Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977

de plus, mes compagnons, nous allons engager un combat décisif. Une fois de plus, nous allons le faire ensemble. Dans les dix-huit mois qui viennent, notre pays jouera son destin lors des élections législatives... Quant à moi, ayant renoncé en toute lucidité et en toute clarté à mes fonctions de Premier ministre, je veux me consacrer à la bataille politique... À mon tour, je vous le dis, c’est l’heure du rassemblement et du renouveau ! »
    37 - Il s’agit évidemment d’Alain Juppé.
    38 - Pièce de théâtre de Françoise Sagan éditée par René Julliard en 1966 et représentée au Théâtre du Rideau vert.
    39 - « J’ai déclaré il y a quelque temps en m’adressant aux élus de notre mouvement : “Je vous conduirai à la victoire en 1978.” Ma volonté et ma conviction n’ont pas changé. Mon rôle au milieu de vous est de montrer le chemin, et je vais le faire... Le grand rassemblement auquel je vous convie devra allier la défense des valeurs essentielles du gaullisme aux aspirations d’un véritable travaillisme à la française... Vous allez devoir en délibérer lors des assises extraordinaires de l’UDR. »
    C’est en ces termes que Chirac s’adresse à ses compagnons ce jour-là.
    40 - Il s’agit de son ouvrage Démocratie française , publié à la fin 1976.
    41 - Du Monde .
    42 - Daisy de Galard, née Daisy de Gourcuff, journaliste et productrice de télévision, épousera Olivier Guichard le 27 juillet 1990.
    43 - Georges Boulanger, général et homme politique français, né à Rennes en 1837 et mort en Belgique en 1891. Ministre de la Guerre de 1886 à 1887, ayant su rallier tous les mécontents, apparaissant comme l’homme providentiel aux yeux de l’extrême droite et d’une partie de la gauche populiste, il fut triomphalement élu à Paris et dans plusieurs départements. Mais il renonça en 1889 à faire le coup d’État qui allait le porter au pouvoir, et s’enfuit en Belgique. Condamné à mort par contumace, il finit par se suicider sur la tombe de sa maîtresse. L’extrême droite populaire et sociale le revendique.
    44 - Directeur de cabinet de Jacques Chirac à Matignon.
    45 - Directeur de cabinet de Raymond Barre à Matignon.
    46 - Il s’agit de Jean-Louis Guillaud, directeur général puis président de TF1.
    47 - Jacques Chirac est réélu député de la 3 e  circonscription de la Corrèze le 14 novembre 1976.
    48 - Depuis 1976, après la disparition d’un système de change fixe, le rôle essentiel du FMI est de soutenir les pays connaissant des difficultés financières.

1977
    3 janvier
    C’est la première fois que j’assiste à cette cérémonie annuelle : les vœux du chef de l’État aux corps constitués. C’est complètement figé, sans autre intérêt que d’entendre le président distiller aux uns et aux autres sa vérité. Tout cela dans les salons de l’Élysée, avec force petits fours et salamalecs. Avant que le président de la République ne soit annoncé par les huissiers, on se dit bonjour à mi-voix. En dehors des journalistes qui vont d’un corps à un autre, les assistants sont rangés par petits paquets, au coude à coude, conseillers d’État avec conseillers d’État, membres de la Cour des comptes entre eux, etc.
    Giscard, aujourd’hui, répond à Bernard Chenot, vice-président du Conseil d’État. Derrière les belles phrases qui s’alignent, le discours du président est très intéressant. Qu’est-ce qu’il dit à ces hauts dignitaires de l’État ? Qu’il faut « bannir de nos esprits l’idolâtrie de l’État », car au-dessus de l’État il y a la France ; que « l’État n’est pas un but en soi, mais seulement un instrument » ; que « sa grandeur est de servir et non d’étouffer ceux qu’il sert » ; qu’il doit « permettre aux citoyens d’exercer leur initiative et leurs responsabilités, et non choisir leur bonheur à leur place ». Enfin, pour que tout le monde ait bien perçu l’ampleur du message délivré : « Il n’y a pas deux catégories de Français : ceux qui produisent et ceux qui contrôlent – tous sont égaux en productivité et en droit. »
    On voit bien, et chacun de ces serviteurs de l’État la mesure exactement, la différence entre le « Bannissons l’idolâtrie de l’État », phrase de Giscard, et la phrase que Bernard Chenot a prononcé précédemment : « Depuis un demi-siècle, le progrès de la législation économique et sociale