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Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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Debré au ministère des Affaires économiques et aux Finances. Edgar Faure et Jean-Marcel Jeanneney font leur entrée au gouvernement. Regrettant de ne pas avoir pu mener à leur terme les réformes commencées, et le faisant savoir, Valéry Giscard d’Estaing prend immédiatement ses distances, au sein des Républicains indépendants, avec l’UNR.
    Du côté des gaullistes, la sérénité est pourtant de mise ; la majorité réunie autour de Georges Pompidou paraît en place pour longtemps. Lesdifficultés de la gauche à s’unir accentuent l’impression que le général de Gaulle, bien qu’il ait été mis en ballottage en décembre, n’est pas menacé.
    Les 12 et 13 mars, lors des assises de la Convention des institutions républicaines, à Lyon, François Mitterrand propose la création d’un « contre-gouvernement », équivalent d’un shadow-cabinet à l’anglo-saxonne. L’idée n’enchante pas Guy Mollet, qui finit pourtant par s’y résigner. Mitterrand rend publique la composition de ce contre-gouvernement de la gauche en mai : lui-même en est le président ; le contre-cabinet comprend cinq « contre-ministres » : Guy Mollet (Défense et Affaires extérieures), René Billères (Éducation nationale), Gaston Defferre (Affaires sociales et administratives), Ludovic Tron (Affaires économiques et financières), Michel Soulié (Droits de l’homme et du citoyen). L’annonce déçoit généralement par son manque d’originalité.
    Tandis que la première bombe atomique française explose en juillet dans le Pacifique et que le général de Gaulle condamne, le 30 août, à Phnom Penh, la politique américaine au Vietnam, la perspective des élections législatives de 1967 commence à mobiliser les partis politiques.
    2 octobre
    Élection municipale à Brive à la suite d’une décision d’annulation du Conseil d’État. Le maire sortant, Jean Labrunie, radical mendésiste, affronte une nouvelle fois Jean Charbonnel, secrétaire d’État 1 . La différence par rapport au scrutin précédent, c’est qu’aujourd’hui Labrunie est à la tête d’une liste de Front populaire avec dix communistes, sept SFIO, trois PSU, huit radicaux et trois indépendants, et qu’en face Jean Charbonnel a réussi à entraîner sur sa liste quelques radicaux. Claude Estier, envoyé sur place par Le Nouvel Observateur , me rapporte que le programme électoral de Charbonnel se résume à cet argument : « Labrunie va livrer Brive aux communistes ! »
    Le premier adjoint SFIO et l’adjoint radical s’étaient montrés catégoriques : « Si nous n’avions pas réalisé cette alliance, dit le premier, nous étions morts. L’idée de rassemblement est très forte chez les jeunes. » Et le second : « Ils veulent nous faire croire que les communistes nous feront perdre des voix au centre. On en perdra 500 de ce côté-là, mais on en gagnera 1500 de l’autre ! »
    C’est tout le contraire qui se produit : Charbonnel a été élu avec plus de mille voix d’avance.

    6 octobre
    Conférence de presse de François Mitterrand, entouré de Guy Mollet et de René Billères. L’échec de Brive a douché tout le monde au sein de la Fédération, car il semble donner raison à ceux qui, à gauche, ne veulent pas du Parti communiste. Mitterrand n’en redit pas moins sa position. Au premier tour des prochaines législatives, la Fédération aura un candidat unique par circonscription. Il sera maintenu s’il est en position d’être élu. Dans le cas contraire, il se désistera, « dans la ligne du courant populaire du 19 décembre 1965 », pour « éliminer catégoriquement tous les candidats de la majorité actuelle ou de leurs complices ».
    Cela semble clair. Mais pas aux communistes, qui font mine de voir, derrière les phrases de Mitterrand, la possibilité d’ententes avec Jean Lecanuet. Un mur...

    12 octobre
    Je suis la campagne de Pierre Mendès France à Grenoble, où il a choisi de se présenter, ayant abandonné l’Eure, son département, dans lequel il s’était fait battre en 1958. Pourquoi Grenoble ? Parce que c’est la ville des « couches nouvelles », comme disent les PSU, celle des universitaires, des jeunes cadres. Et aussi celle des ouvriers, ceux des usines Nayrpic par exemple. Un terrain de choix pour celui qui veut incarner la gauche moderne.
    Mais pourquoi diable s’être décidé si tard et avoir perdu tant de temps avant de se présenter aux électeurs avec

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