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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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inquiété. Instinctivement, il prit son mouchoir afin de faire disparaître ses empreintes et ne toucha plus au corps. L’historien s’étonna de la froideur et de la méthode avec lesquelles il agissait. Mais il n’était pas insensible pour autant. Alors qu’il retournait vers le centre du village, le visage déformé par la douleur de cet homme s’était gravé dans son esprit.
    « Les SS, ils sont encore là... »
    Les derniers mots du malheureux résonnaient dans son esprit. Et pourquoi lui avait-il demandé de trouver Otto Rahn, un homme mort depuis treize ans ? Après l’appel à l’aide de Philippa, tout cela lui paraissait à la fois tellement tragique et absurde. Alors qu’il arrivait en vue du bar-tabac, une autre question vint le tarauder. Quelle excuse allait-il inventer pour ne pas retourner au collège le lendemain ?

 
    14
    — Tu n’as qu’à lui dire que des circonstances familiales imprévues me retiennent ici pour quelques jours supplémentaires !
    Alors qu’il n’arrivait pas à trouver le sommeil, Le Bihan avait longuement réfléchi pour inventer un bon prétexte, mais il n’avait rien trouvé de très crédible. Non sans lâcheté, il avait décidé de confier cette mission de confiance à son ami Joyeux. Mais à en juger par sa réaction, celui-ci ne semblait pas près de se laisser convaincre.
    — Bravo ! s’exclama Joyeux. Je t’ai connu plus imaginatif. Tu n’as rien trouvé de mieux ? Un chevalier du Moyen Âge t’a enlevé ? Tu es retenu en otage dans un donjon ? Qu’est-ce que tu en dis ? Ça aurait plus de panache, non ?
    — Écoute, Michel, insista Le Bihan en baissant la voix. J’ai conscience d’abuser, mais tu dois me croire, c’est très important. Il faut aussi que je te dise où je suis. Si quelque chose devait m’arriver, tu pourras me retrouver ou donner l’alerte.
    — C’est la meilleure ! Maintenant, Monsieur me la joue dramatique. Écoute, si tu as rencontré une fille et que tu veux prolonger tes vacances, grand bien te fasse. Mais ne compte pas sur moi pour prendre ta défense auprès du proviseur !
    — Joyeux, fais-moi confiance. Je te le demande comme un service que l’on rend à un ami. Je peux compter sur toi ?
    Le Bihan s’était montré convaincant. Le long silence qui suivit la question prit des allures de « oui ».
    — Combien de temps comptes-tu rester là-bas ? finit par demander Joyeux.
    — Je pense qu’une semaine devrait suffire pour régler mes problèmes. Je te revaudrai ça, Michel. Tu es un vrai frère pour moi.
    — Ouais, marmonna son ami, je suis surtout un grand naïf dont tu te sers quand cela t’arrange.
    Le Bihan raccrocha le téléphone qui était posé sur une petite table, à côté du comptoir de la réception. Comme tous les jours à la même heure, la patronne était plongée dans son calendrier des réservations. Elle semblait avoir attentivement écouté la conversation de son client.
    — Pardonnez ma curiosité, commença Madame Lebrun, mais je n’ai pu m’empêcher d’écouter la fin de votre conversation. Vous comptez prolonger votre séjour dans notre région ?
    — Oui, répondit Le Bihan, je voulais justement vous en parler...
    — Je suis désolée, l’interrompit la patronne. Mais je crains qu’il ne vous soit impossible de rester ici. Nous sommes complets à partir de demain.
    — Mais, s’étonna l’historien, je ne pensais pas qu’il y avait autant de monde. La chambre à côté de la mienne, la numéro 6, elle est vide, non ?
    — Vous savez comment ça va, poursuivit la patronne en replongeant le nez dans son calendrier. Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas dans le tourisme.
    — Vous connaissez un autre hôtel où je pourrais trouver une chambre ?
    — Sur Ussat, ce sera impossible. Tout est complet !
    De toute évidence, la gentille Madame Lebrun qui, une semaine plus tôt, lui louait la meilleure chambre de son établissement avait changé de visage. Le Bihan se dit que cette volte-face devait être liée à la discussion du matin au sujet des affaires qui avaient été dérangées dans sa chambre. Il jugea qu’il ne servait à rien de continuer à argumenter et qu’il valait mieux aller consulter un annuaire téléphonique à la poste pour trouver une chambre dans la région. De mauvaise humeur, il quitta l’hôtel de la Source et s’engagea sur la rue qui menait au bar-tabac. Mireille s’activait à frotter les tables de la

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