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Cahiers secrets de la Ve République: 1977-1986

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1977-1986 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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préserver l'unité du Parti. Au comité central, en effet, deux tendances se sont exprimées : une tendance favorable à la participation, fût-ce au prix fort, c'est-à-dire en acceptant de passer sous les fourches caudines mitterrandiennes, et une tendance plus dure, finissant par accepter l'accord gouvernemental et l'entrée des communistes au gouvernement mais mettant en garde le Parti sur le danger de perdre sa personnalité s'il n'affirme pas sa différence.
    44 Ingénieur, Anicet Le Pors, membre du comité central du PC, est sénateur communiste des Hauts-de-Seine depuis 1977. Il est chargé de cours à l'ESSEC en 1980. Il sera plus tard membre du Conseil d'État.
    45 Il s'agit du livre Le Coup d'État permanent , publié en 1964.
    46 Raymond Barre a été élu dans le Rhône pour la première fois aux élections législatives de 1978. Réélu en 1981, il sera député du Rhône de 1981 à 2002. Il a été maire de Lyon de 1995 à 2001.
    47 La Constitution de la V e  République n'autorisait pas le président de la République à s'adresser directement aux députés. En revanche, celui-ci adressait lors de son élection un message au Parlement, lu le plus souvent à l'Assemblée nationale par le Premier ministre, ce qui a été modifié par la réforme constitutionnelle de juillet 2008.
    48 Jusqu'à la création de la Haute Autorité de la Communication audiovisuelle en août 1982, les présidents des chaînes de télévision publiques sont nommés en Conseil des ministres.
    49 Alors respectivement P-DG et directeur de l'information d'Antenne 2.
    50 Le Parti communiste, dans le dossier de l'audiovisuel dont Pierre Juquin a été chargé, avait proposé pour France Inter un autre journaliste communiste, François Helvaing. Comme présidente de Radio France, j'avais refusé, confiant le poste à Michel Cardoze, chroniqueur politique que je connaissais depuis longtemps.
    51 La phrase de Paul Quilès est : « La naïveté serait de laisser en place des gens déterminés à saboter la politique voulue par les Français, recteurs, préfets, dirigeants d'entreprises nationales, hauts fonctionnaires. Il ne faut pas non plus dire : “Des têtes vont tomber”, comme Robespierre à la Convention, mais il faut dire lesquelles, et rapidement. C'est ce que nous attendons du gouvernement, car il va de la réussite de notre politique. »
    52 Ministre délégué à la Communication.
    53 Précédente présidente de Radio France.
    54 Chancelier d'Autriche.
    55 En 1955.
    56 Ministre de la Défense dans le gouvernement Mauroy.

1982

    2 février
    Il fallait s'y attendre : j'écris moins souvent sur ce carnet, parce que le temps fuit entre mes doigts. Pourtant, quelques repères depuis le mois dernier :
    Un cafouillage gouvernemental important à propos du gaz soviétique. Jacques Delors, au micro de France Inter, en ignorait tout. Stupeur : ni Mauroy ni Mitterrand ne l'avait prévenu. Stupeur, oui, à l'idée que l'action gouvernementale soit aussi décousue !

    Mauroy, rencontré aujourd'hui. Lorsque je lui parle de Mitterrand, il ne me cache pas : 1) qu'il est malade ; 2) qu'il le lui a dit lui-même ; 3) que la maladie ne met pas immédiatement ses jours en danger.

    23 février
    Il faudra qu'un jour je raconte cette incroyable expérience de Radio France : ces gens qui, tous pris individuellement, ont des tas de qualités, et qui, collectivement, ne parlent que des catastrophes, que dis-je, de l'apocalypse qui nous attend ; ces hommes et ces femmes qui ne s'aiment pas, et qui, tout en détestant l'audiovisuel, ne vivent que pour lui !
    Tristesse de ce monde de l'audiovisuel public, voué à l'abîme. Mais joie de retrouver tous ceux qui l'animent : dirigeants, animateurs, ou... syndicalistes !

    23-24 février. Minuit
    Soirée avec André Rousselet, le « Parrain », et Jean Riboud. Ils me racontent, en se tordant de rire tous les deux, leur déjeuner avec Mitterrand et Edgar Faure, aujourd'hui à midi. Un déjeuner extraordinairement drôle, détendu, où Edgar a fait, paraît-il, assaut de bons mots et de formules juteuses. Comme celles-ci :
    « Au fond, dit-il à un moment du déjeuner, tu seras un jour à l'Académie française. Dépêche-toi : je t'y accueillerai ! »
    Ou : « Moi, j'aurais pu être à ta place. Mais je n'ai pas ton sens de l'ascèse : vingt-trois ans d'opposition, c'était trop pour moi, tu te rends compte ! »
    Mitterrand sourit, se rendant compte en effet !

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