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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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savoir.

    Malraux : « Il ne peut y avoir qu'une politique culturelle »
    Conseil du 27 mars 1968 .
    Le Premier ministre présente lui-même une création qui lui tient à coeur, celle de la Fondation de France.
    Debré : « L'idée vient de la demande de M. Malraux sur le mécénat. Mais le problème a été élargi. Nous introduisons en France une institution et une pratique nouvelles.
    Malraux. — Je salue l'intention, mais je redoute les dérives. On va créer des organisations parallèles, et je crains une politiqueculturelle parallèle. Il ne peut y avoir qu'une politique culturelle, même pour l'achat de tableaux.
    GdG. — Cette remarque est d'intérêt général. Il conviendra d'y veiller. »
    Même quand il parle pour sa boutique, André Malraux est digne d'écoute.

    « Un directeur sans direction, il n'en est pas question »
    Conseil du 30 avril 1968.
    Debré expose les complications d'une réorganisation de ses services.
    GdG : « Si je vous comprends, vous proposez de créer un directeur sans direction. Il n'en est pas, il ne peut en être question. Être inspecteur général des Finances devrait lui suffire.
    Debré. — Le titre de directeur lui donnerait plus d'autorité.
    GdG. — Je n'en veux pas. Ce n'est pas conforme à l'ordre de l'État. »

    Ainsi, dans ses grandeurs et ses tics, ses fulgurances et ses soucis, de Gaulle est toujours le même de Gaulle.
    Mais ceux qui le connaissent le mieux et le servent de leur mieux ne cessent de s'interroger sur lui. Un sujet surtout les tarabuste, Non point cet « après-gaullisme » dont s'occupe la presse, mais la façon dont le Général voudra ou pourra choisir son terme.

    Conversation avec Burin des Roziers, mardi 12 avril 1966.
    Burin des Roziers et moi, nous voici à en parler. Je l'écoute surtout.
    Burin : « Au lendemain de l'élection présidentielle, le Général se voyait partir dans deux ou trois ans ; et maintenant, il pense qu'il va rester. Il y a toujours, chez le Général, dialogue entre deux tendances. En 1962, après un référendum gagné mais qui l'avait déçu, il s'est vu partir le mois suivant et laisser la main à Pompidou. Il aurait à la fois sauvegardé sa figure historique et assuré sa succession. Alors qu'en 1946, il avait sauvegardé sa figure historique mais n'avait pas assuré sa succession.
    « De 1962 à 1965, il a hésité entre s'en aller et rester, car il souhaitait gagner sur les deux tableaux. C'est finalement parce qu'il a pensé que, s'il s'en allait, sa succession ne serait pas assurée comme il l'aurait souhaité, qu'il s'est présenté. Aujourd'hui, il considère encore que personne ne peut lui succéder ni tenir la barre avec la même fermeté qu'il la tient lui-même. Si toutefois les élections législatives étaient très mauvaises et ressemblaient à un désaveu, ou si au contraire elles étaient excellentes et laissaient espérer que son successeur aurait autant que lui-même la possibilitéde gouverner, il pourrait s'en aller après six mois ou un an. Mais il y a beaucoup de chances pour qu'il reste aussi longtemps que sa santé le lui permettra.
    AP. — Ce qui l'aidera à tenir, c'est de voir combien, en deux ou trois ans, les esprits ont évolué sur l'élection du Président au suffrage universel. Elle soulevait en 1962 une immense vague de critiques chez les Français attachés aux traditions républicaines. Elle était acceptée par tout le monde en 1965. Le nouveau système est de plus en plus admis, au point qu'on réclame le régime présidentiel de type américain. Mais il faut compter avec les élections de mars 1967. Comment le Général les voit-il ?

    « Il faut que l'opinion soit associée de plus près aux choix que fera l'État »
    Burin. — Là encore, je crois bien que le Général a évolué. Jusqu'en décembre, il considérait que le régime reposait sur le Président de la République et lui seul. Peu importait que l'Assemblée lui fût, ou non, défavorable. Ou plutôt, si elle était favorable, c'était en quelque sorte de surcroît, et cela facilitait les choses. Mais si elle était défavorable, on pouvait aussi bien se passer d'elle, ou la menacer, et obtenir ainsi, de gré ou de force, le même résultat.
    « Je me demande si les conditions décevantes de son élection ne l'ont pas amené à changer d'avis et à se rapprocher de la thèse selon laquelle le Président est chef de majorité. (C'était la thèse avancée par Frey à Asnières, reprise mezza voce par

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