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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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en lumière les notions de " famille heureuse", d' "harmonie du couple". Même la position de l'Église a changé ; elle reconnaît la légitimité du désir de limiter les naissances, même si elle n'admet que les moyens naturels. Enfin, parce que les partis se sont emparés de la question et l'exploitent à des fins électorales.
    « Il faut tenir compte de considérations philosophiques, morales et religieuses. Mais pour la France, le général de Gaulle tient à mettre au premier plan les considérations démographiques. (Jeanneney aussi, apparemment, puisqu'il a huit enfants.)
    « Nos démographes ont mis en évidence que, depuis trois ans, le taux de natalité ne se maintient à un taux honorable que par le fait des immigrés et des enfants non souhaités. Nous avons donc une inquiétude légitime.
    « Quel serait l'effet du développement des contraceptifs ? Sans doute une diminution du nombre des avortements, mais au total une diminution de la natalité qu'on apprécie à 5 %.
    « Je pense qu'il ne faut pas faire obstacle à la proposition de loi Neuwirth, mais qu'il faut l'accompagner par une politique nataliste plus accentuée, avec des avantages marqués pour le troisième et lequatrième enfant. Et bien sûr, il faut protéger ce qui existe : le coefficient familial, contre les services des Finances qui y sont hostiles ; les allocations familiales.

    « Que chacun de vous se prépare donc en conscience à ce débat d'une haute importance »
    GdG. — Le sujet est capital. Je suggère que nous en restions là pour aujourd'hui et que nous reprenions la discussion plus à loisir au prochain Conseil. Sur la proposition Neuwirth, la position que le gouvernement prendra doit être positive, mais entourée de grandes précautions. En tout état de cause, une loi implique une action nataliste plus accentuée, pour un ensemble de raisons nationales et internationales. Que chacun de vous se prépare donc en conscience à ce débat d'une haute importance.
    Pompidou. — Dans ces conditions, je souhaite que les conclusions qui viennent d'être esquissées par le général de Gaulle soient soumises à une discrétion absolue. »
    Étrange situation... Le Général a déjà révélé à ses ministres la conclusion principale : la réponse donnée à la proposition Neuwirth sera « positive ». Mais pour que le débat reste libre, il importe que l'on fasse comme s'il n'avait rien dit.

    Malraux : « La répression est inefficace »
    Conseil du 7 juin 1967.
    GdG : « Je n'ai pas besoin de vous rappeler le contenu de l'excellente communication de M. Jeanneney. Le débat est ouvert. (Son regard cherche un ministre brise-glace.) Monsieur le ministre du Plan?
    Marcellin. — Le véritable débat est sur la pilule, question que j'avais étudiée à fond comme ministre de la Santé. Je rappelle qu'une commission de médecins avait pris une position très réticente. Nous ne sommes pas assurés de son innocuité. Je suis donc absolument opposé à sa mise en vente libre, et très réservé quant à son usage sur ordonnance.
    Missoffe. — Je ne suis pas d'accord avec M. Marcellin. Nous devons autoriser la pilule. Mais attention au rôle essentiel de l'information ! Au Japon, faute d'information, la pilule n'a pas fait baisser le nombre d'avortements. Pour faire monter la démographie, il faut surtout s'occuper d'une politique du logement.
    Gorse 1 . — Oui à la pilule, bien sûr. D'ailleurs, elle est déjà beaucoupplus répandue que vous n'imaginez. Elle vient sous le manteau, à partir des pays limitrophes qui l'ont déjà admise.
    AP. — On ne peut aller contre le désir de la femme d'être libérée de l'obsession des grossesses non désirées. Mais puisque les grossesses non désirées assurent la progression de la démographie, il faut compenser la contraception par une politique nataliste vigoureuse. Et puis... la crainte de la grossesse était le commencement de la sagesse. On risque d'assister à une libération explosive des moeurs. La mise en vente de procédés anticonceptionnels devrait être strictement placée sous contrôle médical.
    Joxe. — Le texte Neuwirth est solide. J'ai tout de même une réserve sur l'usage inconsidéré d'appareils intra-utérins, qui peut être générateur de cancers. »
    Messmer, Bettencourt, Bord, Chirac, Chamant adhèrent à la proposition Neuwirth, en soulignant plus ou moins fortement la contrepartie d'une politique nataliste.
    Billotte : « Je me rallie aux conclusions de

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