Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
ça ?
    Le cou du Sibérien était ouvert, rouge comme les ouïes d’un gros poisson, le sang giclait sur le pont.
    Petit-Frère essuya du sang noir sur son visage : – Ce cochon m’a tout sali quand je le tuais.
    Alte respira profondément : – Où l’as-tu trouvé ?
    – Il sortait de la rivière derrière vous, mais j’ai taillé un peu dans ce suppôt de Staline.
    – Tu nous as sauvés, dit Alte en montrant un chargement d’explosifs sous la veste du mort.
    – Chasseur suicide, bégaya Stege en frissonnant.
    Porta siffla longuement. – Petit-Frère, dit Alte, tu nous a sauvé la vie. Ce type nous aurait fait sauter comme une fusée.
    Le géant se tortillait, gêné, il n’avait pas l’habitude de recevoir des compliments.
    – Tu es fichtrement vif à te servir du couteau, dit le légionnaire tout fier. Il était le professeur de Petit-Frère. Ce dernier grandissait d’orgueil et de plaisir. Il regarda Alte et supplia :
    – Alors, je peux m’envoyer la fille au gros derrière ? Alte secoua la tête, jeta sa mitraillette sur son épaule et continua la marche. Nous suivions muets. Petit-Frère criait et sa voix perçante devait être audible des Russes, de l’autre côté du fleuve. Alte s’arrêta et brandit son arme sous le nez du géant. Il dit doucement, mais nous savions que c’était sérieux : – Tiens-toi loin des filles-soldats, sinon tu files en enfer et cela me ferait de la peine. Je ne ris pas. Petit-Frère.
    Celui-ci se le tint pour dit, mais il devint encore rien, mais maintenant que la guerre était finie il fallait bien qu’Ivan tuât encore quelques personnes de coups de nagan dans la nuque. La fille l’ignorait encore. On voyait aussi sur la photo la grosse langue du commissaire Kraus lui sortir de la bouche.
    Le jeune homme rit : – Il nous tire la langue ! – Il ignorait lui aussi que le « Kriminalrat Kraus  », du bureau de la Gestapo n° 60, la section communiste, aurait vendu père, mère, femme et enfants pour pouvoir entrer dans le service secret du pays du jeune homme. Il s’était offert et avait donné des renseignements pendant toute une, année, mais maintenant il tirait la langue comme le font tous les serpents.
    Ewald, le souteneur, le sadique et l’amateur de femmes réussit à sortir du poste de police, sans faire la connaissance du commissaire Kraus. On disait qu’il avait beaucoup parlé, mêlant vérité et mensonge.
    Tante Dora avait proféré tout en tirant sur son cigare : – Cela ne me regarde pas, mais si ce porc dit quoi que ce soit qui me mette en rapport avec « Le grand Nauer », alors… – Elle sourit et cligna de l’œil. Etait-ce la fumée de l’éternel cigare ou un signe à quelqu’un assis près des petites niches qui la faisait ciller ? Personne ne l’aurait su, mais Ewald sortit à reculons, comme un bouffon chassé. A notre arrivée chez Tante Dora, tout cela était déjà du passé, et en ce moment, le souteneur Ewald se trouvait coincé entre deux tabourets de bar, tremblant comme le chacal qu’il était.
    Petit-Frère riait et jouait avec son couteau qu’Ewald ne perdait pas des yeux. Tante Dora se nettoyait les dents avec une fourchette et son regard allait de l’un à l’autre. – Pas de bagarre, les gars. Si vous voulez abattre ce chien, sortez-le une bonne fois, mais pas de bagarre ici.
    Ewald essaya de s’échapper, mais un croc-en- jambe le fit glisser sur le parquet. Quand il se fat redressé, un couteau lui effleura l’oreille et te planta dans la porte de la chambre ou il avait coutume de flageller les filles. Il t’arrêta pile et chuchota d’une voix rauque : – Je ne vous ai rien fait !
    Stein fit mine de lui venir en aide, mais le tremblant Ewald bondit en l’air tout une prise judo et fut précipité sur le sol avec fracas. Il y resta inanimé. Petit-Frère en guise d’adieu, se pencha sur la forme pelotonnée et lui donna un coup de pied, après quoi nous quittâmes « Vindstyrke U », très satisfaits de nous-mêmes.
    –  Vous autres juifs des camps de Himmler, vous êtes des marchandises de choix. Des objets pas autre chose, dit Brandt le routier.
    –  Ce n’est pas vrai ! cria le vieux juif en uniforme rayé.
    Nous nous mîmes tous à rire, mais sans joie.
    Le vieux juif restait la bouche ouverte, ses yeux caves remplis de désespoir.
    –  Ce n’est pas vrai ! Les chaînes tomberont comme au temps de Moïse qui nous a délivrés de l’Egypte.
    Alte eut un rire

Weitere Kostenlose Bücher