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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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dans ses veines. Il se doutait déjà que le trône impérial n’était qu’une illusion dissimulant un pouvoir plus efficace et plus sinistre. Mais ses soupçons se trouvaient maintenant confirmés par une source romaine, et il apprenait que Mar lui-même possédait ce pouvoir… Mais la situation n’était pas si claire. Qu’en était-il de la robe noire ? Était-ce le mystérieux Joannès ? Et celui-ci partageait-il le pouvoir avec Mar ?
    Avant que Haraldr puisse mettre de l’ordre dans ces nouvelles questions, l’orgue lança des accords de triomphe et un deuxième acteur grand, blond, rembourré et en armure entra en scène suivi par une bande de faux Varègues. Le deuxième homme du Nord était aussitôt entouré par un essaim d’acteurs en robes blanches ; il s’écarta de ses Varègues, puis s’avança vers les acteurs en blanc et les abattit l’un après l’autre.
    — Haraldr ! Haraldr ! Haardraada ! Haardraada ! scanda le public.
    Très mal à l’aise, Haraldr regarda son personnage, sur la scène, terrasser les derniers faux Sarrasins puis se baisser vers le sol et ramasser un coffre rempli de pièces d’or. Le faux Haraldr montra fièrement son trésor à l’empereur, et pendant qu’il présentait son offrande, Mar et le moine noir se penchèrent en même temps pour parler à l’empereur avec animation, chacun près d’une oreille. Et le rideau tomba.
    Haraldr s’élança vers la scène, dans l’intention de demander à Euthymios ce que prétendait signifier ce message cryptique et inachevé, même si cela impliquait de poser la question à la pointe de l’épée. Mais ses hommes liges l’arrêtèrent.
    — Haraldr ! Haraldr ! criaient les Varègues en se pressant autour de lui.
    — Trouve-moi Euthymios ! lança Haraldr à Halldor.
    Les Varègues soulevèrent Haraldr du sol, le portèrent en triomphe et le lancèrent vers le ciel, le rattrapant chaque fois avec des cris de joie déchaînée.
    — Impossible de trouver Euthymios, cria Halldor à son retour quelques minutes plus tard.
    Quelqu’un ouvrit les portes et les putes entrèrent.
    * *
*
    Le silence. Bardas Dalasséna, le grand domestique, tourna le robinet de cuivre du bas de sa clepsydre et vida le liquide dans la bassine qu’il laissait à côté de l’encombrant appareil pour cette raison. Le sifflet indiquant les heures ne marchait pas la nuit, mais Dalasséna détestait le cliquetis du mécanisme qui faisait apparaître sous l’arcade miniature la petite statue d’animal – un animal différent pour chaque heure. On voyait en ce moment l’ours de la neuvième heure de la nuit. Encore trois heures jusqu’à la première heure du matin, cinq heures avant son arrivée au bureau du Palais. Il détestait cet appareil qui lui rappelait la routine à laquelle il se sentait enchaîné, mais la clepsydre était un cadeau du sénateur et magister Nicon Attaliétès. Il était donc obligé de la laisser à la place d’honneur dans le bureau de sa demeure – le palais qu’il avait acquis grâce à la générosité du sénateur Attaliétès et de son cercle d’amis.
    Mais pendant un instant, Dalasséna se libéra du temps et de son énervant et bruyant héraut. Son épouse Eudoxie avait depuis longtemps succombé au sommeil, après la gaieté oppressante de leur soirée au palais de Zonoras – quand on était admis chez les dynatoï sans être l’un d’eux, il fallait feindre d’apprécier les rituels sociaux que les dynatoï eux-mêmes méprisaient. Sa fille Anna venait de rentrer. Il souffrait à la pensée de la corruption à laquelle elle se trouvait exposée – mais Anna dînait souvent près du coude de l’impératrice, et cela l’aidait à supporter son chagrin.
    Il se dirigea vers son secrétaire laqué et prit la liasse de dépêches qu’il ramenait chaque jour chez lui. Des raids du côté de Hadath et de Raban ; de vastes domaines incendiés, le neveu d’un sénateur assassiné. Les Bulgares avaient traversé le Danube près de Nicopolis et avancé presque jusqu’à Tirnovo, dans le thème de Paristron. Toujours les mêmes ennuis en Sicile, où Abdallah-ibn-Muizz capturait des chrétiens par milliers et les revendait comme esclaves. Des pirates de Libye avaient mis à sac trois villages côtiers du sud de la Crète. Les succès étaient presque aussi inquiétants : le siège de Berki s’achèverait vite grâce à l’arrivée d’un contingent de Varègues ; et plus

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