Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
passer la nuit.
    – Qui était-ce « nous » ?
    – Tu ne les connais pas. Une bande de possédés du démon dans un régiment de fous qui a toujours un pied dans la tombe. En pénétrant dans la maison, une odeur douceâtre nous saisit à la gorge. Pendant que nous mangions, l’odeur empira. Porta monta voir et réapparut peu après, hilare, essuyant son haut-de-forme avec sa manche: – J’ai trouvé un imbécile mort sur son lit, c’est lui qui pue.
    – Quelle honte ! ricana Heide. Monter au ciel dans son lit, par les temps qui courent !
    – Porta se promenait en haut-de-forme ? demanda Gisèle très étonnée.
    – Oui, Porta avait ramassé ce chapeau en Roumanie et ne le quittait même pas en première ligne. Donc, nous montâmes tous les douze pour voir le type qui était mort dans son lit. C’était un vieux qui reposait correctement dans sa chemise blanche.
    – Il a fait dans ses draps, dit Porta qui glissait un regard sous le lourd édredon paysan. Quel cochon ! Un si beau lit !
    – Comme il pue ! fit Stege en fronçant le nez.
    – L’étudiant ne peut supporter les parfums ? ricana Porta en piquant le cadavre avec sa baïonnette.
    – Fais attention à ne pas faire de trous par où les gaz vont s’échapper, admonesta Alte, cela deviendrait intenable. Nous ferions mieux de l’enterrer. Vous autres, voyez à ce qu’il soit mis en terre.
    Petit-Frère et Porta prirent chacun une extrémité du drap et emportèrent le corps, mais la terre était tellement gelée qu’il fut impossible de creuser une tombe. On l’enterra dans le fumier, c’était beaucoup plus facile, après quoi nous nous remîmes à boire et à jouer aux cartes.
    – Il y a quelque chose dans cette hutte de malheur ! gronda soudain Heide qui regardait nerveusement autour de lui.
    La lampe à pétrole fumait et jetait alentour une lueur sinistre.
    – La ferme ! cria Porta. Joue ou file rejoindre le vieux sur son fumier.
    Petit-Frère grogna, bourra Heide d’un coup de poing et le jeu continua. Mais il nous était devenu difficile de concentrer notre attention. Tous les sens en éveil, nous tendions l’oreille. Heide n’avait fait qu’exprimer ce qui nous angoissait tous. Quelque chose alertait notre instinct millénaire, un mystère hantait cette hutte.
    Au bout d’une demi-heure Alte, n’y tenant plus, jeta les cartes et cria : – S’il y a quelqu’un, qu’il avance !
    Silence. Silence pesant. Pas un bruit. Et cependant, il y avait quelque chose, nous le sentions, c’était vivant, quelque chose qui n’appartenait pas à la maison.
    – Il y a quelqu’un caché ici, marmonna Stege et il se colla sur le mur, la mitraillette pressée contre sa hanche. Ses lèvres tremblaient nerveusement.
    – Peut-être sommes-nous tombés sur un nid de partisans, murmura Alte.
    Petit-Frère sortit une charge de dynamite dont il avait toujours les poches pleines.
    – Faut-il faire sauter ce toit à porcs ?
    – Maîtrise-toi, dit Alte. Nous allons faire une fouille pour avoir la paix, sinon nous deviendrons fous.
    Nous grimpâmes l’escalier quatre à quatre, les armes prêtes à faucher tout ce qui se trouverait devant nous. Une porte fut éventrée d’un coup de pied. Tandis que le petit légionnaire arrosait la pièce avec sa mitraillette, Heide jetait une grenade à main dans la pièce à côté.
    – Sus aux Satans ! criait Porta.
    Les fusils et les mitraillettes crachaient des flammes méchantes dans le noir.
    – Vive la Légion ! glapissait le légionnaire avec des bonds de tigre. On entendit soudain un bruit de tonnerre comme s’il avait déniché un nid de partisans, mais ce n’était qu’une grande armoire pleine de vêtements qui lui était tombée dessus, et il se trouvait fait comme un rat !
    Au bout d’un quart d’heure un typhon n’aurait pas mieux dévasté le premier étage. Les lourds édredons paysans, que dans notre frayeur nous avions éventrés, pleuvaient sur nous en duvets neigeux, mais, muets comme des souris, nous écoutions toujours. Partout la nuit et le silence.
    Pourtant un léger frottement nous parvint de l’étage au-dessous. – Mon Dieu ! murmura le légionnaire.
    La peur nous grimpait le long de la colonne vertébrale. Le premier qui perdit la raison fut Heide. – Qui va là ? Vous êtes cernés, démons ! hurla-t-il, et la maison résonna. Puis le silence redevint absolu. Nous tremblions de la tête aux pieds.
    – Filons ! chuchota

Weitere Kostenlose Bücher