun souverain à ma connaissance n’a jamais joui de l’amour de son peuple autant que vous-même. Je l’affirme en toute sincérité, comme un homme ayant eu le privilège de vous connaître à la fois dans des fortunes adverses et bénéfiques : j’ai l’impression que la ville entière m’a supplanté dans mes fonctions d’hétaïrarque, car lorsque je marche derrière vous dans les rues, je sais que pas un des citoyens de Rome ne refuserait d’offrir sa vie pour protéger la vôtre avec autant de dévouement que moi-même. Étant donné que votre personne n’est point en danger et qu’aucune puissance étrangère ne nous menace en ce moment, je crois le moment venu de prendre congé de Rome. Ce n’est pas sans regret que je sollicite l’autorisation de partir, mais je suis lié par mes loyautés à ma propre famille et au peuple de Thulé, qui a plus grand besoin de moi en ce moment que Votre Majesté. Je vous supplie humblement de m’accorder la permission de quitter mes fonctions, de libérer les hommes de la Grande Hétaïrie de leurs devoirs, et de laisser partir l’ami dévoué de l’Empire romain que je suis.
    Les yeux de Michel étaient bordés de rouge, sans doute à la suite de ses séances toujours très longues au Chrysotriklinos, et Haraldr craignit que son discours n’ait été trop long. Mais il avait appris que l’empereur était assez sensible aux flatteries bien intentionnées, et il s’était dit que montrer son respect faciliterait sa tâche.
    La poitrine de Michel s’affaissa, et Haraldr sentit que l’empereur allait l’implorer désespérément de rester pour contrer quelque nouvelle menace.
    — Ma foi, hétaïrarque, aucun souverain, si aimé qu’il soit, ne peut se permettre de perdre un serviteur et compagnon d’armes aussi dévoué que vous. Mais d’un autre côté, aucun souverain digne de cet amour ne peut rien refuser à un homme qui s’est consacré à lui comme vous l’avez fait. Vous avez donc ma permission, ma bénédiction, ma gratitude. Rome pleurera votre départ, bien sûr. Mais si je n’abuse pas, pouvez-vous me dire si vous projetez d’emmener la maîtresse des robes de l’impératrice ?
    — Oui. Maria deviendra mon épouse à Thulé.
    Une ombre étrange, fugitive, glissa sur le visage de Michel. « Il ne l’aime pas, se dit Haraldr. Ou peut-être s’est-il secrètement entiché d’elle. »
    — Est-ce que notre impératrice est au courant de ceci, hétaïrarque ?
    — Majesté, je vous supplie d’autoriser dame Maria et moi-même à plaider notre cause directement auprès d’elle. Nous n’avons pas l’intention de partir sans sa permission.
    — Très bien, répondit Michel, mes seules réserves concernaient les désirs de Sa Majesté sur ce point.

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