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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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principe, il pouvait arrêter une balle de neuf millimètres, mais on en avait vu arrêter des balles d’AK-47. J’ai fait fonctionner la lumière attachée au rail du bas du casque. C’était un tout nouveau modèle de Princeton Tec. Je l’avais utilisé lors de mon dernier déploiement.
    J’ai enfilé le casque et abaissé les lunettes de vision nocturne, les NVG. Contrairement à certaines unités, nous avions des NVG à quatre tubes au lieu des deux habituels. Cela nous donnait un champ de vision de 120 degrés au lieu de 40. Le modèle standard revenait à regarder à travers deux cylindres (des rouleaux de papier toilette, par exemple). Les nôtres nous permettaient d’avoir une meilleure vision périphérique et une meilleure appréciation de la situation. Quand je branchai mes lunettes à soixante-cinq mille dollars, la pièce parut baignée d’une lumière verdâtre. Avec quelques ajustements, j’arrivais à voir les moindres détails de l’ameublement.
    Finalement, j’ai pris mon fusil. Je l’ai épaulé et branché la lunette EOTech. Elle comportait aussi un viseur de grossissement trois qui permettait de tirer de jour avec plus de précision. Visant le mur, j’ai branché le laser rouge – visible à l’œil nu – puis ai baissé à nouveau mes NVG et testé le laser infrarouge.
    Tirant la culasse, j’ai fait monter une cartouche dans la chambre. Ai rouvert la chambre pour vérifier que la cartouche était bien en place. J’ai vérifié deux fois que la sûreté était bien mise et j’ai posé le fusil contre le mur.
    Tout mon matériel vérifié et prêt, j’ai retiré un petit livret plastifié – mes antisèches pour la mission – d’une des petites poches sur le devant de mon gilet et l’ai lu une dernière fois.
    Sur la première page, il y avait une vue aérienne quadrillée (GRG) de la résidence cible. On avait attribué des lettres à chaque surface et bâtiment. Tout le monde avait le même GRG, des pilotes des hélicoptères jusqu’au personnel du centre d’opération.
    La liste des fréquences radio figurait sur la page suivante. La dernière partie comprenait les photos et les noms de ceux qu’on s’attendait à trouver dans la cible. J’étudiai les photos des frères Kuwaiti, m’intéressant davantage à celle d’Ahmed al-Kuwaiti puisqu’il logeait en principe dans C1. Chaque page comportait également des données essentielles comme la taille, le poids et les noms d’emprunt. Une photo de Ben Laden figurait en dernière page, avec plusieurs projections de la tête que lui et son fils pouvaient avoir maintenant.
    Ma tenue de camouflage sur le dos et mon matériel vérifié, j’ai enfilé mes bottes Salomon Quest. Elles étaient un peu plus encombrantes que les chaussures de course basses que mes coéquipiers portaient parfois. Je ne jurais que par ces bottes, car elles protégeaient mes chevilles de bébé : j’avais tendance à me les tordre facilement. J’avais escaladé les montagnes de la province de Kunar et patrouillé dans les déserts d’Irak avec ces bottes. Mon matériel avait fait ses preuves au cours de missions précédentes. Je savais que tout fonctionnait.
    La chose me tomba dessus pendant que je laçais mes bottes. C’était peut-être la dernière fois que je le faisais. Ce que nous étions sur le point d’accomplir était lourd de sens. Nous avions fait de gros efforts pour ne pas penser à la dimension historique de l’opération. Nous accomplissions notre boulot, et cette mission était comme les autres. Il fallait donner l’assaut à une maison et capturer ou tuer la cible. Peu m’importait de qui il s’agissait, mais tout en laçant mes bottes, je me rendis soudain compte que ce n’était peut-être pas vrai. Il n’y avait pas moyen d’échapper au sens très particulier de cette mission et il n’était pas question que mes lacets se défassent.
    J’ai consacré la dernière heure à passer en revue les plus petits détails. Tout devait être parfait. Après avoir fait une double boucle à mes lacets, je les avais passés sous le haut de mes bottes. Au milieu de la chambre, j’ai passé mon gilet de vingt-cinq kilos par la tête et l’ai laissé reposer sur mes épaules. J’ai resserré les sangles, me retrouvant en quelque sorte scellé par les plaques de protection. J’ai pris une seconde pour vérifier que j’avais accès à tout. Passant une main par-dessus mon épaule, j’ai senti les poignées de ma pince

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