Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977
Rouen depuis 1968, il est président du MRP de 1963 à 1965.
4 - Joseph Fontanet a été élu député de Savoie en 1956. Plusieurs fois ministre sous la V e République, il sera assassiné en 1980.
5 - Jean Ferniot est journaliste à France-Soir avant de devenir directeur de la rédaction de L’Express . Jean-Raymond Tournoux est directeur politique de Paris-Match .
6 - Né en 1909, Daniel Mayer est entré au parti socialiste à 18 ans. Résistant, plusieurs fois ministre sous la IV e République, il est battu au secrétariat général du parti socialiste par Guy Mollet en 1946. Après des années de cohabitation houleuse avec son successeur, il fonde l’UFD (Union des Forces démocratiques), qui deviendra le PSU. Président de la Ligue des droits de l’homme depuis 1958, il sera nommé président du Conseil constitutionnel par François Mitterrand en 1983.
Note ajoutée quelques semaines plus tard. Anecdote qui m’est racontée le soir du premier tour par Mitterrand lui-même : au cours de cette rencontre, François Mitterrand a sorti une lettre, précieuse, de Pierre Mendès France. Celui-ci, en date du 4 juillet, lui avait envoyé un mot de soutien, mais en quelque sorte au conditionnel : si Mitterrand se présentait, il était assuré de l’amitié de PMF. Lorsque François Mitterrand la montre à Daniel Mayer, ce jour-là, en se réclamant du soutien de Mendès, Daniel Mayer tire d’un de ses tiroirs le même message de soutien, toujours au conditionnel, de PMF...
7 - Agrégé d’histoire et de géographie, né en 1922, Maurice Faure est élu député du Lot en 1951 et réélu plusieurs fois par la suite. Il est président du parti radical socialiste de 1961 à 1965 et de 1969 à 1971.
8 - Antoine Pinay, maire de la petite ville de Saint-Chamond, a été président du Conseil et ministre des Finances en mars 1952, puis ministre des Finances du général de Gaulle de juin 1958 à janvier 1960.
9 - Jacques Duhamel, maître des requêtes au Conseil d’État, est élu député du Jura en 1962, réélu en 1967, 1968, et 1973 sous diverses étiquettes centristes.
10 - Venu de la CFTC, Théo Braun est le premier président de l’ARRCO, créé en 1961, qui a pour objectif l’harmonisation des régimes de retraites des salariés non-cadres. Il est un des dirigeants du mouvement mutualiste et proche d’Antoine Pinay.
11 - Né en 1928, Paul-Marie de la Gorce, journaliste à Candide , au Nouvel Observateur et à L’Express à la fin des années 50, puis au Monde diplomatique à partir de 1965, a longuement commenté dans ses articles la guerre d’Algérie et la décolonisation. Se classant lui-même comme gaulliste de gauche, il a consacré ses premiers livres, De Gaulle entre deux mondes , notamment, en 1964, au général de Gaulle.
12 - Membre de l’état-major de campagne de Jean Lecanuet.
13 - Conseiller technique à Matignon.
1966
À gauche, les six premiers mois de 1966 sont dominés par le combat de François Mitterrand pour l’unité organique de l’opposition. Avec des hauts et des bas : tantôt ce sont les communistes qui freinent, tantôt les socialistes, Guy Mollet n’étant pas disposé à laisser la main à Mitterrand.
Bien que la politique étrangère du général de Gaulle et sa volonté de retirer la France des commandements intégrés de l’OTAN dès le 1 er juillet 1966 divisent profondément la gauche, la toile de fond reste le succès remporté par François Mitterrand en 1965 et la stratégie, qui s’est révélée bénéfique, d’union de la gauche. D’autant que, entre les deux tours, François Mitterrand a été élu président de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS). À ses yeux, la finalité de la FGDS est la fusion en un parti unique de toutes les composantes de la gauche non communiste. Pour ses partenaires au sein de la Fédération, c’est moins clair et, de toute façon, inenvisageable avant deux ans. Programme commun ou pas programme commun ? La polémique va se poursuivre tout au long de l’année 1966 : Mitterrand le renvoie à une date ultérieure, quand les communistes souhaitent engager des négociations sur-le-champ.
Au centre, après ses 16 % obtenus au premier tour de l’élection présidentielle de décembre, Jean Lecanuet fonde en février le Centre démocrate.
À droite, le gouvernement Pompidou est remanié le 5 janvier, actant l’éviction de Valéry Giscard d’Estaing, remplacé par Michel
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