Cahiers secrets de la Ve République: 1977-1986
recueillie par Christine Clerc dans Elle du 17 septembre 1979, Bernadette Chirac a dit de Marie-France Garaud, entre autres gentillesses : « C'est une femme intelligente et pleine de charme, mais elle a beaucoup de mépris pour les gens. Elle les utilise, et puis elle les jette. Moi, elle me prenait pour une parfaite imbécile. »
42 Gaston Defferre, candidat du Parti socialiste, avait obtenu 5 % des voix à l'élection présidentielle de 1969.
43 Le 10 octobre 1979, Le Canard enchaîné publie un premier article dans lequel il accuse le président de la République d'avoir bénéficié en 1973 d'un cadeau du président de la République centrafricaine, Jean-Bedel Bokassa, d'une valeur d'un million de francs. Le journal s'appuie sur une note rédigée par Bokassa lui-même. Le lendemain, Le Monde reprend les informations du Canard enchaîné et publie un éditorial qui fait sensation, intitulé « La vérité et l'honneur ». C'est le début de ce qu'on a appelé l'« affaire des diamants » de Giscard.
44 Jules Grévy est le troisième président de la III e république. Avocat, député du Jura, il est élu le 30 janvier 1879. C'est en 1887, alors qu'il a été réélu en 1885, qu'éclate le scandale des décorations : le gendre du Président, Daniel Wilson, est accusé de trafic d'influence ; il vendait des nominations dans l'ordre de la Légion d'honneur. Grévy est contraint à la démission le 2 décembre.
45 Jacques Fauvet est alors directeur du Monde .
46 Elle répond exactement : « Une des productions du Centrafrique étant le diamant, nous offrions des diamants. Je ne vois pas ce qu'on pouvait offrir d'autre, à part de temps en temps une défense d'éléphant ou un cadeau en ébène. »
Elle ajoute que la somme de 1 million de francs avancée par Le Canard ne « correspond pas à la réalité », que les cadeaux offerts n'excédaient pas la somme de 2 millions de francs CFA, ce qui correspond au maximum à 40 000 francs français de l'époque (1973). Elle ajoute : « Nous offrions d'ailleurs les mêmes cadeaux à tous les chefs d'État et hautes personnalités. » Elle cite Nicolae Ceausescu, le général Nimayri ou Kadhafi. Et affirme enfin : « C'étaient toujours des petits diamants, ça allait de 10 points à 20-25 points ; 30 points, c'était très rare. » Lorsqu'on sait qu'un carat pèse 0,2 gramme et vaut 100 points, les diamants, effectivement, ne devaient pas être bien gros.
47 Robert Boulin est alors ministre du Travail et de la participation dans le gouvernement de Raymond Barre. Ministre RPR, il est, comme Alain Peyrefitte, « premier-ministrable ». À cette nuance près : la nomination à Matignon d'un des ministres RPR risque d'apparaître comme un acte d'hostilité de l'Élysée à l'égard de Jacques Chirac.
48 Alors secrétaire général de l'Élysée, après le départ de Michel Jobert, nommé ministre des Affaires étrangères.
49 Il s'agit du fameux article sur l'équilibre de la loi de finances.
50 Didier Julia est député de Seine-et-Marne depuis 1967.
51 La presse fait état également d'autres bénéficiaires de cadeaux, comme le frère du Président, Olivier Giscard d'Estaing, et certains des ministres qui l'accompagnaient souvent en Afrique noire, dont le ministre de la Défense.
52 Michel Aurillac est député de l'Indre depuis 1978.
53 Roger Salengro, député socialiste de 1928 à 1936, est devenu en 1936 ministre de l'Intérieur du Front populaire. En raison de son action contre l'extrême droite, les journaux comme Gringoire ou L'Action française lancent contre lui une campagne de diffamation : accusé d'avoir été un déserteur pendant la guerre de 1914-1918, Roger Salengro met fin à ses jours le 17 novembre 1936.
54 Il parle là d'un jeune juge de 25 ans, Renaud Van Ruymbeke, qui fera parler de lui dans bien d'autres affaires financières sous la V e République.
55 Le matin même, sur RTL, l'éditorialiste Philippe Alexandre avait porté des accusations précises : « Aux alentours du 15 septembre, a-t-il dit, en tout cas avant le 20 septembre, des dirigeants du RPR se sont réunis et ont décidé de révéler à la presse les éléments de l'affaire Tournet-Boulin. » C'est Bernard Pons, à l'heure où la majorité des dirigeants RPR se dirigeaient, sans écouter la radio, vers Villandraut, qui a entendu l'éditorial de Philippe Alexandre et qui a prévenu Jacques Chirac des accusations lancées
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