Ce jour-là
pour la plupart des missions, y compris mon Gerber.
« Va au bureau du matériel et fais-toi donner un Gerber pour chaque sac », me dit-il.
Je l’ai regardé, surpris.
« Quoi ? Je peux en avoir quatre ?
— Oui. Tu as quatre sacs différents, un par type de mission. Il te faut un Gerber dans chaque. »
Il m’a signé un formulaire et je suis allé jusqu’au magasin des fournitures.
« De quoi avez-vous besoin ? » me demanda le magasinier, derrière sa vitre.
Je lui montrai ma liste. C’était des objets simples comme des lampes-torches et des outils, mais je les voulais en quatre exemplaires.
« Très bien, dit l’homme sans la moindre hésitation. Un instant. »
Il revint avec une caissette en plastique dans laquelle il y avait tout ce qui figurait sur la liste. Je dus me retenir pour ne pas sourire. C’était un rêve. Dans mes équipes d’avant, les types dépensaient des fortunes sur leurs propres deniers pour acheter les kits dont ils avaient besoin.
C’était encore mieux à l’armurerie. Au-dessus de la porte, on lisait : « Vous en rêvez ? Nous le faisons. »
Pour un fou d’armes comme moi, c’était le paradis. Je leur avais fait modifier mes deux fusils d’assaut M4, l’un avec un canon de 40 centimètres, l’autre avec un canon de 25. J’avais un pistolet-mitrailleur MP7 et toute une collection d’armes de poing, y compris le Sig Sauer P226, un classique des SEAL. Mais l’arme que j’utilisais le plus était un Heckler & Koch (H & K) 416 à silencieux, équipé d’un canon de 25 centimètres et d’un viseur EOTech laser à point rouge doublé, d’un grossissement trois. Mon H & K 416 à canon long (35 centimètres) me servait plutôt pour le tir à distance. Il avait aussi un silencieux et une lunette de visée nocturne 2,5x10.
C’est sur cette arme que j’avais monté un laser infrarouge et un viseur thermique qui amélioraient le tir de nuit. Je l’utilisais assez peu, car je préférais le H & K à canon court ; cela dit, c’était une sécurité d’avoir une arme de longue portée.
J’avais fait quelques missions avec un MP7 à silencieux, mais il n’avait pas le même impact que mon H & K 416. Un pistolet-mitrailleur sert plutôt pour l’abordage des bateaux, dans la jungle ou quand se pose la question du poids, de la taille et de la nécessité d’être extrêmement silencieux. Il nous est arrivé de tirer sur des ennemis avec un MP7 à silencieux sans que leurs camarades, dans la pièce à côté, se réveillent. Impossible de faire ça avec les H&K416.
J’avais aussi deux pistolets – le Sig Sauer P226 et un H & K 45 C. Je préférais le 45. J’avais également un lance-grenades M79, dit « pistolet de pirate » parce qu’il ressemblait à un tromblon. Nos armuriers avaient raccourci le canon et modifié la poignée, pour le rendre aussi maniable qu’un pistolet.
Toutes mes armes avaient été adaptées. On demandait tous des ajustements des poignées, ou du système de détente. Les armuriers retiraient une grande fierté à veiller sur les armes qui veillaient sur nous. Le DEVGRU avait les meilleures armes du métier. Aucun doute.
Lorsqu’on se promenait dans la base, on entendait souvent des tirs ou des explosions. L’entraînement était constant. Il n’était pas inhabituel non plus de croiser des types qui couraient d’un exercice à l’autre, entièrement équipés, leurs armes chargées à l’épaule. Ici, tout était centré sur le combat et l’entraînement.
Je commençais à prendre mes marques dans l’escadron, en 2005, lorsque je me suis retrouvé dans un avion pour l’Afghanistan. À l’époque, l’essentiel de nos efforts se concentrait sur ce pays. La Delta Force gérait l’Irak.
La Delta avait essuyé des revers cette année-là, et avait perdu plusieurs combattants. Ils avaient besoin d’hommes ; le DEVGRU avait répondu présent et mon équipe avait été choisie pour partir en renfort. Mais mon escadron ne voulait pas que mon premier déploiement se fasse avec la Delta, alors je suis resté en Afghanistan. Mais les besoins de la Delta étaient tels que je l’ai finalement rejointe en Irak, avec deux autres SEAL.
Nous sommes arrivés à Bagdad bien après minuit. Le trajet depuis l’ère d’atterrissage de l’hélicoptère s’est fait dans le noir, par un labyrinthe de rues désertes dans la Zone verte. C’était l’été, et la chaleur humide était étouffante. Assis à
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