Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997
retirée, coûtant son poste au ministre. Le Premier ministre, Pierre Mauroy, se solidarisant avec Savary, fut remplacé à Matignon par Laurent Fabius.
7 - Une proposition de loi a été déposée par le député Bourg-Broc en octobre 1993. Elle est discutée en décembre 1993 et adoptée le 14 décembre. L’adoption de la loi entraîne un important mouvement de grève le 16 décembre. Les parlementaires de gauche, de leur côté, déposent un recours au Conseil constitutionnel. Celui-ci a rendu sa décision le 13 janvier 1994. Il a considéré qu’un financement plus libre des établissements privés par les collectivités territoriales serait contraire au principe d’égalité, et qu’il aboutirait dans certaines communes à mettre l’enseignement privé dans une situation plus favorable que celle de l’école publique, ce qui serait contraire au principe de laïcité. Il a en conséquence censuré l’article 2, le plus important du texte de loi.
8 - Date de la grande manifestation laïque prévue contre la réforme de la loi Falloux.
9 - Pierre Méhaignerie est alors garde des Sceaux. Il est député d’Ille-et-Vilaine depuis 1973 et préside le Centre des démocrates sociaux (CDS) jusqu’en 1994.
10 - Lionel Jospin a quitté les instances du PS après le congrès de Rennes. Il a publié ses réflexions dans son livre L’Invention du possible . Ce n’est que pour organiser les Assises qu’il accepte la proposition de Michel Rocard.
11 - François Doubin, secrétaire national, puis président du MRG de 1985 à 1988, a été ministre délégué chargé du Commerce et de l’Artisanat dans le gouvernement Rocard de 1988 à 1992.
12 - Harlem Désir est en 1992 porte-parole de SOS Racisme. Il rejoint en 1994 le courant de la gauche socialiste et entre au conseil national du PS en 1994.
13 - Pierre Guidoni, membre du Ceres, n’a pas suivi Jean-Pierre Chevènement lorsque celui-ci a pris ses distances avec le PS en créant le Mouvement des citoyens en 1991. Il est resté néanmoins un proche de Chevènement.
14 - Marie-Noëlle Lienemann, ancienne député de l’Essonne (elle a été battue en 1993), a été ministre de Pierre Bérégovoy de 1992 à 1993.
15 - Le 9 février, un ultimatum de l’OTAN était signifié à la Serbie : il exigeait le retrait des armes lourdes à 20 kilomètres de Sarajevo, et fixait le délai au 21 février.
16 - Par la suite, beaucoup des protagonistes de cette opération diront avec plus ou moins de mauvaise foi qu’ils avaient essayé, au contraire, de mettre André Rousselet en garde, mais que celui-ci était resté aveugle et sourd à leurs avertissements. Tel est le cas de Guy Dejouany qui a dit avoir tenté de lui annoncer le pacte signé entre Havas, la Société Générale et la Générale des Eaux au cours d’un déjeuner précédant la réunion du conseil d’administration de Havas ; ou de René Thomas, contraint d’obéir aux consignes venues de Matignon.
17 - Le titre de l’article a été choisi par Rousselet lui-même, par référence à l’affaire Omar Raddad : jardinier d’une riche héritière, Ghislaine Marchal, Omar Raddad était accusé de l’avoir tuée. Avant de mourir, sa victime aurait écrit avec son sang sur le mur de la cave où le cadavre fut découvert : « Omar m’a tuer. » L’énormité de la faute d’orthographe avait fait douter que ce soit Ghislaine Marchal qui ait écrit cette phrase accusatrice.
18 - Parmi cette quinzaine d’hommes, André Rousselet dénonce précisément Jean-Marie Meissier, ancien collaborateur de Balladur aux Finances où il avait suivi de près les privatisations. Il est devenu le numéro 2 de la Générale des Eaux en 1994 et a succédé à Guy Dejouany deux ans plus tard avant d’amorcer une carrière météorique... et catastrophique par la suite pour son groupe.
19 - Dans son livre Le Pouvoir ne se partage pas (Fayard, 2009), Édouard Balladur dément formellement avoir été responsable de l’éviction d’André Rousselet.
20 - Dans son discours de politique générale du 8 avril 1992, Pierre Bérégovoy avait annoncé que le Président lui avait « donné instruction de suspendre cette année les essais nucléaires de la France dans le Pacifique ».
21 - Ancien collaborateur de Valéry Giscard d’Estaing aux Finances, Jacques Calvet a pris la direction de la BNP en 1979 avant de devenir P-DG du groupe Peugeot-Citroën. Il restera aux commandes de la firme automobile
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